Restos Plaisirs prépare une importante expansion

Offert par Les Affaires


Édition du 02 Juin 2018

Restos Plaisirs prépare une importante expansion

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Édition du 02 Juin 2018

« J’ai fait une promesse à mes associés que je les aiderais à développer l’entreprise. Et j’entends bien respecter ma promesse », affirme Pierre ­Moreau, PDG et actionnaire principal du ­Groupe ­Restos ­Plaisirs. [Photo : Sam St-Onge]

Le propriétaire des restaurants Cochon Dingue et Café du Monde, à Québec, prépare une nouvelle poussée de croissance. Pour la première fois en trente ans, le restaurateur pourrait se risquer à l'extérieur de la région de Québec.

« Toutes les options sont sur la table », assure Pierre Moreau, nouveau PDG et actionnaire principal du Groupe Restos Plaisirs, lequel se spécialise dans l'exploitation de restaurants à Québec. Déploiement d'un réseau de franchises, vente de produits alimentaires en épicerie, conquête de nouveaux marchés, tant au Québec qu'ailleurs au Canada : aucune avenue n'est exclue, affirme-t-il.

« Nous sommes condamnés à croître, a-t-il déclaré en entrevue exclusive avec Les Affaires. Dans le monde d'aujourd'hui, si tu ralentis, si tu fais du sur-place, tu régresses. Voilà exactement ce que nous voulons éviter. Quitte, pour ce faire, à accepter de nous réinventer. »

Fondée en 1987 par Jacques Gauthier (un ancien gestionnaire de Culinar), Restos Plaisirs exploite douze restaurants, deux boutiques et un service de traiteur, le tout sous sept enseignes différentes. Le Cochon Dingue est la plus connue du lot, dont les cinq restaurants sont fréquentés autant par les touristes de passage dans la région de Québec que par une clientèle locale.

Au fil des années, l'entreprise a aussi lancé les restaurants Café du Monde, le Paris Gril et le Lapin Sauté. Enfin, plus récemment, à la faveur du rachat de l'hôtel Le Concorde, surplombant la Grande-Allée et les Plaines d'Abraham, l'entreprise a pris en charge les services alimentaires de l'hôtel et de son fameux « restaurant tournant ».

C'est ainsi que sont nés le bistro-bar Ciel ! (anciennement L'Astral) au sommet du Concorde et le restaurant Jaja, au rez-de-chaussée. Restos Plaisirs a aussi officiellement créé un service de traiteur. « Une fois que tu deviens responsable des cocktails et des services de réception dans un hôtel, ce n'est pas très compliqué d'y ajouter un service de traiteurs », explique M. Moreau en entrevue.

Résultat : depuis 2010, le nombre d'établissements gérés par l'entreprise a doublé, le nombre de ses employés a presque triplé, passant de 350 à 950 travailleurs, et le nombre d'actionnaires a quintuplé, de 3 à 15.

De plus, l'ancien vice-président de l'exploitation du Groupe St-Hubert et de Sobey's, Pierre Moreau, devenu l'actionnaire de contrôle (55 %) après son retour à Québec il y a quelques années, a la ferme intention d'encore accélérer la croissance.

Cinq ans pour doubler

Précisément, ce dernier se donne pour objectif d'encore doubler les ventes du Groupe Restos Plaisirs au cours des cinq prochaines années. De quelque 50 millions de dollars actuellement, le chiffre d'affaires du groupe devra donc, d'ici là, atteindre la barre des 100 M$. « J'ai fait une promesse à mes associés que je les aiderais à créer de la valeur et à développer l'entreprise. Et j'entends bien respecter ma promesse. »

Comment une entreprise qui aura mis 30 ans à se développer et à atteindre un chiffre d'affaires de 50 M$, parviendra-t-elle à doubler d'importance en seulement cinq ans, tout en conservant sa rentabilité ? C'est justement la question sur laquelle la direction travaille intensivement depuis février, avec l'appui d'une équipe de consultants de Deloitte, nous a confirmé M. Moreau.

Le défi est de taille, reconnaît-il. Il s'inscrit dans un contexte de forte transformation, marquée depuis deux décennies par une dégringolade importante des marges bénéficiaires. « Il y a eu une époque où les restaurants de service aux tables pouvaient espérer de 8 % à 10 % de bénéfices nets avant impôts. Aujourd'hui c'est différent. Les mêmes restaurants ne font guère plus que de 3 % à 4 %. »

La direction prévoit lever le voile sur son nouveau plan stratégique au mois de novembre. D'ici là, motus et bouche cousue !

« J'ai plein d'idées sur ce que nous pourrions faire pour stimuler notre croissance, mais je ne souhaite pas les partager tout de suite, répond M. Moreau. Je ne voudrais surtout pas que le processus de réflexion que nous avons entamé soit contaminé par mes idées personnelles. »

Pas de vente, pas de Bourse

La seule option qui semble écartée pour le moment est la vente de l'entreprise. « Nous ne sommes pas à vendre. Absolument pas. » Même réticence à l'endroit d'un éventuel appel public à l'épargne pour financer sa croissance des prochaines années. Pour l'heure, les prêts que lui consent Desjardins Capital lui suffisent, assure le PDG.

« Gérer de la croissance pour de la croissance, ça ne nous intéresse pas », affirme-t-il. En demeurant une société à capital privé, estime M. Moreau, les succès d'un établissement peuvent permettre d'en soutenir un autre qui serait moins performant pour une période. « Ce genre de système de péréquation qui nous est cher serait difficile ou impossible à appliquer si nous étions en Bourse. » Au-delà des ressources financières ou des risques de saturation d'un marché géographique comme celui de Québec, l'un des principaux obstacles à la croissance se trouvent dans la pénurie de main-d'oeuvre, soutient M. Moreau. « L'autre jour, un promoteur m'a appelé pour m'offrir un terrain de choix. Je sais qu'un restaurant à cet emplacement précis aurait fait un tabac. Mais j'ai dû y renoncer. Pas par manque d'argent, mais par incapacité, soutient-il, de parvenir à recruter rapidement 100 nouvelles personnes pour y travailler. »

Hors Québec ?

L'ouverture de nouveaux restaurants ailleurs, à Montréal, dans sa périphérie, ou dans les différents centres régionaux de la province est une option. L'Ontario et la région de Toronto pourraient aussi accueillir des enseignes, comme le Cochon Dingue, qui ont déjà fait leur preuve à Québec. Mais combien de fois le Groupe St-Hubert s'est-il cassé les dents en Ontario avant de finir par être acheté par Cara ?

Sur ce point, M. Moreau a une réponse toute prête : « Il n'est pas dit qu'en sortant du Québec, il faille nécessairement aller en Ontario. Regardez la chaîne Pacini, qui a décidé de s'installer dans l'Ouest canadien plutôt qu'en Ontario. Ça semblait assez contre-intuitif comme stratégie, au départ. Pourtant, ça semble bien fonctionner. »

Le PDG ne ferme pas la porte non plus à développer des plats qui seraient ensuite distribués en épicerie, comme le fait St-Hubert depuis longtemps. Le Groupe MTY (Thaï Express, La Casa Grecque, etc.) a aussi choisi d'emprunter cette voie il y a longtemps, en faisant l'acquisition des Aliments Martel, de Saint-Romuald, en banlieue de Québec.

Structure d’actionnariat de ­Restos ­Plaisirs

­Pierre ­Moreau, ­PDG : 55 %
Jacques ­Gauthier, fondateur : 10 %
12 autres actionnaires : 20,5 %
Relève ­Plaisirs* : 14,5 %

*Relève ­Plaisirs (le 13e actionnaire) a été constituée pour aider des employés à devenir actionnaires à leur tour.

Source : ­Groupe ­Restos ­Plaisirs

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