Relève motivée, entreprise stimulée


Édition du 24 Mai 2014

Relève motivée, entreprise stimulée


Édition du 24 Mai 2014

Louis Leclair et Ginette Bilodeau (Fourgons Transit), Benoît Duplessis (Lallier Ste-Foy Honda), Mélanie Chalifoux (Laiterie Chalifoux), Guy Duplessis (Lallier Ste-Foy Honda), Alain Chalifoux (Laiterie Chalifoux)

Le Québec manque d'entrepreneurs pour assurer la relève d'entreprises existantes. Or, le transfert est l'une des transitions les plus délicates que doit orchestrer une entreprise. Dans ces conditions, il importe de célébrer celles qui ont réussi ce passage, histoire d'inspirer les entrepreneurs qui s'apprêtent à vivre cette aventure.

C'est justement le rôle du concours des Médaillés de la relève, qui souligne le transfert réussi d'une entreprise privée québécoise à une équipe composée d'au moins un membre de la famille ou du personnel. Cette année, les trois entreprises qui se sont hissées au rang de finalistes sont Laiterie Chalifoux, Lallier Ste-Foy Honda et Fourgons Transit.

Comme chaque entreprise vit sa relève différemment, Les Affaires a eu l'idée de réunir en table ronde, le 1er mai dernier, les releveurs de ces trois entreprises. Dans une conversation à bâtons rompus, les entrepreneurs ont raconté les hauts et les bas du long processus qui les a menés à la tête de leur entreprise respective.

Un apprentissage qui débute tôt

Ils ont tous commencé à travailler très jeunes dans l'entreprise familiale. Avant d'être vice-présidente des opérations et copropriétaire de la Laiterie Chalifoux, Mélanie Chalifoux a passé son adolescence comme commis au comptoir laitier. Au même âge, Benoît Duplessis, qui a pris la relève de Lallier Ste-Foy Honda avec son frère Guy, passait ses samedis à balayer la cour de la concession automobile de son père. «Nous avons gagné nos galons, dit-il. Nous n'avons pas tout eu cuit dans le bec.»

Il a fait bien rire les autres repreneurs en leur racontant comment, à 19-20 ans, il avait insisté pour obtenir une auto de démonstration. «J'étais commis aux pièces. Mon père refusait en disant que je n'avais pas l'emploi pour ça. À chaque souper du dimanche, je revenais à la charge.» Un jour, sans doute excédé, le père, Jean-Louis, a acquiescé. Mais il a ajouté : «Tu diras à tes chums au garage que tu as un démonstrateur parce que tu es le fils du boss.»

Le jeune Benoît a préféré renoncer. Récemment, celui qui est maintenant directeur général des ventes et actionnaire a servi la même médecine à sa fille. «Elle a eu un bon prix pour son auto, mais elle l'a payée.»

Les trois équipes de releveurs se sont mises d'accord : l'absence de passe-droit, le fait d'être traité sur le même pied que les employés : autant de pratiques qui facilitent la passation des pouvoirs auprès du personnel, selon les releveurs. «Je n'ai pas été parachuté à un poste de direction, dit Louis Leclair, propriétaire et président de Fourgons Transit. J'ai travaillé dans l'usine. Je me suis occupé des ventes, des achats. Le respect des employés, je l'ai gagné naturellement.»

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