Photo : Gilles Delisle
" Je n'aimais pas la pizza qu'on trouve en épicerie : j'ai décidé d'en faire une à mon goût ", dit Alexandre Brunet, pdg d'Alimentation Cinq Sens. Après avoir commercialisé la première pizza certifiée Aliments du Québec en 2007, l'entrepreneur récidive avec la première pizza bio québécoise, la Stromboli.
Âgé de 35 ans, M. Brunet a l'entrepreneuriat et la pizza dans le sang. À 14 ans, l'adolescent est plongeur dans un restaurant. Il se hâte de finir la vaisselle pour donner un coup de main au cuisinier qui prépare les pizzas. Il aime tant ce travail qu'il ouvre son restaurant, en 1996, à 22 ans : Stromboli, sur l'avenue du Mont-Royal, à Montréal.
Ce restaurant, dont il est toujours propriétaire, fonctionne très bien. " Les possibilités d'expansion sont limitées; quand toutes les tables sont occupées, que peut-on faire de plus ? " demande l'entrepreneur.
Il songe à ouvrir un deuxième restaurant, se ravise, et se lance dans la production de pizzas surgelées, un marché au potentiel beaucoup plus intéressant. C'est ainsi qu'est née Alimentation Cinq Sens, en 2004.
Placer son produit sur les tablettes
Pour prendre sa place sur les tablettes, l'entrepreneur a dû rivaliser avec les géants Kraft et McCain.
À ses débuts, il a eu beaucoup de mal à faire accepter ses pizzas dans les grandes chaînes d'alimentation. Mais quand il leur a proposé l'an dernier la première pizza biologique québécoise, la Stromboli, elles ont craqué.
Pour le moment, la PME propose deux pizzas certifiées biologiques et Aliments du Québec : l'une au fromage de chèvre et au gouda, l'autre, aux pleurotes.
M. Brunet prévoit lancer quatre autres pizzas biologiques cette année.
Stromboli avait lancé la première pizza certifiée Aliments du Québec en 2007. Pour obtenir cette certification, au moins 85 % des ingrédients doivent provenir de la Belle Province. En plus de ses deux pizzas bio, Stromboli propose 11 pizzas surgelées de format individuel.
M. Brunet, actionnaire majoritaire d'Alimentation Cinq Sens, prévoit vendre un million de pizzas au cours de l'exercice financier 2009-2010, qui se termine en juin, dont 300 000 à 400 000 pizzas biologiques, pour un chiffre d'affaires de 2,5 millions de dollars. Il a confié la commercialisation de sa pizza au courtier Clark Drouin Lefebvre.
Pas de produits chimiques
Alexandre Brunet ne s'inquiète pas de la concurrence de géants comme Kraft et McCain, car il estime que sa pizza est de meilleure qualité.
" Les grands fabricants utilisent de la levure active, bourrée de produits chimiques, pour que la pâte lève dans le four du consommateur sans être précuite à l'usine, explique M. Brunet. Nous cuisons la pâte en usine, de sorte que nous n'utilisons pas de produits chimiques. "
Le seul concurrent sérieux de Stromboli est Dr. Oetker, une marque qui se spécialise également dans les pizzas à pâte mince.
Son restaurant a facilité le financement
Alexandre Brunet était déjà propriétaire du restaurant Stromboli au moment de fonder Alimentation Cinq Sens en 2004. " Je tirais des revenus de mon restaurant. Cela a facilité le financement de départ ", dit-il. L'an dernier, pour doubler la superficie de son usine à 10 000 pieds carrés, il a eu recours aux services de la Banque de développement du Canada pour financer l'investissement de 250 000 $. La PME, qui compte 30 employés, ajoutera sous peu un autre entrepôt de 5 000 pi2.
Dans cinq ans, l'homme d'affaires aimerait que ses pizzas se retrouvent dans tous les établissements des grandes chaînes d'épiceries; elles sont en vente dans la moitié des Metro, chez Intermarché et IGA, et dans 5 % des Provigo et Loblaws. Si cet objectif est atteint, les ventes annuelles dépasseront cinq millions de pizzas, toutes fabriquées à la main.
