Plus d'expérience, moins de temps


Édition du 13 Janvier 2018

Plus d'expérience, moins de temps


Édition du 13 Janvier 2018

« Notre expérience nous permet de bien réagir lorsque survient une petite crise, parce que nous avons tous connu pire ailleurs», selon le PDG de NoviFlow, Dominique Jodoin.

Entreprendre à... 55 ans
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Y a-t-il vraiment un âge pour se lancer en affaires ? Doit-on miser sur l'énergie de la jeunesse ou la sagesse de l'expérience ? Les Affaires se penche sur les réalités entourant la vie d'un entrepreneur à 25 ans, à 35 ans et à 55 ans.

Les entrepreneurs dans la cinquantaine ont souvent beaucoup d'expérience, un bon réseau de contacts et un certain capital. Cependant, l'horizon pour rentabiliser leur entreprise est court et l'accompagnement est plus rare.

Fondée en 2012 par quatre entrepreneurs âgés de 53 à 58 ans, NoviFlow offre des logiciels de gestion d'équipements de réseaux informatiques entièrement programmables en temps réel. «Ensemble, les membres de l'équipe de direction ont l'expérience d'une quinzaine de start-up, qu'ils ont valorisées à hauteur d'environ 750 millions de dollars, en plus de 17 ans d'expérience de travail chacun, en moyenne, dans de grandes entreprises», calcule son PDG, Dominique Jodoin. L'entreprise a commencé à vendre des produits dès la fin de 2012. Elle compte maintenant 35 employés et affiche un taux de croissance annuel moyen de 250 %. En 2015, le Fonds de solidarité FTQ a pris la tête d'une ronde de financement de 9 M $, investis notamment dans les travailleurs et le marketing.

«Notre expérience nous permet de bien réagir lorsque survient une petite crise, parce que nous avons tous connu pire ailleurs, confie M. Jodoin. Nous avons géré des équipes de plus de 500 personnes. Nous connaissons bien les attentes des grandes entreprises, qui sont nos clientes, parce que nous y avons tous travaillé.»

Les cofondateurs ont aussi un carnet de contacts bien garni et avaient du capital à investir dans le lancement de l'entreprise. En 2017, NoviFlow a remporté un prestigieux prix MEF en plus de percer le top 100 des start-up mondiales de Red Herring.

Laissés pour compte

Au Québec, selon Réseau M, 8,6 % des 50-64 ans ont l'intention de démarrer une entreprise. La moyenne québécoise est de 21 %. Une proportion de 5,2 % font des démarches, contre 9,4 % pour l'ensemble des Québécois. À 8,2 %, ils sont proportionnellement plus nombreux à être propriétaires d'entreprise que l'ensemble des Québécois (6,9 %).

Dominique Biron est consultante en management stratégique chez Trigone, à Chicoutimi. Âgée de 54 ans, elle fait aussi un doctorat à l'Université du Québec à Trois-Rivières sur le thème des entrepreneurs de 50 ans et plus. Selon elle, il est important de distinguer entre ceux qui créent une entreprise et les repreneurs. «Ceux qui lancent une nouvelle entreprise s'inquiètent de manquer de temps pour rentabiliser les investissements qu'ils y font», souligne-t-elle.

Un entrepreneur doit savoir reconnaître une occasion d'affaires, élaborer un plan d'affaires, le mettre en oeuvre et gérer son entreprise. Selon Mme Biron, les entrepreneurs dans la cinquantaine ont généralement des lacunes dans une ou deux de ces quatre sphères. Ils ont besoin d'un accompagnement personnalisé, très difficile à trouver à leur âge. «Il manque de ressources pour eux, déplore-t-elle. On semble manquer de confiance en eux et en leur capacité de créer de la valeur.»

À partir de 40 ans, subventions et ressources d'accompagnement se tarissent. Les entrepreneurs peuvent participer à des formations comme celles du SAJE, de l'École d'entrepreneurship de Beauce ou encore de l'École des entrepreneurs de Montréal. La boîte à outils de l'entrepreneur de la BDC ainsi que de nombreux incubateurs leur sont accessibles, tout comme les concours tels les Prix Desjardins Entrepreneurs et OSEentreprendre, ainsi que l'accompagnement de Femmessor et Compagnie F.

De puissants réseaux

Cependant, les entrepreneurs plus âgés ont un atout pour bénéficier d'appuis sans passer par des ressources officielles : leur carnet d'adresses. Lorsqu'il a lancé Formentik en 2011, Sylvain Bouchard a misé là-dessus et a connu un succès au-delà de ses espérances, qui a mené à une croissance rapide. L'entreprise qu'il a lancée à 57 ans offre des cours d'informatique aux personnes de 50 ans et plus au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Un naturel pour cet ancien enseignant et directeur d'école. «Mon objectif n'était pas d'avoir une grosse entreprise, mais d'avoir du plaisir, dit-il.

Cependant, grâce au bouche-à-oreille dans mon réseau, j'ai rapidement eu beaucoup de clients, dont la Fédération de l'âge d'or du Québec, la bibliothèque d'Alma, des municipalités et des organismes. Je me suis adjoint deux autres formateurs et je songe à en trouver deux autres.» M. Bouchard a bénéficié de sa participation au défunt Club d'entrepreneurs d'Alma, où il échangeait avec d'autres entrepreneurs qui l'amenaient à remettre en question certaines de ses décisions d'affaires. Son entreprise continue de croître. «Au départ, c'était surtout pour avoir une activité à la retraite, mais l'entreprise connaît un succès au-delà de mes espérances, conclut-il. C'est très stimulant.»

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