Plus d'administratrices en Norvège

Publié le 11/07/2009 à 00:00

Plus d'administratrices en Norvège

Publié le 11/07/2009 à 00:00

" Nous n'avions pas vraiment besoin de cette loi, mais son adoption ne nous a pas posé problème ", laisse tomber spontanément au bout du fil Egil Thompson, vice-président directeur, communications, de Storebrand, la plus importante compagnie d'assurance en Norvège.

Comme des milliers d'entreprises norvégiennes, Storebrand s'est conformée à la loi - adoptée en 2003 et entrée en vigueur l'an dernier - qui oblige les sociétés inscrites en Bourse à compter au moins 40 % de femmes au sein de leur conseil d'administration.

Les résultats sont concluants. Aujourd'hui, 44 % des administrateurs siégeant au conseil des sociétés ouvertes en Norvège sont des femmes, la plus forte proportion au monde. Au Québec, celle-ci atteint 15 %.

En 2002, les Norvégiennes ne représentaient que 6 % des administrateurs. C'est pourquoi le gouvernement a décidé de légiférer, jugeant que la bonne volonté des entreprises n'était pas suffisante pour corriger le tir.

Mais cette loi a eu ses détracteurs : des hommes doutaient qu'il y ait assez de femmes compétentes pour occuper ces postes.

Les Québecoises contre l'imposition de quotas

Au Québec, où une loi force les sociétés d'État à compter 50 % de femmes à leur conseil d'ici 2011, la loi adoptée en Norvège ne laisse personne indifférent. La CSN est ouverte à l'idée avec certaines réserves; mais les organismes représentant des entreprises s'opposent à l'imposition de quotas.

" Nous sommes en faveur de mesure incitatives plutôt que coercitives ", dit Caroline Ménard, présidente de la Jeune Chambre de commerce de Montréal, dont 42 % des membres sont des femmes.

Pour sa part, Andrée Corriveau, présidente de l'Association des femmes en finance du Québec, estime qu'une loi d'inspiration norvégienne aurait un impact négatif pour les femmes d'ici. " On entendrait toutes sortes de clichés, que des administratrices n'ont été nommées à un conseil d'administration que parce qu'elles sont des femmes. "

Divulgation obligatoire pour les entreprises

Martine Lefebvre, présidente d'un groupe de travail de l'Institut sur la gouvernance d'organisations privées et publiques, qui vient de publier un rapport sur cet enjeu (Pour faire bouger les choses), estime que l'une des meilleures stratégies est la divulgation obligatoire de l'information sur la présence des femmes au sein des c.a. au Canada.

" Les entreprises inscrites à la Bourse de Toronto pourraient avoir cette obligation ", dit Mme Lefebvre. Cette idée plaît à Françoise Bertrand, présidente de la Fédération des chambres de commerce du Québec, qui croit qu'une telle mesure exercerait une pression sur les sociétés.

Le groupe de travail propose que les entreprises se dotent de la même cible qu'en Norvège (40 %), mais sans les y forcer par une loi. Mais on est très loin de cette proportion : une entreprise sur six ne compte aucune administratrice, dont Reitmans Canada, Tembec et Héroux-Devtek.

Pour Louis Côté, directeur des programmes de MBA à l'Université de Sherbrooke, la pression vient aussi du gouvernement du Québec, avec sa loi sur les sociétés d'État et son objectif de parité hommes-femmes au Conseil des ministres. " Dans ce contexte, une entreprise qui compte 15 % de femmes dans son conseil devrait être gênée ", dit-il.

francois.normand@transcontinental.ca

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