F.R. - Elles doivent reconnaître les bienfaits d'une force de travail multiple. Ensuite, elles doivent développer de nouvelles compétences. Apprendre à recruter des travailleurs indépendants et à gérer leur relation avec l'entreprise. Une relation bien différente de celle entre un travailleur salarié et son employeur.
D.B. - Vous dites : «Il faut viser l'employabilité, pas l'emploi». Expliquez-nous.
F.R. - Le travail salarié existera toujours. Mais l'instabilité économique nous transforme tous un peu en travailleurs indépendants. Il faut penser selon le «Moi inc.». Cela exige un changement d'attitude mentale. Le monde a changé. Pourtant, on consacre trop d'énergie à protéger nos emplois plutôt qu'à développer les talents et les compétences requis pour les conserver et, éventuellement, pour s'en trouver un autre.
D.B. - On parle beaucoup de l'économie du partage. Surtout relativement aux biens. Vous y voyez aussi le partage de talents.
F.R. - Imaginons mettre en relation des gens qui ont du talent à offrir avec d'autres qui ont des tâches à accomplir. S'il était aussi facile d'offrir son appartement sur Airbnb que de mettre son talent à la disposition de ceux qui en ont besoin...