Entrevue n°247: Augustin Paluel-Marmont, cofondateur, Michel et Augustin

Offert par Les Affaires


Édition du 09 Mai 2015

Entrevue n°247: Augustin Paluel-Marmont, cofondateur, Michel et Augustin

Offert par Les Affaires


Édition du 09 Mai 2015

Par Diane Bérard
D.B. - Vous considérez votre emballage comme un média ; expliquez-nous.

A.P.-M. - Nous changeons constamment nos emballages, c'est une de nos particularités. Un même produit peut changer d'emballage trois à quatre fois par année. Nos emballages jouent le même rôle que notre page Facebook, ils racontent notre histoire. On y trouve des trucs sympas à propos de nous. Ces histoires créent et entretiennent le lien entre nous et nos clients. Notre page Facebook compte 120 000 fans, dont le taux d'engagement est élevé.

D.B. - En avril, votre directrice des ressources humaines s'est promenée dans les wagons de métro pour annoncer que Michel et Augustin avait six postes à pourvoir. Coup de marketing ou geste de désespoir ?

A.P.-M. - Les deux ! Anne-Claire a fait ça comme une pro. De sa voix portante, et avec un sourire désarmant, elle a déclaré : «Est-ce que quelqu'un connaît quelqu'un qui a une belle-soeur qui elle-même a un beau-frère et un cousin qui cherchent un job ?» Nous savions que cela ferait jaser. Mais nous éprouvons vraiment beaucoup de mal à recruter. Chaque année, nous recevons 4 000 candidatures (soit 11 par jour), mais peu de candidats répondent à nos critères. Il faut beaucoup d'énergie pour changer le monde ! Chez nous, on travaille jour et nuit ; cela exige des ressources physiques et mentales hors du commun. Depuis l'annonce d'Anne-Claire dans le métro, nous recevons 100 canditures par jour. Nos chances de trouver les perles rares s'améliorent.

D.B. - Vu de l'extérieur, votre plan marketing ressemble davantage à une série de flashs qu'à une stratégie...

A.P.-M. - Vous avez raison, on ne se prend pas trop la tête. Notre marketing est très intuitif. On apprend en le faisant.

D.B. - On étudie le «cas» Michel et Augustin dans certaines écoles de gestion. Comment votre entreprise, si atypique, peut-elle servir de modèle à des entreprises plus traditionnelles ?

A.P.-M. - C'est un préjugé de penser ainsi. J'ai bossé dans de grandes entreprises et je suis convaincu que, si les individus qui s'y trouvent veulent changer, les organisations peuvent y arriver. Mais il y a une méthode à suivre. Il faut commencer par de petites choses, monter des projets en dehors des structures régulières. Et ceux-ci doivent être placés sous l'autorité de la direction, pour les protéger.

D.B. - Qu'est-ce que Michel et Augustin peut enseigner aux grandes entreprises ?

A.P.-M. - Agitez votre imagination, pas votre porte-monnaie, ça mène bien plus loin.

D.B. - Pour se réinventer, plusieurs grands acteurs achètent des petits plus innovants. Que pensez-vous de ces rachats ?

A.P.-M. - Les rachats en eux-mêmes ne m'intéressent pas. Un rachat, c'est technique. Ce sont les histoires qui m'intéressent. Quel est le projet derrière ce rachat ? Les deux parties en tirent-elles quelque chose ? La PME a-t-elle un but, est-il comblé par le rachat ? A-t-elle des garanties fermes que son but sera atteint ?

D.B. - Michel et Augustin pourrait-elle être rachetée par un grand groupe ?

A.P.-M. - Michel et Augustin a le même but depuis le jour 1 : devenir une marque mondiale pour faire rayonner le savoir-faire pâtissier français dans le monde. Si nous devons nous joindre à un grand groupe alimentaire pour y arriver, nous le ferons.

D.B. - Quelle sera votre priorité au cours de la prochaine année ?

A.P.-M. - Développer le marché américain. Je m'installe à New York avec ma famille à partir de juillet.

D.B. - Quel écueil devez-vous éviter pour continuer de connaître le succès ?

A.P.-M. - L'épuisement. Être passionné de ce qu'on fait, c'est bien, mais à trop donner tout le temps, on s'épuise. Il faut se connaître et se gérer.

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