L’Internet des objets, plus qu’un gadget

Publié le 20/10/2015 à 08:03

Partie intégrante de la révolution numérique, l’Internet des objets (IdO) s’impose dans l’économie. Et il est promis à un bel avenir.

Au tournant de l’an 2000, une obscure entreprise nommée Netflix, spécialisée dans la location de DVD par la poste, proposait à Blockbuster 49 % de ses parts afin d’exploiter pour elle une plateforme numérique. Le géant américain, qui louait ses vidéos uniquement en boutique a levé le nez sur cette offre jugée farfelue. Quatre ans plus tard, il lançait à son tour son propre service d’abonnements en ligne. Trop tard : Netflix avait déjà 4,2 millions d’abonnés. Blockbuster, qui n’a jamais pu rattraper ce retard, a fermé ses portes en 2014.

Le formidable essor des technologies numériques depuis une douzaine d’années a pris plus d’une entreprise par surprise. Plus près de nous, pensons à l’industrie du taxi, qui cherche à se réinventer devant la menace représentée par Uber, une application mobile qui met en contact des propriétaires de véhicules et des personnes qui souhaitent se déplacer...

L’Internet des objets (IdO) fait partie intégrante de cette révolution numérique (que la firme IDC a baptisée « Troisième plateforme »). En se « parlant » entre eux, les objets connectés – télévisions, frigos, automobiles, lunettes, etc. – améliorent la capacité à rassembler et d’analyser des données pour les transformer en savoir.

À l’aube d’une révolution sociétale

Grâce à l’IdO, « la barrière qui paraissait infranchissable entre biens virtuels et biens matériels s’est effondrée », écrit l’économiste américain Jeremy Rifkin dans son dernier ouvrage, The Zero Marginal Cost Society. Pour ce spécialiste de la prospective, nous sommes « à l’aube d’une révolution sociétale » qui se traduira par de nombreuses occasions pour les entreprises.

Il n’est pas le seul à le croire. Selon les cabinets de recherche en technologie Gartner et ABI Research, de 26 à 30 milliards d’objets seront connectés dans le monde d’ici 2020.

Concrètement, les retombées s’annoncent pharaoniques. En juin 2015, IDC estimait que le marché mondial de l’IdO atteindrait 1 700 milliards de dollars en 2020. D’ici là, la valeur de ce marché devrait croître de 17 % par année.

Connexion, le salon de la transformation numérique

L’incontournable mobilité

Depuis 2010, il se vend davantage d’appareils mobiles que d’ordinateurs partout dans le monde, et l’écart se creuse un peu plus chaque année. Le Canada surfe allègrement sur la vague : en 2013, six Canadiens sur dix accédaient à Internet au moyen d’un appareil mobile, selon l’Autorité canadienne pour les enregistrements Internet.

La croissance de la mobilité, un concept-clé de l’IdO, a bousculé nos façons de communiquer et de consommer. Loin de l’effet de mode ou du simple gadget, elle crée des occasions sans précédent pour les entreprises de tous les secteurs d’activités.

En effet, l’IdO n’est pas réservé aux grandes entreprises. Dans les PME, une foule d’applications IdO permettent déjà d’améliorer l’efficacité et le service à la clientèle, de développer de nouveaux modèles d’affaires, d’augmenter les revenus et de réduire les dépenses.

Voici quelques-unes de ces applications, spécifiques aux PME.

Agriculture

Les possibilités qu’offre l’IdO dans ce secteur sont vastes. Par exemple, en connectant ses tracteurs, moissonneuses-batteuses et semoirs, l’agriculteur peut optimiser l’ensemencement et centraliser ses opérations. Autre application concrète : la gestion de l’irrigation, notamment grâce à des plateformes telles que celle qu’a développée la firme Hortau, qui mesure la tension du sol. Dans les fermes d’élevage, les objets connectés permettent aussi de générer des informations sur chaque animal et de prévenir les maladies. L’IdO raccourcit considérablement le trajet de la ferme à votre assiette.

Commerce de détail

Grâce à l’IdO, les commerçants peuvent notamment savoir où et comment leurs produits sont utilisés, et s’ils ont du succès. Ils peuvent ainsi collecter et analyser en temps réel les informations concernant les clients, sans intervention humaine et sans limites de volume, ce qui permet de personnaliser l’offre et le service à la clientèle. En outre, plusieurs solutions IdO facilitent la gestion des stocks : on peut par exemple équiper un commerce de rayons « intelligents » qui avisent l’entrepôt dès qu’un produit est en rupture de stock. L’avenir du commerce de détail passe incontestablement par l’Internet des objets.

Transport et logistique

Les solutions de repérage et de surveillance des flottes de camions permettent notamment de réduire la consommation d’essence, d’optimiser les temps de transport, d’assurer un meilleur entretien des véhicules, de mesurer les habitudes de conduite des chauffeurs et d’améliorer leur sécurité. Pour sa part, l’entreprise de Vancouver, Arrow Transportation Systems, a réduit de 8 % la consommation de carburant de l’ensemble de ses véhicules dès l’implantation de l’IdO. L’Internet des objets rend les transports plus intelligents. Littéralement.

Restauration et alimentation

Les restaurateurs, les producteurs et les revendeurs d’aliments sont soumis à des règles strictes en ce qui concerne l’hygiène de leurs installations et la température de conservation. L’IdO leur simplifie la vie : des réfrigérateurs et des congélateurs interconnectés, par exemple, surveillent en temps réel la température des produits. Ou encore, des réservoirs de propane « intelligents » indiquent à votre fournisseur qu’un remplissage est nécessaire, sans que vous ayez à intervenir. Enfin, on peut aussi imaginer commander un repas sur un appareil mobile et payer l’addition de la même façon.

Hôtellerie

Le monde de l’hôtellerie se réinvente aussi grâce à l’IdO. Avant l’arrivée du client, celui-ci peut régler à distance les paramètres de la chambre selon ses goûts (température, éclairage, fond sonore). Autre application concrète : la réservation et le départ à distance, via l’appareil mobile du client, qui sert aussi de clé pour la chambre. Pour l’hôtelier, d’autres applications telles que l’optimisation du parcours du personnel d’entretien ou la gestion des garde-manger concourent à son efficacité.

L’Internet des objets et ses multiples applications peuvent sembler futuristes, voire fantaisistes, aujourd’hui. Mais... ne faites pas comme Blockbuster : sachez voir venir.

Le savoir d'entreprise c'est quoi ?

Par l'intermédiaire du Savoir d'entreprise, Les Affaires souhaite offrir à ses lecteurs des connaissances de pointe provenant d'organisations désireuses de partager leur expertise.

Les contenus sont produits par le Service de contenu Les Affaires en collaboration avec l'organisation. Notez qu'à aucun moment, les journalistes de Les Affaires ne participent à la rédaction de ces articles. Pour plus d'information sur ce produit, veuillez communiquer avec

À la une

Bourse: nouveaux records pour le Dow Jones et le S&P 500 à Wall Street

Mis à jour le 28/03/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto est en hausse et les marchés américains sont mitigés.

À surveiller: Microsoft, Apple et Dollarama

28/03/2024 | lesaffaires.com

Que faire avec les titres de Microsoft, Apple et Dollarama? Voici quelques recommandations d’analystes.

Bourse: les gagnants et les perdants du 28 mars

Mis à jour le 28/03/2024 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.