Entrevue n°216: Monica Dodi, pdg, Women's Venture Capital Fund


Édition du 06 Septembre 2014

Entrevue n°216: Monica Dodi, pdg, Women's Venture Capital Fund


Édition du 06 Septembre 2014

Par Diane Bérard

D.B. - Pouvez-vous expliquer en quoi consiste la contribution particulière des femmes au monde du travail ?

M.D. - Cette question n'est pas pertinente. Les femmes n'ont pas à prouver ce qu'elles apportent de plus ou de différent aux organisations. Tout le monde a le droit de travailler. De recevoir un salaire arrimé à ses compétences et son expérience. Voilà la seule et unique raison pour laquelle les femmes doivent avoir accès au monde du travail. Cela dit, la contribution des femmes est liée à la diversité. On ne peut pas continuer de gérer les entreprises uniquement avec des hommes blancs de 50 à 60 ans. Il manque trop de points de vue. On passe à côté d'idées et de projets, donc de la croissance. Et c'est toute l'économie qui en souffre.

D.B. - Une étude Dow Jones attribue la sortie réussie d'une entreprise (appel public à l'épargne ou acquisition) à la diversité de son équipe de gestion. Dites-nous-en plus.

M.D. - L'étude «Women at the Wheel : Do Female Executive Drive Start-Up Success?» s'est penchée sur le rôle et l'influence des femmes cadres dans les start-ups ayant bénéficié de capital-risque. On a suivi plus de 20 000 entreprises de 1997 à 2011. Les entreprises qui s'en sont le mieux tirées comptaient plus de cadres féminins que les autres. La proportion médiane était de 7,1 %, soit plus du double de celle des start-ups qui s'en sont moins bien tirées au cours de cette période (3,1 %). Encore une fois, je tiens à répéter que cela ne signifie pas que les femmes cadres sont plus douées que leurs homologues masculins. Pour moi, cela démontre simplement que les start-ups qui avaient 7,1 % de cadres féminins ont élaboré leur stratégie en s'appuyant sur une perspective et une vision plus vastes.

D.B. - Vous citez des rapports de recherche, mais avez-vous expérimenté le pouvoir de la diversité sur le terrain ?

M.D. - Oui. D'abord, lors de mes études à Harvard. Les professeurs insistaient pour créer des groupes diversifiés. J'ai étudié avec des étudiants très différents de moi. Puis, j'ai travaillé au marketing pour MTV en Europe avec une équipe très variée. À cette époque, MTV était une société disruptive qui devait compter sur des idées créatives pour faire sa place. J'ai aussi dirigé la création de contenu pour AOL. Mon patron avait dirigé les studios Paramount et NBC. Un homme brillant. Il s'attendait à ce que nous brisions les conventions. Que notre contenu n'ait rien à voir avec ce qui était créé pour le cinéma ou la télévision. Nous n'y serions jamais arrivés avec une équipe homogène.

D.B. - Quel objectif vous êtes-vous fixé pour votre fonds ?

M.D. - Au cours des 12 à 18 prochains mois, nous voulons investir dans huit à dix sociétés. D'ailleurs, vous avez de très belles sociétés à Montréal. Nous en évaluons deux en ce moment.

D.B. - Quels sont vos critères d'investissement ?

M.D. - D'abord, l'expertise de l'équipe de gestion. Toutes les compétences requises sont-elles présentes ? Ensuite, le secteur : nous investissons dans les médias numériques et les entreprises centrées sur le développement durable. Le lieu compte aussi, je veux que mes investissements soient relativement près.

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