Les atomes crochus de Montréal avec Londres, New York et Singapour


Édition du 23 Septembre 2017

Les atomes crochus de Montréal avec Londres, New York et Singapour


Édition du 23 Septembre 2017

Par Alain McKenna

En ciblant des secteurs d’affaires précis pour stimuler sa croissance, Montréal a su créer des liens avec Londres, New York et certaines villes d’Asie, comme Singapour.

On n'aurait pas dit ça il y a 10 ans, mais en se dotant de sa propre structure d'investissement, en misant sur sa communauté d'entrepreneurs et en ciblant des secteurs de croissance précis, Montréal a développé des relations d'affaires qui vont bien au-delà des frontières québécoises et canadiennes. Et qui s'avèrent fort prometteuses.

Situer Montréal dans le monde en 2017 ne se fait pas sans parler d'intelligence artificielle (IA). On y revient tout le temps : le pôle de recherche créé par le chercheur Yoshua Bengio fait parler de lui aux quatre coins du globe. Cependant, il n'y a pas que ce phénomène qui permet à la métropole de tisser des liens avec d'autres grandes villes dans le monde. En fait, le secteur émergent de l'IA montréalaise doit une fière chandelle à la génération d'investisseurs qui était présente avant lui et qui a compris qu'en investissant à l'étranger, on pouvait tirer des bénéfices locaux tangibles.

«C'est ce qu'on souhaitait faire en fondant Teralys Capital en 2008 : on ne voulait pas être le plus grand fonds du Québec, mais du Canada, explique Jacques Bernier, associé principal de cet important fonds montréalais. La notion voulant qu'un fonds d'ici doive strictement investir localement n'est pas toujours appropriée. Après tout, l'investissement étranger aussi, ça compte, et en investissant à l'international, on a créé des relations qui ont permis d'attirer cet investissement.»

On le répète souvent, Montréal n'est ni Londres ni New York, et ne peut s'éparpiller dans toutes les directions. En ciblant des secteurs d'affaires précis pour stimuler sa croissance, la métropole québécoise a tout de même su créer des liens avec ces deux villes et certaines régions d'Asie, notamment. Ça change de l'éternelle Silicon Valley...

«Nos liens avec Boston, New York et Singapour se sont beaucoup renforcés depuis 10 ans, constate d'ailleurs M. Bernier. Ces villes-là ont effectué un virage important vers les technologies financières et les sciences de la vie», deux domaines où Montréal tente également de tirer son épingle du jeu.

Attirer avec la qualité de vie

Partenaire du fonds Real Ventures depuis ses débuts, John Stokes a lui aussi vu la scène montréalaise du capital-risque grandir depuis une dizaine d'années. La communauté d'entrepreneurs et d'entreprises qu'on connaît aujourd'hui était naissante à l'époque. Aujourd'hui, elle est plus ambitieuse et plus connectée partout dans le monde.

Qu'il s'agisse de nouveaux entrepreneurs ou de nouveaux capitaux, Montréal n'a pas le pouvoir d'attraction de San Francisco, mais elle ne manque pas d'atouts, assure M. Stock. «Il est possible de connaître beaucoup de succès sans regarder vers la Silicon Valley. En ce moment, on voit beaucoup d'intérêt envers Montréal qui provient de la Chine, de Singapour et même de la Corée.»

Ces dernières années, Montréal s'est rapprochée de New York, qui a elle aussi effectué un virage important vers une économie de start-up, sortant ces entrepreneurs de l'ombre de Wall Street. Ça permet aux entreprises en quête de talent ou de financement d'aller puiser chez nos voisins du sud sans changer de fuseau horaire... «C'est déjà une bonne source de talent pour nous», ajoute M. Stokes, citant en exemple Breather, un spécialiste montréalais de location à court terme d'espaces de travail qui compte une bonne partie de son équipe dans la Big Apple.

Au-delà de l'investissement et des entreprises, qu'est-ce qui attire ces gens à Montréal ? «Pour attirer le talent, il faut d'abord que la ville donne le goût aux gens d'y vivre», croit John Stokes, qui n'aime pas l'expression «qualité de vie». «C'est plus que ça. C'est aussi une question de respect de l'entreprenariat. Ce qui fait le succès de Montréal à l'heure actuelle, c'est qu'on y trouve ce genre de respect.»

À la une

Les nouvelles du marché du mardi 23 avril

Mis à jour il y a 18 minutes | Refinitiv

General Motors dépasse ses objectifs de résultats trimestriels et relève ses prévisions.

Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l'ouverture mardi 23 avril

Mis à jour il y a 44 minutes | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. Les Bourses mondiales en hausse, entre résultats d'entreprises et indicateurs.

Les jeunes votent de plus en plus pour... Trump

Il y a 30 minutes | John Plassard

EXPERT INVITÉ. Les Américains âgés de 18 à 29 ans préfèrent Biden à Trump par seulement 3 points de pourcentage.