Entrevue n°214: Jay Coen Gilbert, cofondateur B Lab


Édition du 23 Août 2014

Entrevue n°214: Jay Coen Gilbert, cofondateur B Lab


Édition du 23 Août 2014

Par Diane Bérard

«Le secteur privé est l'actif le plus sous-utilisé de l'entrepreneuriat social»- Jay Coen Gilbert

Jay Coen Gilbert est cofondateur du B Lab, un organisme à but non lucratif de la Pennsylvanie qui accorde la certification B Corp. Les entreprises certifiées B Corp visent un impact social ou environnemental, en plus du rendement financier. Il en existe 1 051, dans 34 pays. Au Canada, elles sont une centaine, dont la BDC.

Diane Bérard - Qu'est-ce qu'une B Corp ?

Jay Coen Gilbert - C'est une société certifiée par l'organisme à but non lucratif [OBNL] B Lab. B Lab se trouve en Pennsylvanie. Une entreprise peut afficher la certification B Corp si elle répond à de hauts standards de responsabilité sociale et environnementale ainsi qu'à des critères de transparence, de divulgation et d'imputabilité. À ce jour, 1 000 entreprises portent la certification B Corp. Elles se répartissent entre 33 pays et 60 secteurs d'activité. Les B Corps redéfinissent la notion de succès en affaires.

D.B. - Quelle est la différence entre une B Corp et une Benefit Corporation ?

J.C.G. - Une B Corp est une certification alors qu'une Benefit Corporation est une structure légale. Les deux partagent des objectifs communs, soit un impact social ou environnemental. Mais une Benefit Corporation n'a pas de certification, c'est une structure légale choisie par les dirigeants. Cette structure protège ces derniers ainsi que leurs conseils et leur permet de prendre leurs décisions en fonction d'une multitude de critères autres que financiers. Pour l'instant, les Benefit Corporations sont reconnues dans 25 États américains et à l'étude dans 14 autres.

D.B. - Qu'est-ce que le B Lab ?

J.C.G. - C'est l'organisme à but non lucratif derrière le concept B Corp. Notre budget est de 6 millions de dollars américains. Le tiers provient des revenus de certification. Le reste, de la philanthropie. Nous comptons 35 employés. Et nous entretenons des partenariats dans plusieurs pays. Au Canada, nous sommes associés à MaRS Discovery District [Toronto].

D.B. - Les B Corps s'inscrivent dans le mouvement plus vaste de l'entrepreneuriat social. Où va ce mouvement ?

J.C.G. - La première génération d'entrepreneurs sociaux a adopté le modèle ONG ou OBNL. Aujourd'hui, un nombre croissant d'entre eux estiment qu'on peut utiliser le pouvoir du marché pour résoudre certains problèmes sociaux et environnementaux. On le voit pour la question de l'eau, de la nourriture, de l'extrême pauvreté. Le secteur privé est l'actif le plus sous-utilisé de l'entrepreneuriat social. Nous sommes comme un train ou un avion qui n'utilise qu'un seul moteur alors qu'il en a deux.

D.B. - Pourquoi est-il plus efficace de former une B Corp qu'un OBNL pour résoudre un problème social ou environnemental ?

J.C.G. - Parce que vous pouvez vous consacrer à votre mission. Vous n'avez plus à courir après l'argent tout le temps. Et si vous avez plus d'argent, cela facilite le recrutement. Sans compter que vous pouvez massifier vos activités plus rapidement, donc augmenter votre impact. Or l'impact, c'est la raison d'être de toute entreprise sociale.

D.B. - Les B Corps sont-elles surtout des PME ?

J.C.G. - Non, certaines ont des revenus de 1 milliard de dollars.

D.B. - Les B Corps ont-elles toutes une mission sociale ou environnementale ?

J.C.G. - Pas nécessairement. Certaines sont des entreprises sociales. Elles ont été créées spécifiquement pour contribuer à résoudre un problème social ou environnemental. D'autres B Corps sont des entreprises «ordinaires» qui fabriquent des produits ou proposent des services sans avoir comme mission première de sauver la planète.

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