Le Coffret de Rachel veut faire grandir ses collants


Édition du 09 Septembre 2017

Le Coffret de Rachel veut faire grandir ses collants


Édition du 09 Septembre 2017

Par Matthieu Charest

Les trois fondatrices de la start-up Le Coffret de Rachel, de gauche à droite, Carolyne Parent, Alyeska Guillaud et Mélanie Heyberger.

À la suite d'un passage à l'émission Dans l'oeil du dragon en avril dernier, Le Coffret de Rachel se prépare à frapper un grand coup. La start-up spécialisée dans la vente en ligne de bas collants a reçu 300 000 $ en investissements et s'est adjoint des mentors réputés afin de se lancer à l'abordage du reste de l'Amérique du Nord. L'entente télévisée avec le dragon Martin-Luc Archambault n'a pas été conclue «dans la vraie vie», mais ces quelques minutes de médiatisation ont porté fruit. «Notre présence à l'émission a vraiment été un tremplin, confie Carolyne Parent, l'une des trois fondatrices de l'entreprise. Ça allait déjà bien, mais à partir de ce moment, nous avons doublé le nombre de nos abonnées et de nos ventes.»

L'entreprise montréalaise pourra maintenant compter sur un mentor réputé, François Arbour, fondateur de PremiumBeat, qui a vendu son entreprise au géant Shutterstock en 2015. Il se consacre depuis à investir, principalement dans des entreprises québécoises, par l'intermédiaire de sa société Arbour Investments. En prime, l'ange investisseur a convaincu le cofondateur de l'agence Sid Lee, Jean-François Bouchard, ainsi qu'Yves-Éric Laliberté, qui était notamment de l'aventure PremiumBeat, d'investir avec lui afin de donner de l'élan à la start-up.

Depuis son lancement officiel en 2015, Le Coffret de Rachel a effectué près de 15 000 livraisons. Elle compte quelque 5 000 clientes, et le taux de rétention de la clientèle avoisine 95 %, estiment les fondatrices. Selon le plan stratégique, on prévoit tripler le chiffre d'affaires en trois ans afin d'atteindre le million de dollars en 2019.

«La capacité de cette entreprise à croître en conquérant des clientes avec des produits plutôt abordables m'a beaucoup impressionné, explique M. Arbour. Cette jeune pousse triple de taille chaque année depuis sa création. Je pense qu'elle doit absolument s'attaquer au Canada anglais. Les États-Unis, étant donné la logistique, c'est plus compliqué. Ce sera pour plus tard.» Cette ambition d'attaquer de nouveaux marchés ne devrait pas avoir d'impact sur les coûts. «Nos colis ont été conçus pour être livrables comme des lettres. Avec Postes Canada, ça ne coûte pas plus cher de livrer à Toronto, à Montréal ou à Vancouver», explique Mélanie Heyberger, une autre des fondatrices. Le trio est complété par Alyeska Guillaud.

Un quatrième investisseur et mentor, Geoffrey Vande Weerdt, cofondateur de Bonbon Collections et PDG Amérique du Nord pour Ecritel, est quant à lui présent depuis le tout début. «Il y a beaucoup de belles entreprises comme ça chez nous, mais on n'en parle qu'ici», regrette-t-il.

Des bas personnalisés

Afin de faire parler d'elle et de vendre des collants ailleurs, la société compte accélérer les innovations, notamment en faisant la majeure partie des designs à l'interne. La raison est simple : les bas dessinés à l'interne, dont le look est validé par les clientes par l'intermédiaire des réseaux sociaux, se vendent 10 fois plus vite, estiment les entrepreneures. «En ce moment, 20 % des designs sont créés chez nous, dit Carolyne Parent. Nous voulons inverser la proportion pour que ce soit 80 %.» Néanmoins, l'offre de nouveaux produits sera plutôt limitée, les entrepreneures préférant se concentrer sur la qualité plutôt que sur la quantité.

Quant à «Rachel», l'amie, la vendeuse sympathique qui conseille et qui blogue afin de partager astuces et coups de coeur sur le site web de la start-up, elle compte devenir de plus en plus précise. Le robot, qui se sert des préférences et des comportements des clientes afin de parfaire leur expérience, sera amélioré. «C'est vraiment notre système de personnalisation et de recommandation qui nous distingue, croit Mélanie Heyberger. Pour soutenir notre croissance, il faut l'améliorer. Et nous voulons le faire à l'interne. Ça prend peut-être plus de temps, plus de ressources, mais nous gardons l'intelligence d'affaires pour nous.» Les fondatrices viennent d'ailleurs d'embaucher un développeur informatique à temps plein.

Autres avantages du produit : les bas collants ne sont pas des articles vestimentaires éternels, il faut les renouveler, et ce ne sont pas des vêtements qu'on peut retourner en magasin. Même chose pour le commerce en ligne. Ainsi, le taux de retour est d'à peine 2 %. Le Coffret de Rachel offre des échanges si la cliente n'est pas satisfaite.

L'entreprise compte maintenant six employés à temps plein. Les bas sont surtout fabriqués en Italie, mais aussi au Québec, en petite quantité.

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