Le capital-risque montréalais à la recherche de l'anti-Zuckerberg


Édition du 22 Septembre 2018

Le capital-risque montréalais à la recherche de l'anti-Zuckerberg


Édition du 22 Septembre 2018

Par Alain McKenna

Sylvain ­Carle, associé chez ­Real ­Ventures, à ­Montréal

Ce professeur qui rêve de se lancer en affaires, mais qui hésite ; ce vice-président qui a toujours les bonnes solutions, mais dont la carrière plafonne ; ce travailleur autonome qui n'a pas les moyens de créer sa propre entreprise : à l'heure où on déboulonne la statue des Mark Zuckerberg de ce monde, voilà les nouveaux héros du capital de risque canadien.

Le marché du capital de risque a amorcé l'année 2018 en lion, stimulé notamment par des rondes de financement de plus grande ampleur, avec une valeur moyenne de 6 millions de dollars. Les cinq plus importantes transactions ont totalisé près d'un demi-milliard, ce qu'on n'avait pas vu depuis cinq ans, rappelait d'ailleurs l'Association canadienne du capital de risque (CVCA) dans son rapport semestriel sur la question paru à la fin de l'été.

Cette tendance vers le haut crée un vide dans un créneau que s'empressent désormais de combler certains fonds d'investissement : le financement d'amorçage, et même de préamorçage de nouvelles entreprises. «Il y a clairement un besoin pressant pour une aide à l'amorçage de moins de 1 M$», constate Sylvain Carle, associé chez Real Ventures, à Montréal. Depuis l'été. M. Carle s'occupe d'un nouveau fonds spécialisé dans ce créneau, appelé Orbit, créé à partir des 180 M$ octroyés à Real Ventures à la fin de l'année dernière par divers partenaires, dont Teralys, BDC Capital, Investissement Québec et même Tencent.

«Pour nous, c'est un retour aux sources qui nous ramène à l'époque de Montreal Startup [le nom de Real Ventures au moment de sa création en 2007]», poursuit M. Carle. «On sait qu'à ce stade, les entrepreneurs ont plus de mal à obtenir un financement avantageux, alors ce qu'on offre, au-delà de l'argent, c'est un réseau de contacts et une expertise qui vont aider à peaufiner un premier produit, à lancer un projet pilote et à signer les premiers clients.»

En raison de la mission particulière des investisseurs institutionnels québécois avec lesquels il est associé, le rendement d'Orbit ne se calcule pas uniquement en argent sonnant, ajoute son principal responsable. «On a comme objectif de développer un peu plus l'écosystème d'entrepreneurs au Québec, dit-il. On recherche l'entrepreneur atypique, l'anti-Mark Zuckerberg. Le professionnel en milieu de carrière ou le chercheur qui n'a pas d'expérience en entrepreneuriat, mais qui possède une expertise unique et qui veut en profiter.»

Cibler les entreprises en prédémarrage

Le cabinet d'avocats BCF dresse le même tableau. La firme montréalaise vient de lancer BCF Ventures, un fonds totalisant 5 M$ qu'il qualifie de «superfonds d'anges investisseurs» puisqu'il ciblera tout particulièrement les entreprises en prédémarrage. «Le nombre croissant d'incubateurs et d'accélérateurs a fait pratiquement doubler la quantité de start-up au Québec, ces dernières années, mais le nombre d'investisseurs, lui, est resté sensiblement le même , dit Sergio A. Escobar, qui dirige ce nouveau fonds. Ça crée un manque à gagner dans le financement de prédémarrage, sous la barre des 500 000 $.»

Un cabinet d'avocats qui finance de nouvelles entreprises peut sembler étrange. À une époque où les technologies de services juridiques et de gestion réglementaire stimulent la création de start-ups (voir autre texte), ça s'explique aisément, même si ces créneaux ne sont pas expressément ciblés par BCF Ventures.

«Nous sommes un véritable accélérateur, comme ceux que vous trouverez à la Silicon Valley», fait valoir M. Escobar.

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