L'étoffe du succès reçoit sa première cliente

Offert par Les Affaires


Édition du 20 Septembre 2014

L'étoffe du succès reçoit sa première cliente

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Édition du 20 Septembre 2014

Par Claudine Hébert

Une nouvelle boutique de vêtements féminins vient d’ouvrir ses portes dans le quartier du Plateau-Mont-Royal, à Montréal. Une de plus, direz-vous. Pourtant, ce comptoir aux vêtements griffés n’a ni nom, ni enseigne, ni même de caisse enregistreuse. Tout, tout, tout y est gratuit.

« Il s’agit du premier chapitre québécois de L’étoffe du succès (Dress for Success), une organisation bénévole qui vient en aide aux femmes âgées de 18 à 60 ans voulant retourner sur le marché du travail », explique Véronique Boivin, vice-présidente du CA.

Cette boutique, dont on doit taire l’adresse, n’est accessible que sur rendez-vous. Et elle est réservée aux clientes dûment recommandées par des organismes à but non lucratif, tels des clubs de recherche d’emploi d’Emploi-Québec. « Ce sont des femmes qui, en attente d’une entrevue, ont déjà fait un premier pas vers leur indépendance financière », signale Véronique Boivin, qui est aussi conseillère au développement des affaires chez Desjardins.

Comment ça fonctionne ? L’étoffe du succès fournit gratuitement aux dames une tenue vestimentaire adéquate pour faciliter leur réinsertion professionnelle. Avec l’aide d’une styliste, les femmes sélectionnent un ensemble qui comprend une jupe ou un pantalon, deux chemisiers, un veston, une paire de souliers, un sac à main et des accessoires, dont quelques bijoux. En période hivernale, on leur procurera aussi des bottes et un manteau.

Outre le tailleur, la cliente reçoit surtout du coaching pour réussir son entrevue. « Notre organisation a pour mission de rehausser l’estime de soi de ces femmes. On leur fournit tous les outils physiques et psychologiques pour leur redonner confiance en elle », dit Mme Boivin.

Si elle décroche l’emploi, la cliente revient à la boutique pour choisir des vêtements qui composeront sa garde-robe pour une semaine.

Lors de notre passage à la boutique, l’équipe montréalaise de L’étoffe du succès accueillait sa toute première cliente, Silvia Buliga, de Châteauguay. Sans emploi depuis avril, cette immigrante de 38 ans était plutôt découragée. « J’ai dû passer au moins une dizaine d’entrevues pour me trouver un poste de commis comptable, sans succès », a confié cette maman de trois enfants.

Une situation qui, à ses yeux, ne peut plus durer. « Il y a sûrement quelque chose qui ne fonctionne pas. Quoi ? Je ne le sais pas. Je parle quatre langues et je suis très vaillante. Je suis venue chercher de l’aide et des conseils pour mieux m’ajuster », a indiqué, en toute franchise, Mme Buliga, avant que l’équipe de L’étoffe du succès ne l’habille de la tête aux pieds.

Fondé à New York en 1996, l’organisme Dress for Success compte déjà 125 sections dans une quinzaine de pays et a aidé plus de 650 000 femmes depuis sa création. Plus de 75 % d’entre elles ont conservé leur emploi pendant au moins un an. Au Canada, Dress for Success est déjà présent dans une dizaine de villes, dont Toronto, Vancouver, Ottawa.

Véronique Boivin a d’ailleurs participé au développement du réseau à Ottawa en 2009. Après son déménagement à Montréal en 2012, elle s’est mise en tête de créer une version montréalaise de Dress for Success. Comme par hasard, deux autres Montréalaises, Danielle Bernier et Mylène Mastrostefano, caressaient, elles aussi, le même projet.

La réussite de L’étoffe du succès Montréal, insiste Mme Boivin, repose sur l’implication d’une solide équipe bénévole (dont une dizaine de stylistes), les dons en argent et en vêtements (neufs et de seconde main) et les commandites de services. À ce jour, les frais d’exploitation, dont le loyer, sont acquittés grâce à des donateurs privés, tels PVH Canada (Tommy Hilfiger, Calvin Klein, etc.), KPMG, Bell ainsi que le cabinet Davies Ward Phillips & Vineberg. Ce dernier a notamment organisé, en collaboration avec PVH et sous la présidence d’honneur de Danièle Henkel, le lancement officiel de L’étoffe du succès Montréal au printemps.

Une fois les premières démarches entamées, en l’occurrence la visite à la boutique, les clientes auront également accès à un réseau de soutien, à des formations afin de conserver leur emploi et de poursuivre leur cheminement. « Les premières sessions sont prévues en janvier 2015 », ajoute Annie Gauthier, responsable des communications et associée chez Davies Ward Phillips & Vineberg.

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