Entrevue n°225: Blake Mycoskie, fondateur, Toms Shoes

Offert par Les Affaires


Édition du 08 Novembre 2014

Entrevue n°225: Blake Mycoskie, fondateur, Toms Shoes

Offert par Les Affaires


Édition du 08 Novembre 2014

Par Diane Bérard
D.B. - Produire localement comporte son lot de risques. Vous n'êtes pas à l'abri d'un scandale lié aux droits de la personne. Cela vous inquiète-t-il ?

B.M. - Bien sûr. J'y pense tous les jours. Pour moi, le risque ne se trouve pas dans les usines qui fabriquent les chaussures Toms. Nous y exerçons un certain contrôle. Il se situe plutôt dans notre chaîne d'approvisionnement des matériaux. Chez le fabricant des onglets de mes lacets, par exemple. Nous tentons de les superviser, mais cela devient plus complexe.

D.B. - Quel conseil donneriez-vous aux lecteurs de Les Affaires qui sous-traitent dans des pays à l'autre bout du monde ?

B.M. - Il faut mener des contrôles soi-même et recruter des experts indépendants pour qu'ils en effectuent eux aussi.

D.B. - Toms s'engage désormais auprès des producteurs de cafés. Est-ce le début d'une diversification ?

B.M. - Oui et non. Toms pénètre de plus en plus profondément dans le tissu économique des collectivités. Mais toujours en conservant le modèle qui a fait sa réussite, celui du «un pour un». Nous avons choisi le café, parce qu'après le pétrole, c'est la seconde marchandise la plus négociée du monde. Il a fallu convaincre les membres de mon CA, bien sûr. Je leur ai rappelé qu'on achète du café toutes les semaines. Bien plus souvent qu'on achète une paire de chaussures. Le café Toms est vendu dans les épiceries Whole Foods ainsi que dans les cafés-boutiques Toms. Chaque fois que vous achetez un sac, Toms fournit une semaine d'eau potable à une personne. Pour ce projet, Toms va au-delà du don. Nous aidons, par exemple, les producteurs de café à obtenir un prix juste pour leurs grains.

D.B. - Supposons que vous démarriez une entreprise sociale aujourd'hui, en quoi serait-elle différente, compte tenu de ce que vous savez ?

B.M. - Je ne crois pas que je ferais les choses différemment. Ce qui a fait de Toms une formule gagnante est sa simplicité. Je suis convaincu que c'est la clé du succès de toute entreprise sociale. Elle doit reposer sur une idée simple que tout le monde peut comprendre. L'espace de l'entrepreneuriat social devient de plus en plus peuplé. Pour sortir du lot, il faut contribuer à résoudre un problème social ou environnemental précis qui s'explique facilement.

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