JEF, poissonnier de la relève


Édition du 23 Août 2014

JEF, poissonnier de la relève


Édition du 23 Août 2014

« Ce qui fait que je me démarque, c’est que je suis jeune et que mes concurrents sont au bord de la retraite. J’arrive avec une approche et des produits différents », explique Jean-François Mondou, de JEF Poissonnerie, de Québec.

Ce qui devait être un commerce de quartier est devenu un commerce de destination. JEF Poissonnerie a ouvert ses portes en novembre 2011 dans le quartier Saint-Roch, à Québec, et son propriétaire Jean-François Mondou pensait travailler longtemps seul avec son chef cuisinier. Les voilà huit, à recevoir les poissons, à cuisiner des plats et à servir les clients qui font la file à certaines heures pour goûter ses spécialités : crabcakes, poutine aux crevettes, guédilles au homard, calmars frits et tartares.

«Évidemment, j'ai beaucoup de clients dans le quartier, dont les travailleurs, mais j'en ai qui viennent d'assez loin, avec leur glacière à remplir, toutes les trois semaines. Des filles sont même venues de Trois-Rivières récemment pour manger chez nous», raconte le jeune entrepreneur de 33 ans avec fierté.

Né dans une famille de poissonniers à Granby, Jean-François Mondou a commencé à travailler dans le domaine dès l'adolescence. À 18 ans, venu à Québec pour les études, il est devenu gérant adjoint d'une poissonnerie du quartier Sainte-Foy. Il s'était dit alors qu'à 30 ans, il aurait son restaurant. Il a fait son plan d'affaires avant d'atteindre son âge limite, il a trouvé un chef et des investisseurs, mais le projet a échoué à cause du choix de l'emplacement. Le jeune homme s'est dit que de toute manière, il y avait déjà trop de restaurants à Québec. Il a ainsi préparé un nouveau plan d'affaires pour une poissonnerie.

«Après tout, ça faisait longtemps que je disais qu'il en manquait une en ville !» se souvient-il.

Le Centre local de développement (CLD) de Québec lui a fait réviser à la baisse ses prévisions budgétaires, mais JEF a atteint la cible initiale de son propriétaire, qui n'a même pas encaissé de pertes l'année du démarrage.

«Ce qui fait que je me démarque, c'est que je suis jeune et que mes concurrents sont au bord de la retraite. J'arrive avec une approche et des produits différents», constate Jean-François Mondou.

D'abord, il mise sur l'écoresponsabilité, et il est le seul à le faire dans tout l'Est-du-Québec. Le thon rouge, il n'en vend que pendant la saison de pêche canadienne, très bien réglementée afin de protéger l'espèce. Le saumon, il le commande sans hormones de croissance, sans antibiotiques et sans pesticides. Les poissons exotiques qui viennent de loin, il les offre rarement. De toute manière, il vise la fraîcheur et les longs voyages la réduisent.

«La planète ne va pas très bien, les océans non plus. Si je veux être encore là dans 20 ans, il faut penser à être responsable», souligne le jeune homme.

En mai dernier, la Jeune chambre de commerce de Québec lui a remis la Bourse Jeune Entreprise, d'une valeur de 65 000 $ en services. Du coaching, de la planification stratégique, des services Web, de la comptabilité : un véritable coffre à outils.

«Des choses qu'on se paie normalement au compte-goutte ou pas du tout quand on commence, mais qui vont vraiment aider à faire avancer l'entreprise», se réjouit le poissonnier.

Il rêve plus grand pour l'avenir. Dans les 10 prochaines années, il veut ouvrir deux autres poissonneries ; l'une dans le quartier Sillery-Sainte-Foy à Québec, et l'autre à Montréal. Idéalement, il aura aussi trois cantines à poisson pour servir ses mets préparés aux gens de passage. Québec n'autorise pas encore les cantines mobiles, mais Jean-François Mondou a transformé sa poissonnerie en cantine fixe les soirs de Festival d'été, et il a vu de longues files de clients attendre pour goûter ses petits plats avant et après les spectacles du soir. Test concluant !

Son entreprise tire aussi sa croissance de sa présence en épicerie. En effet, JEF a fait son entrée chez Sobeys (IGA) avec ses rouleaux impériaux, qu'il fait fabriquer en sous-traitance. D'autres produits pourraient bientôt s'ajouter.

«Je suis un créatif, et le champ est ouvert à l'innovation dans ce domaine. Et puis je me rends compte que je suis encore plus un homme d'affaires qu'un poissonnier. J'ai beaucoup de plaisir à gérer l'entreprise», dit le passionné, qui travaille 80 heures par semaine.

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