«J'aimerais que les 500 plus grandes entreprises du Québec parrainent un entrepreneur»

Offert par Les Affaires


Édition du 17 Octobre 2015

«J'aimerais que les 500 plus grandes entreprises du Québec parrainent un entrepreneur»

Offert par Les Affaires


Édition du 17 Octobre 2015

Par Matthieu Charest

Vous venez tout juste de publier Entrepreneur à l'état pur aux Éditions Transcontinental (société soeur du Groupe Les Affaires). Ce livre raconte votre parcours entrepreneurial. Pourquoi avez-vous senti le besoin d'écrire votre histoire, alors que vous avez à peine 34 ans ?

Je prononce énormément de conférences dans tout le Québec, même ailleurs, et chaque fois, j'en reviens gonflé à bloc. On me dit souvent : «C'est le fun d'entendre un jeune qui est en train de bâtir son entreprise en même temps qu'il nous raconte [comment]». Je veux démontrer concrètement ce que c'est que de se lancer en affaires. Souvent, les exemples que nous avons, ce sont les gens qui ont déjà réussi. Nous sommes fascinés par le succès, mais nous ne nous demandons jamais comment l'atteindre. Après 30 ans en affaires, j'ai l'impression qu'on a tendance à oublier comment ça a été difficile d'en arriver là. Pourtant, se lancer en affaires, c'est un chemin sinueux. En ce qui me concerne, les cicatrices sont encore ouvertes. C'est comme courir un marathon : deux semaines après, on a encore mal aux jambes. Alors, c'est encore frais dans ma mémoire. Même si c'est la plus belle expérience de ma vie, ça a été compliqué et difficile. Je vois beaucoup de gens qui veulent se lancer, et j'ai envie de leur montrer un autre visage de l'entrepreneuriat. Tout le monde n'est pas outillé pour l'entrepreneuriat.

Parmi les thèmes récurrents dans votre livre, on trouve les partenariats et le soutien de vos proches. À quel point leur imputez-vous votre succès ?

Le soutien que j'ai reçu, c'est 99% de mon succès. Certains jours, j'étais complètement détruit, mais le lendemain, quand je me regardais dans le miroir et que je me demandais si j'allais continuer ou abandonner, je me disais que ma conjointe, mes parents et mes amis avaient tellement cru en moi que je ne pouvais pas me laisser abattre. Mon entourage a été mon carburant. Quand tu présentes ton idée et qu'on te rit en pleine figure, si ta blonde ne t'encourage pas, c'est très difficile de persévérer. Avec tous les refus que j'ai reçus, tous les échecs que j'ai connus, je ne voulais laisser personne décider si j'allais échouer ou réussir, sauf moi-même. Quant au partenaire d'affaires, avoir le bon est la plus grande chance qu'un entrepreneur puisse avoir. Le mien [Christopher Lecky], c'est le meilleur. Ça ressemble à un mariage, finalement. Ce qui ne veut pas dire que ce n'est pas compliqué : il y a des batailles d'idées et beaucoup de discussions afin d'arriver à la même vision. Mais il n'existe pas de truc pour trouver le bon partenaire ; en fait, on ne le sait pas tant que ça va bien. Quand nous nous sommes fait voler [des centaines de caisses de bouteilles], nous avons vécu un stress immense ; j'ai su que c'était le bon.

Votre ouvrage ressemble aussi à un plaidoyer pour révolutionner l'entrepreneuriat au Québec. Que proposez-vous concrètement ?

Mon livre n'est même pas sorti que j'ai déjà l'impression que c'est un succès [rires], parce que je me suis déjà entendu avec Desjardins, qui va s'engager dans une réflexion sur l'entrepreneuriat jeunesse. D'abord, j'aimerais que les 500 plus grandes entreprises du Québec s'engagent à parrainer un entrepreneur. Qu'elles offrent pendant 12 mois un salaire de base pour permettre à un jeune de se consacrer à temps plein à son projet. Puis, j'aimerais que les CA des grandes entreprises créent des postes d'observateurs destinés aux jeunes, afin qu'ils puissent apprendre comment fonctionne un CA. Par ailleurs, je voudrais que les grandes firmes d'avocats offrent des banques d'heures, pas pour prodiguer des conseils, mais pour offrir des services, comme la protection de la propriété intellectuelle. Avec ces idées-là, si j'ai aidé un entrepreneur, j'aurai gagné mon pari.

À lire : un extrait exclusif du livre de Nicolas Duvernois

Diplômé en sciences politiques de l'Université de Montréal, Nicolas Duvernois fonde Pur Vodka en décembre 2006, après avoir travaillé à l'entretien ménager à l'hôpital Sainte-Justine et ouvert un restaurant. En décembre 2008, il s'associe à Christopher Lecky ; ensemble, ils remportent le World Vodka Masters un an plus tard, à Londres. Puis, au bout de quelques semaines, la SAQ commence à vendre leur vodka.

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