États-Unis: condamné à bâtir son image pour s'y implanter?


Édition du 13 Septembre 2014

États-Unis: condamné à bâtir son image pour s'y implanter?


Édition du 13 Septembre 2014

S'implanter aux États-Unis constitue pour Ricardo Media un des défis les plus épiques que l'entreprise ait eu à relever depuis sa fondation, croient les experts.

Selon Jacques Nantel, professeur à HEC Montréal et vice-président de la firme de consultation Léger, Ricardo Larrivée est «condamné à rebâtir son image».

Contrairement au Canada, où les émissions du chef entrepreneur (Ricardo and Friends) sont diffusées quasi quotidiennement depuis des années, l'animateur tout sourire demeure encore peu ou pas connu au sud de la frontière canado-américaine, à la différence, cite l'expert, d'un Jamie Oliver.

Cependant, dit-il, sans accroissement important de sa notoriété publique dans des lieux comme Phoenix ou Atlanta, l'entreprise qu'il compare à celle qu'a développée Martha Stewart dans la décoration pourrait faire face à de multiples problèmes de pénétration ou de distribution de ses produits dérivés, comme les accessoires de cuisine.

«Tant qu'il n'y sera pas aussi connu qu'ici, il sera difficile pour les pharmacies et magasins spécialisés comme Crate & Barrel de lui consacrer de l'espace sur les tablettes.»

Garder le cap

Le fondateur d'Enzyme Communication et grand spécialiste du marketing alimentaire, Frédéric Blaise, est moins catégorique quant à l'immensité du défi pour Ricardo de faire sa place parmi les chefs à succès des États-Unis, dans cet univers ultra- compétitif du divertissement culinaire, ou food entertainment.

Au risque de devoir travailler «27 heures sur 24», Ricardo devra dorénavant se contenter de devenir l'ambassadeur de sa marque, estime Frédéric Blaise. «Ricardo est déjà plus qu'un cuisinier. Un peu comme Karl Lagerfeld l'a fait dans la mode, Ricardo doit maintenant se consacrer à la gestion de sa marque et garder le cap ; ce qui sera peut-être le plus difficile.»

Frédéric Blaise ajoute que, sans mettre une croix sur sa carrière à la télévision , Ricardo peut très bien se faire connaître au sud de la frontière sans produire de nouvelles émissions de cuisine. «Il peut le faire s'il le veut, mais ce n'est pas obligatoire.»

De son point de vue, les Américains pourraient très bien se mettre à aimer ses casseroles, sans l'avoir d'abord connu comme vedette de télévision. Ou encore, décider de lire son magazine ou d'acheter ses vins, après l'avoir découvert sur son site Web. «Dans cet univers complexe du food entertainment, tout n'est pas nécessairement linéaire, et chacun des produits dérivés vendus, pas nécessairement liés l'un à l'autre.»

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