Emballant, le marché de l'équipement industriel à moitié prix


Édition du 01 Février 2014

Emballant, le marché de l'équipement industriel à moitié prix


Édition du 01 Février 2014

«Après deux ans, on est rentable et on n'a aucune dette. On s'est financé à même les projets qu'on a réalisés.» - Harold Bouchard, président de Procepack. Photo: Gilles Delisle

Quand on voit un emballage, on pense design plutôt qu'ingénierie. Pourtant, tous les producteurs connaissent l'impact de l'emballage sur leur productivité. Le recyclage et l'adaptation d'équipement pour emballer, c'est justement la spécialité de Procepack, de Terrebonne.

«Nous dénichons la machine usagée la plus proche des besoins de notre client et nous l'adaptons», explique Harold Bouchard, qui a cofondé Procepack il y a deux ans. Résultat : des machines qui font exactement le travail qu'on attend d'elles pour environ la moitié du prix.

À Sherbrooke, Procepack a déniché une machine qui remplissait des cartouches d'encre d'imprimante et l'a adaptée pour remplir des boîtes de café pour Café Vittoria. Une autre machine qui avait «fait carrière» dans l'industrie pharmaceutique sert maintenant à emballer les pots de sauce BBQ que Meilleures Marques, propriété du Groupe St-Hubert, distribue dans les épiceries.

Il y a aussi les 16 machines recyclées et adaptées que Procepack a vendues à Adrien Gagnon, qui a récemment modifié ses emballages de produits de santé naturels.

Le plus gros projet de Procepack est une ligne d'emballage de 200 pieds (65 mètres) achetée de l'embouteilleur de Pepsi Alex Coulombe, de Québec, qui a été adaptée pour mettre des conserves de Cordon Bleu dans des boîtes, au rythme de 600 conserves à la minute !

Des visées internationales

Harold Bouchard, président de Procepack, a fondé et exploité pendant 10 ans Exceltec, à Laval, spécialisée dans l'automatisation des procédés. Il a ensuite travaillé pendant quatre ans et demi comme consultant chez Jalbert Automatisation, de Boisbriand. «Il était prévu que je devienne actionnaire, mais j'ai renoncé parce que les projets de Jalbert n'allaient pas assez vite à mon goût», raconte M. Bouchard.

C'est toutefois en travaillant pour Jalbert que l'ingénieur en mécanique de 50 ans a pu constater qu'il y avait une forte demande de machines recyclées.

Quand il a lancé Procepack avec deux autres ingénieurs (les trois sont actionnaires à parts égales), M. Bouchard avait toutes les relations qu'il lui fallait pour mener à bien son projet. «Ça a été plus vite que je pensais, dit-il. Après deux ans, on est rentable et on n'a aucune dette. On s'est financé à même les projets qu'on a réalisés.»

Des projets comme celui d'Aliments Bercy, pour ses barquettes de fruits et de légumes qu'elle vend à Costco. Comme celui de l'abbaye Val Notre-Dame (ancienne trappe d'Oka) qui produit du caramel, des gâteaux et autres péchés gourmands. Comme l'ensacheuse de Fruit d'Or, producteur de produits à base de canneberges et de bleuets. Et d'autres projets à l'international que lui apporte son site Internet, en Arabie saoudite, en Espagne, au Danemark et aux États-Unis. Les ventes hors Québec comptent d'ailleurs pour 30 % du chiffre d'affaires de 3 millions de dollars de Procepack.

«Il n'y a pas beaucoup de concurrence dans notre domaine. Notre principal défi est de trouver les bons employés spécialisés, souligne M. Bouchard, qui compte sur un effectif de 15 personnes.

Objectif 15 M$

Procepack vise un chiffre d'affaires de 15 M$ d'ici à sept ans, tout au plus. Environ 60 % des revenus viendraient de la revente pure et simple d'équipement à l'international, mais sans service d'installation, car cela exigerait trop de main-d'oeuvre.

Procepack joue déjà ce rôle de courtier avec son carnet de 3 800 fournisseurs d'équipements industriels de seconde main provenant des secteurs alimentaire, cosmétique, pharmaceutique et nutraceutique. Des équipements qui viennent de faillites, de fermetures ou de modernisations d'usines.

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