Des maisons québécoises partout sur la planète


Édition du 06 Mai 2017

Des maisons québécoises partout sur la planète


Édition du 06 Mai 2017

Par Pierre Théroux

AmeriCan Structures a notamment fabriqué les structures de bois de sept centres de recherche de trois étages à ­Zhangjiakou, une « ­Silicon ­Valley » chinoise.

LES GRANDS EXPORTATEURS
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René Leclerc n'avait pas d'usine, ni même d'employés ou de clients. Ce qui ne l'a pas empêché de prendre son bâton de pèlerin, en compagnie d'un ingénieur, pour traverser la frontière et aller frapper aux portes de clients potentiels aux États-Unis. Aujourd'hui, 15 ans après sa fondation, son entreprise AmeriCan Structures participe à la construction de maisons non seulement aux États-Unis, mais aussi en Chine et en Corée du Sud.

«Les carnets de commande sont remplis pour les deux prochaines années. On doit même refuser des contrats et sous-traiter certains projets», indique le directeur général, Charles-William Houle, qui a joint l'entreprise à l'automne 2014 après avoir oeuvré à titre de commissaire au développement économique de la ville pendant six ans.

Le président, René Leclerc, qui est copropriétaire de l'entreprise avec son fils Maxime, cumulait plus de 20 ans d'expérience comme entrepreneur général dans le domaine de la construction résidentielle et commerciale de bâtiments quand il a décidé en 2002 de se lancer dans la conception de structures en bois préfabriquées. L'entreprise fabrique plus particulièrement des poutrelles de plancher, des fermes de toit, des murs, des toitures et des planchers, principalement pour de grands projets résidentiels comptant de 250 à 400 unités, ou encore pour des projets commerciaux.

«Dans ce type de projets, la marge d'erreur est très mince. Il ne faut pas se tromper d'un pouce, sinon le constructeur ne pourra pas faire l'alignement des fenêtres ou des portes, par exemple», précise M. Houle, en soulignant que la précision des dimensions a justement fait la notoriété de l'entreprise.

AmeriCan Structures a rapidement réussi à décrocher son premier contrat, d'une valeur d'environ 750 000 $ US, auprès d'un entrepreneur de la région de Boston qui souhaitait construire un hôtel de quatre étages. «À l'époque, les structures en bois préfabriquées n'étaient pas encore très utilisées pour la construction de grands bâtiments. M. Leclerc a réussi à convaincre l'entrepreneur qu'il allait économiser temps et argent en réduisant ses délais et ses coûts de construction», explique M. Houle.

Nouveaux contrats de 75 M$

Les résultats ont été probants. Cet entrepreneur fait toujours affaire avec AmeriCan Structures, qui a depuis élargi grandement sa clientèle dans la région de Boston et dans le reste de la Nouvelle-Angleterre. «On a ciblé ces marchés en raison de leur proximité géographique. Un camion peut faire l'aller-retour en une journée et repartir le lendemain», explique M. Houle, en précisant que les affaires reprennent au sud de la frontière. L'entreprise vient d'ailleurs de signer des contrats totalisant 15 millions de dollars (M$) pour la construction, d'ici la fin de 2018, de plus de 4 000 unités dans la baie de Boston et ailleurs dans la région.

Elle a aussi fait une percée en Corée du Sud, où les premiers conteneurs de structures de bois préfabriquées viennent d'arriver. Celles-ci serviront à la construction de petits hôtels de six chambres et de plus de 300 maisons autour d'un terrain de golf. Ce contrat de 50 M$ est le plus important de l'histoire d'AmeriCan Structures, qui a profité du soutien du Bureau de promotion des produits du bois du Québec (QWEB) pour faire son entrée dans ce marché.

La PME mise également sur la Chine, où elle a décroché ses premiers contrats en 2011. Depuis, elle a notamment fabriqué les structures de bois de sept centres de recherche de trois étages à Zhangjiakou, une «Silicon Valley» chinoise. À l'automne 2017, elle participera à la construction d'un pavillon pour un terrain de golf dont la deuxième phase de développement comprendra une centaine de maisons en bois.

L'Asie, qui cherche à construire plus vert, représente d'ailleurs un important potentiel de développement pour l'entreprise. «Les pays asiatiques utilisent de plus en plus de bois dans leurs projets de construction», fait valoir M. Houle.

La présence grandissante de l'entreprise en Asie lui permet de diversifier ses marchés. Les États-Unis généraient environ 90 % de ses revenus jusqu'en 2008, lorsque la crise économique a frappé de plein fouet le secteur américain de la construction. L'entreprise s'était alors rabattue sur le marché québécois, et ses effectifs étaient passés de 90 à une vingtaine.

AmeriCan Structures compte maintenant 70 employés et prévoit en embaucher une quinzaine au cours des prochains mois. D'autant qu'elle a l'intention d'augmenter la superficie de son usine, qui passera de 25 000 pi2 à 40 000 pi2 pour répondre à la demande. Ainsi, elle pourra enregistrer des revenus de 15 M$ en 2017 et de plus de 20 M$ en 2018, comparativement à 10 M$ l'an dernier.

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