Culture entrepreneuriale : ça commence à la maison


Édition du 05 Novembre 2016

Culture entrepreneuriale : ça commence à la maison


Édition du 05 Novembre 2016

[Photo : 123RF/Michael Gray]

Tim a 6 ans. Grand frère d'un petit garçon autiste parfois dans sa bulle, il a eu la merveilleuse idée de développer un comptoir à eaux pétillantes joliment appelé Dans ma bulle. Plus encore, il a choisi de verser tous ses profits à un organisme à but non lucratif venant en aide aux enfants qui vivent avec un handicap.

Tim figure parmi les milliers de jeunes Québécois qui ont participé à la Grande journée des petits entrepreneurs, un rendez-vous annuel qui invite les enfants de 5 à 12 ans à créer une entreprise d'un jour et à vivre une expérience entrepreneuriale enrichissante. En 2015, c'est plus de 1 000 microprojets en tout genre qui ont émergé partout au Québec.

Créativité, confiance en soi, passion, persévérance... Voilà les valeurs et les qualités indispensables au monde des affaires que les entrepreneurs québécois souhaitent transmettre à la prochaine génération.

Je suis évidemment impressionnée par l'enthousiasme et l'inventivité de ces enfants, mais je félicite aussi les parents qui les soutiennent dans cette excitante aventure. En tant que parent, en tant que société, il est de notre devoir de valoriser et de favoriser la soif d'entreprendre chez les jeunes, peu importe qu'ils se prédestinent à une carrière juridique, médicale, artistique, sportive ou autre. Et le plus tôt sera le mieux !

Des parents qui donnent le ton

Pourquoi attendre que nos institutions et dirigeants politiques élaborent des projets-pilotes ou des cours en entrepreneuriat destinés aux élèves des écoles primaires et secondaires ? Les enseignants en ont déjà plein les bras, et le programme scolaire n'est pas toujours adapté aux défis créatifs et technologiques qu'impose la mondialisation.

Les parents se rendent de plus en plus compte qu'il vaut mieux prendre le taureau par les cornes. Ils amorcent eux-mêmes le défrichage en amont. Les balbutiements de l'entrepreneuriat peuvent commencer à la maison, dès la tendre enfance.

N'oublions pas que nous sommes leur premier modèle, leur référence initiale. Nos gestes ont beaucoup plus d'impact que nos paroles et nos conseils. Si nous détestons notre travail, mais que nous nous contentons de rester dans le moule par peur du changement ou par facilité, nous transmettrons ce message de capitulation à nos enfants. Il faut oser tracer notre propre chemin si nous souhaitons encourager nos enfants à faire la même chose une fois leur tour venu.

Petit entrepreneur deviendra grand

Il est heureusement possible de transmettre les valeurs entrepreneuriales quotidiennement et dans la simplicité. Pourquoi ne pas cuisiner des biscuits avec les enfants et organiser une sortie spéciale pour offrir nos petites douceurs à ceux qui ont moins de chance que nous ?

Pourquoi ne pas leur apprendre la valeur de l'argent, la gestion du budget ? Nul besoin d'un cours en économie avancée, seulement de poser quelques questions. Que souhaites-tu faire avec l'argent amassé ? Veux-tu acheter des bonbons tout de suite ou amasser tes sous pour acheter quelque chose de plus cher ?

Par instinct, tous les enfants ont ce désir de création. Il suffit de nourrir la flamme pour que ces petits entrepreneurs en herbe réalisent des projets de plus en plus ambitieux.

Permettez-moi de partager avec vous un exemple fort inspirant. Charlotte, une jeune étudiante du Collège des Compagnons de Québec, caressait une grande idée : rassembler tous les élèves de son école secondaire autour d'un projet commun. À titre volontaire, les jeunes de tous les niveaux étaient invités à mettre sur pied une initiative entrepreneuriale dans le cadre d'une compétition qui se voulait rassembleuse, mobilisatrice et stimulante.

On lui a dit qu'elle n'y arriverait pas. Charlotte n'y a pas cru un instant. Elle a ramé fort pour former un comité, pour amasser des fonds, et même pour organiser une conférence à laquelle j'ai été invitée afin de motiver et de guider les troupes.

Quel bel exemple de persévérance ! Je salue son audace, mais aussi les valeurs transmises par ses parents. Malgré tous les chapeaux qu'ils doivent porter au quotidien, certains parents choisissent aussi de prendre le temps de lancer ces messages clés à leurs enfants : celui de sortir des sentiers battus, de ne pas abandonner, de concevoir les erreurs et les échecs comme des étapes normales de tout processus. L'entrepreneuriat passe par les parents. J'en ai l'intime conviction.

Les filles cassent la baraque

On déplore souvent la faible représentation des femmes dans le milieu des affaires et dans les hautes sphères de la direction des entreprises. Et si la lutte contre le plafond de verre débutait à la maison, auprès de nos jeunes filles ?

Même si les intentions ne sont pas mauvaises, j'observe parfois que les messages envoyés aux garçons ne sont pas les mêmes que ceux adressés aux filles. Chez les premiers, on encourage l'exploration, la curiosité, le courage. Chez les secondes, on parle de rêverie, de gentillesse et de créatures magiques. Le bleu pour les garçons, le rose pour les filles. Par l'intermédiaire des jouets, des costumes ou même des slogans écrits sur les vêtements, la société traîne encore quelques vieux clichés qui vont à l'encontre de la culture entrepreneuriale au féminin.

Heureusement, les mentalités évoluent. Notre radar est plus sensible. Les différences hommes-femmes s'amenuisent. Nous refusons ces stéréotypes persistants et saisissons mieux leurs conséquences.

Enseignons à nos filles le goût du risque, de la découverte, de l'ambition. Donnons-leur confiance en elles et en leurs moyens. Apprenons-leur à exprimer leurs opinions et à se battre pour leurs convictions. L'objectif n'est pas d'en faire une cohorte de dirigeantes. Elles deviendront bien ce qui leur plaît. Mais dans tous les cas, les valeurs acquises à la maison en feront des femmes confiantes, solides et épanouies. Des femmes à qui rien ne résiste.

Danièle Henkel a fondé son entreprise en 1997, un an après avoir créé et commercialisé le gant Renaissance, distribué partout dans le monde. Mme Henkel a été plusieurs fois récompensée pour ses qualités de visionnaire et son esprit entrepreneurial. Elle a été juge dans la téléréalité à caractère entrepreneurial Dans l'oeil du dragon, diffusée à Radio-Canada.

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