Conquérir la Terre sainte grâce à la musique

Offert par Les Affaires


Édition du 05 Avril 2014

Conquérir la Terre sainte grâce à la musique

Offert par Les Affaires


Édition du 05 Avril 2014

Par Matthieu Charest

Eric Boyko est incapable de rester en place. Derrière son bureau de verre, sur le bout de sa chaise, il trépigne et les réponses fusent.

Accrochée au mur derrière lui, il y a une mappemonde constellée de petites punaises bleues. «Ce sont les destinations que j'ai visitées», explique le pdg de Stingray Digital à Les Affaires lorsque nous l'avons rencontré. Il doit bien y en avoir une centaine.

Bien que le siège social de son entreprise soit à Montréal, occupant des bureaux ultramodernes à l'ombre de la Tour de la Bourse, la présence de Stingray est mondiale.

Au Québec, le groupe est connu pour Galaxie, un ensemble de chaînes de musique numérique offert par les câblodistributeurs. Mais la québécoise détient plusieurs autres produits, dont le Karaoke Channel et Concert TV. L'entreprise est présente dans 88 pays, et c'est de l'étranger que provient plus de 60 % de son chiffre d'affaires, estimé à 100 millions de dollars.

Pour conquérir la planète, «il n'y a qu'une seule façon de procéder, dit M. Boyko. Il faut y mettre les pieds !»

Quand il a été invité au mariage d'un ami en Israël, il en a profité pour rendre visite à deux de ses concurrents sur le marché européen, Ananey et Musicoola, tous deux établis à Tel-Aviv. «Je me suis dit : "Tant qu'à y être, je vais rester une journée de plus".» Un «tant qu'à y être» qui s'est vite transformé en expansion, lorsqu'il a décidé d'acheter ses concurrents.

L'État juif est un marché idéal pour Stingray Digital. «Le système légal ressemble au nôtre, observe le président. Le taux de pénétration de nos services est semblable à celui du Canada, soit de 40 % à 50 %. En prime, l'iTunes Store d'Apple n'y est pas présent et la situation géographique est intéressante.» C'est le bureau de Tel-Aviv qui gère les marchés de l'Asie, de l'Afrique et de l'Europe de l'Est.

Des employés efficaces, productifs et indépendants

Quant à la main-d'oeuvre israélienne, elle est exemplaire, souligne Eric Boyko. «Les employés sont efficaces, productifs et indépendants. Je crois que c'est dû au service militaire obligatoire. Pour vous donner une idée, quand nous avons fusionné nos deux acquisitions, nos employés ont déménagé leurs bureaux la fin de semaine, pendant leur temps libre.»

«Des fois, ajoute-t-il, ils sont tellement à leur affaire, qu'ils se permettent de me donner des ordres ! Ici, la même chose serait inacceptable.»

La beauté de Tel-Aviv n'est pas de nature à nuire aux voyages d'affaires. Eric Boyko s'y est rendu une demi-douzaine de fois en près de deux ans. «L'ambiance est très bonne. C'est comme Montréal, mais sur la plage. Et je n'y ai jamais, jamais connu de problème de sécurité. Contrairement à tout ce qui se dit...»

Sur ce, le président de Stingray Digital doit interrompre l'entretien. Il doit assister à une réunion, avant de faire ses valises. Demain, il part pour Amsterdam, tandis que la semaine prochaine, il se rendra au Koweït.

Trouve-t-il le temps de dormir parfois ? «J'essaie de faire ça dans l'avion», nous répond-il, alors qu'il s'engouffre dans la sortie.

Les Affaires s'est penché sur le récit de huit Québécois qui ont choisi de s'exiler pour démarrer une entreprise. Si leurs pays d'adoption respectifs - et leurs parcours - sont parfois aux antipodes, ils partagent tous une audace et une détermination singulière.

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