Comment Nawar Alsaadi a construit une fortune de 10 millions en allant à contre-courant


Édition du 16 Août 2014

Comment Nawar Alsaadi a construit une fortune de 10 millions en allant à contre-courant


Édition du 16 Août 2014

L.A. - En lisant votre livre, on comprend que devenir riche a toujours été pour vous un but à atteindre. Pourquoi ?

Nawar Alsaadi - J'ai un problème d'insécurité. Ça vient probablement du fait que, quand j'étais enfant, tous les biens de ma famille ont été saisis par le régime de Saddam Hussein. Mon père a été en prison et notre famille dépendait de dons pour survivre. Durant cette période, il est devenu clair pour moi qu'il fallait que je devienne riche.

L.A. - Pensez-vous qu'il devrait y avoir plus d'investisseurs activistes au Canada ?

Nawar Alsaadi - Absolument. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles j'ai écrit le livre. Il y a deux participants principaux dans les marchés financiers : les gestionnaires de fonds, qui gèrent l'argent des autres, et les cadres, qui gèrent les entreprises des autres. Les actionnaires, qui sont les propriétaires, n'ont aucune place dans cette équation. Ce que j'aimerais accomplir, c'est de placer l'actionnaire canadien au coeur de l'équation. Depuis 2008, plusieurs investisseurs ont commencé à gérer leur portefeuille eux-mêmes, parce qu'ils ne font plus confiance aux gestionnaires. Ça ne suffit pas à régler le problème, car en achetant eux-mêmes des actions, ces investisseurs devraient aussi se conduire comme des propriétaires. J'aimerais que tous les actionnaires puissent aller dans le bureau des PDG qui gèrent leurs entreprises et qu'ils puissent leur dire ce qu'ils aiment et ce qu'ils n'aiment pas. Plus les actionnaires se comporteront de cette façon, plus la Bourse canadienne sera saine, car personne ne se soucie plus de la réussite d'une entreprise que ses propriétaires.

L.A. - Vous avez été capable de devenir le plus grand actionnaire d'Equal Energy. Pensez-vous que tout investisseur individuel puisse avoir un impact réel ?

Nawar Alsaadi - Même si vous avez seulement quelques actions et que vous êtes insatisfait de la manière dont l'entreprise est gérée, vous avez plusieurs recours. Bien entendu, vous pouvez communiquer avec l'équipe de gestion. Aujourd'hui, les petits investisseurs peuvent faire pression sur l'équipe de direction grâce à des outils qui n'existaient pas il y a quelques années, comme le site Web Seeking Alpha. Les investisseurs peuvent aussi se tourner vers des réseaux sociaux comme Twitter et Facebook, vers des forums spécialisés, etc. Ultimement, je pense qu'un seul actionnaire, quelle que soit la taille de sa participation, peut parvenir à influencer assez d'actionnaires pour susciter des changements au sein d'une entreprise.

L.A. - Vous vous intéressez d'abord à un secteur, puis vous choisissez des titres. Quels secteurs vous semblent porteurs en ce moment ?

Nawar Alsaadi - Le marché est largement surévalué. Un des secteurs plus abordables dans ce contexte est celui de l'or, mais c'est un pari risqué, puisqu'il est difficile d'établir le prix du métal précieux. Pour être honnête, tous les secteurs sont soit surévalués, soit bien évalués. On peut toutefois trouver des situations particulières intéressantes. Par exemple, j'ai investi un important montant dans le fournisseur de produits chimiques albertain Canexus (Tor., CUS, 4,72 $). L'entreprise est en train de construire un terminal de train pour transporter du sable bitumineux. Elle a connu plusieurs problèmes relativement à ce projet, dont des dépassements de coûts. Les investisseurs craignent que l'entreprise ne soit menacée, mais ces difficultés sont à mon avis temporaires. Le titre peut s'apprécier de 30 % à 40 % au cours des 12 prochains mois.

Ruiné deux fois plutôt qu'une

C'est à Paris, où sa famille se réfugie au début de la guerre du Golfe, que Nawar Alsaadi s'initie au marché boursier. Au sommet de la bulle techno, en 2000, Nawar Alsaadi gère un portefeuille de 640 000 $ constitué à partir d'un capital de départ de 26 000 $. En raison de son recours aux achats sur marge, il perd tout lors de l'éclatement de la bulle. En 2003, après avoir économisé 26 000 $, il construit une nouvelle fortune de 500 000 $ en investissant dans les produits dérivés, avant de tout perdre encore une fois après quelques transactions moins heureuses.

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