" Nous voulons faire des coproductions avec des entreprises du Québec "

Publié le 28/11/2009 à 00:00

" Nous voulons faire des coproductions avec des entreprises du Québec "

Publié le 28/11/2009 à 00:00

Par François Normand

Deuxième producteur de contenus audiovisuels de France, Lagardère Entertainment est devenu un poids lourd du secteur médiatique en Europe. Cette filiale du groupe Lagardère comprend les activités de production audiovisuelle, de spectacles et de gestion de droits artistiques.

L'entreprise, créée en 2008, a maintenant des visées internationales, des États-Unis à l'Asie en passant par le Québec. Nous avons rencontré le 20 novembre Arnaud Molinié, le jeune pdg de Lagardère Entertainment, pour discuter de la stratégie de la société (rentable malgré la crise des médias et du divertissement), alors qu'il était de passage à Montréal pour présenter son premier roman : Qu'as-tu fait de cet amour ?

Les Affaires - Comment la crise économique et celle des médias, avec la migration de la publicité vers d'autres plateformes comme Internet, touchent-elles votre entreprise ?

Arnaud Molinié - Nos clients, les chaînes de télévision, ont été frappés très fort par la crise publicitaire. Mais nous avons eu de la chance. Contrairement à ceux d'Amérique du Nord, les annonceurs de France n'ont pas surinvesti dans Internet. Les émissions phares, qui continuent d'attirer huit millions de téléspectateurs, ont rassuré les annonceurs. Cela les a convaincus de continuer de diffuser de la publicité à la télévision.

L.A. - Êtes-vous en mesure de rentabiliser tous vos contenus avec les nouvelles plateformes ?

A.M. - Non, c'est très compliqué. Le modèle d'entreprise de la production de télévision sur le Web n'est pas encore intéressant pour des acteurs d'envergure comme nous. Une chose qui a bien fonctionné dans notre stratégie, c'est le fait que nous ne sommes pas allés au-devant des chaînes de câbles et de satellites et de ceux qui sont passés au Web. Mais depuis un an et demi, nous y sommes implantés. Les chaînes Web commencent à investir de manière importante dans les programmes de qualité, segment dans lequel nous sommes chef de file.

L.A - Votre entreprise est bien implantée en Europe. Quelle est votre stratégie internationale ?

A. M. - Nous avons beaucoup d'alliés en Amérique du Nord. Nous voulons nous rapprocher du Québec [Lagardère Entertainment n'a aucun partenariat avec une entreprise canadienne] pour la production de contenu. Vous avez de grands talents en création télé. Bien sûr en humour, produit qui fonctionne déjà bien en France, mais également dans d'autres créneaux. Nous voulons réaliser des coproductions ou acheter des productions québécoises pour les importer en Europe. Des partenariats seront annoncés en 2010.

L.A. - Quelles sont vos ambitions pour les États-Unis ?

A.M. - Le modèle d'entreprise de la production télé a changé après la grève des scénaristes américains. Ceux-ci ne rechignent plus à travailler avec des coproducteurs européens. Nous avons d'ailleurs deux projets importants aux États-Unis : la série Les Borgia [une famille italienne influente du 15e siècle sur la scène politique] et une autre coproduction que nous sommes en train de négocier. C'est l'avenir de la production télévisuelle, un produit quasiment de niveau cinématographique à vocation purement télévisuelle et totalement exportable. Les Borgia peut être diffusé à la fois sur les chaînes allemandes, italiennes, espagnoles, françaises ou américaines.

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