" Trente ans se sont évaporés en 30 jours "

Publié le 04/12/2010 à 00:00, mis à jour le 14/12/2010 à 17:47

" Trente ans se sont évaporés en 30 jours "

Publié le 04/12/2010 à 00:00, mis à jour le 14/12/2010 à 17:47

Par Marie-Eve Fournier
En août, Jacob a transmis à son banquier des résultats de ventes en deçà des attentes. Encore une fois, la BN s'est voulue rassurante. " On m'a dit de ne pas m'inquiéter. Que mes conditions de financement ne changeraient pas ", a relaté M. Basmaji. La marge de crédit, valide jusqu'à la fin de janvier 2011, était alors de 8,8 M$.

À bout de souffle, en octobre, le détaillant décide de chercher de l'aide. La firme PricewaterhouseCoopers (PwC) est alors mandatée pour trouver des investisseurs ou des acheteurs potentiels. Des discussions " avancées " ont même eu lieu avec un partenaire stratégique dont l'identité n'a pas été dévoilée. " J'ai investi énormément d'argent dans ma compagnie. J'ai mis 65 M$ de mon argent, a raconté Joseph Basmaji, nerveux et émotif. J'ai cherché à me refinancer. Je n'ai pas d'expérience en la matière. "

Perte de confiance de la Banque Nationale

Or, quelques jours plus tard, le détaillant québécois s'est retrouvé dans les special loans (l'unité d'intervention, de son vrai nom) de la BN. Autrement dit, l'institution financière commençait à perdre confiance.

De son côté, PwC suggérait à M. Basmaji de rencontrer les propriétaires de centres commerciaux pour prendre des arrangements avec eux, comme des paiements de loyers différés. " Je n'avais jamais pensé demander cela. Je n'ai jamais demandé d'aide à personne de ma vie ! " Les loyers de Jacob s'élèvent à 4,5 M$ par mois. Une rencontre a eu lieu le 5 octobre avec Ivanhoé Cambridge, Cadillac Fairview et Oxford Properties. Question de respirer un peu, Jacob a retenu les loyers du premier novembre.

Le 5, la BN a avisé Jacob qu'elle était " en défaut ", étant donné que les loyers n'avaient pas été payés à temps. " C'est là que tout a dégénéré, a dit Joseph Basmaji. Trente ans se sont évaporés en 30 jours. La Banque voulait capper ma marge de crédit [à 7,75 M$] pour se protéger. J'ai répondu : si vous limitez ma marge, je ne pourrai plus payer mes loyers. " Pour sa défense, la BN a tenté de faire valoir au juge qu'à 7,75 M$, la marge dépassait les besoins du détaillant. L'honorable Martin Castonguay a cependant rappelé à l'institution financière qu'elle devait respecter son contrat sans condition.

Incompréhension

Dans son témoignage, Joseph Basmaji a aussi précisé qu'il voulait faire une relance " soft " de son entreprise, sans avoir à se présenter devant les tribunaux. " Tous les promoteurs immobiliers et 90 % de nos fournisseurs ont embarqué dans mon plan. " Mais il a eu la surprise d'apprendre que la BN acceptait de maintenir la marge de crédit... jusqu'au 1er décembre.

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