Autochtones Inc.: un marché émergent à l'intérieur du Québec

Offert par Les Affaires


Édition du 25 Août 2018

Autochtones Inc.: un marché émergent à l'intérieur du Québec

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Édition du 25 Août 2018

Par François Normand

Mélanie ­Paul, présidente d’Inukshuk ­Synergie, à côté d’un inukshuk. [Photo : Mathieu Langevin]

Partout au Québec, de jeunes Amérindiens se lancent en affaires. Des capital-risqueurs autochtones les accompagnent et les financent. L'effervescence est telle que la Banque de développement du Canada parle même d'un « marché émergent » à l'intérieur du Québec.

Philippe Sioui Durand, un Huron-Wendat de 34 ans, fraîchement diplômé de HEC Montréal en gestion de l'innovation, ne manque pas d'ambition. Sa start-up Yändata' n'a pas encore un an qu'il rêve déjà de faire de sa jeune maison de production le « Vice autochtone ».

Fondé à Montréal en 1994 et reconnu pour son ton provocateur, Vice est un groupe média producteur de contenu (culture urbaine, art, musique, etc.) présent dans plus de 30 pays, et ce, sur le web, le mobile, les réseaux sociaux et à la télévision.

« Le but, c'est de continuer à faire des projets commandés et d'entreprises, mais avec de plus en plus en plus de contenus originaux comme Vice », explique l'entrepreneur qui cumule 10 ans d'expérience en postproduction sonore et qui dit aussi s'inspirer des magazines montréalais Urbania et Beside.

La mission de Yändata' est de « transmettre le savoir autochtone », mais aussi de faire connaître, entre autres, les entreprises et les artistes amérindiens.

Comme Yändata' est une start-up, ses revenus sont modestes pour l'instant, à 30 000 $. Pour réaliser ses contrats, M. Sioui Durand s'appuie sur des pigistes. L'entrepreneur souhaite toutefois embaucher du personnel dès qu'il en aura les moyens.

« Mon défi est de trouver du financement pour soutenir la croissance de l'entreprise et aussi de trouver un mentor », confie celui qui a notamment été mixeur sonore pour la chaîne francophone TV5 Monde, en 2014 et 2015.

Le réseautage est un autre défi pour les entrepreneurs autochtones, surtout pour les femmes, affirme Mélanie Paul, présidente d'Inukshuk Synergie, une PME en démarrage innue de Mashteuiatsh, au Lac-Saint-Jean, qui aide les communautés et les entreprises dans le Nord québécois à remplacer leur consommation de diesel par des granules de bois.

« Cela dit, les portes sont de plus en plus ouvertes pour se rapprocher, comprendre et travailler avec les entreprises autochtones », souligne la jeune entrepreneure de 42 ans, première femme autochtone diplômée de l'École d'entrepreneurship de Beauce.

Travailleuse sociale de formation, Mme Paul dit réaliser son rêve d'aider les communautés autochtones grâce à la création d'Inukshuk Synergie, en 2016, en partenariat avec deux entreprises innues, Granules LG (le président Alain Paul est son père) et le Groupe Alco-Tmi. « L'entrepreneuriat permet de créer des emplois locaux et d'aider les gens à sortir de la pauvreté », dit-elle.

Mme Paul est aussi coprésidente de Shaman Extraction, une autre PME en démarrage de Mashteuiatsh, qui veut offrir des produits santé naturels à partir de plantes et de petits fruits. Ses partenaires sont le Groupe ADL et SiliCycle, une entreprise (non autochtone) de chimie fine de Québec.

Créer des emplois procure autre chose, dit l'entrepreneure: la fierté de sa culture et de ses racines. « Lorsque j'étais jeune, j'ai été victime de racisme et de préjugés qui ont fait en sorte que j'avais honte d'être autochtone. Aujourd'hui, en tant que femme d'affaires, être autochtone, pour moi, n'est pas une contrainte, mais une identité. »

Plus de 1 000 PME autochtones au Québec

Les cas de M. Sioui Durand et de Mme Paul sont loin d'être uniques. Depuis des années, des Autochtones fondent et gèrent des centaines entreprises partout au Québec, notamment dans le Nord, où le développement hydroélectrique et les projets miniers ont créé et créent toujours des occasions d'affaires pour les entrepreneurs autochtones.

Aujourd'hui, le Québec et le Labrador abritent plus de 1 100 entreprises autochtones (sur réserve et en bonne partie de celles situées hors réserve), selon la Commission de développement économique des Premières Nations du Québec et du Labrador (CDEPNQL), située à Wendake (la Nation huronne-wendat).

Dans le secteur des transports, on peut citer les cas d'Air Creebec, une entreprise crie fondée en 1982 qui effectue des vols régionaux et nolisés au Québec ou en Ontario, ou Innukoptères, une PME innue lancée en 2010 dont les services ont déjà été utilisés par des sociétés comme Hydro-Québec, Rio Tinto et SNC-Lavalin.

Certaines entreprises demeurent des secrets bien gardés, du moins pour les Allochtones du Québec (les non-Autochtones). Par exemple, le troisième transporteur aérien au Canada en ce qui concerne le nombre de destinations après Air Canada et WestJet est First Air, une entreprise ontarienne fondée en 1946 et rachetée en 1990 par la Société Makivik, une organisation inuite propriétaire de grandes entreprises.

Qui sait, en outre, que le plus important manufacturier de marches d'escaliers au Canada est Prémontex, une entreprise familiale fondée en 1987 à Wendake ?

Au Québec, Wendake est d'ailleurs l'une des nations amérindiennes les plus actives sur le plan du développement économique, selon le Réseau d'affaires des Premières Nations du Québec (RAPNQ).

On y trouve environ 120 entreprises, dont plusieurs sont exploitées par des femmes. On retiendra dans ce cas des noms comme Ata (arts autochtones), Onquata (fabrication de pagaies) ou Bastien industries (fabrication de mocassins). Un nombre grandissant de femmes autochtones se lancent en affaires.

Effervescence sur le terrain

Même s'il n'existe pas de statistiques pour quantifier le phénomène pour l'instant, Mickel Robertson, directeur général de la CDEPNQL, affirme que l'entrepreneuriat autochtone est en effervescence au Québec. On observe deux tendances sur le terrain : des conseils de bande gèrent des entreprises dans de grands secteurs (construction, foresterie, ressources) et des particuliers deviennent des travailleurs autonomes ou fondent des entreprises privées.

La fibre entrepreneuriale semble plus forte chez les Amérindiens que dans l'ensemble du Québec. Ainsi, deux fois plus d'Autochtones que de Québécois (14,3 % comparativement à 7 %) envisagent de créer leur entreprise, selon la Fondation de l'entrepreneurship.

Pour M. Robertson, les conditions économiques pourraient expliquer cette situation.

« La plupart des communautés autochtones ont un marché de l'emploi peu dynamique. C'est pourquoi plusieurs personnes décident de créer leur emploi », dit cet ancien directeur de compte commercial à la Banque Royale du Canada.

Plusieurs programmes ou projets existent pour stimuler l'entrepreneurship dans ces communautés, dont l'Initiative de la Famille Martin (IFM), lancée par l'ancien premier ministre du Canada Paul Martin.

« Nous offrons des cours d'entrepreneuriat aux jeunes Autochtones du secondaire », explique au bout du fil Paul Martin.

Lancé en 2008, le programme Jeunes entrepreneurs autochtones (JEA) enseigne comment les entrepreneurs déterminent des occasions d'affaires, génèrent des idées et organisent leurs ressources afin de créer des entreprises fructueuses. À ce jour, le programme JEA a formé plus de 2 500 élèves dans près de 50 écoles secondaires partout au Canada, et ce, en français et en anglais. Au Québec, il y a deux projets, chez les Mohawks de Kahnawake (sur la rive sud de Montréal) et auprès des Cris de Mistissini (au nord de Chibougamau).

Le programme offre même des bourses de 500 $ pour permettre aux jeunes de lancer des microentreprises, souligne la directrice de l'administration et des opérations d'IFM, Lucie Santoro. Elle se souvient entre autres d'une jeune Amérindienne qui avait fondé une petite entreprise qui vendait des brownies sur sa réserve. « Eh bien, cette jeune fille a par la suite poursuivi ses études à l'université », souligne Mme Santoro.

Des capital-risqueurs autochtones

Pour stimuler l'entrepreneuriat, les Autochtones se sont aussi dotés d'institutions de capital de risque comme Investissement Premières Nations du Québec (IPNQ), fondé en 2001 par cinq partenaires. On y retrouve Desjardins et le Fonds de solidarité FTQ, de même que trois sociétés autochtones, soit la Société de crédit commercial autochtone, la Corporation de développement économique montagnaise et le Régime des bénéfices autochtones, une caisse de retraite privée.

Situé à Wendake, IPNQ ressemble un peu à Investissement Québec, le bras financier du gouvernement du Québec, souligne le directeur général de ce fonds de capital de risque, Haskan Sioui.

« On veut être une bougie d'allumage grâce à des taux d'intérêt très concurrentiels pour générer des retombées économiques chez les Premières Nations », explique le jeune financier de 38 ans qui a notamment été conseiller financier chez PwC.

La société offre trois types de prêts : directs, participatifs et mezzanines (subordonnés à la dette). Outre le financement, elle offre aussi des services-conseils.

À ce jour, IPNQ a investi plus de 15 millions de dollars dans plus de 40 projets au Québec, notamment dans l'Hôtel-Musée Premières Nations, à Wendake, et dans la Scierie Opitciwan, située sur la réserve attikamek d'Obedjiwan, en Haute-Mauricie.

M. Sioui sent aussi l'effervescence entrepreneuriale sur le terrain. « À nos bureaux, le téléphone sonne souvent. Les gens veulent se lancer en affaires et être parties prenantes du développement économique sur leur territoire. »

L'article de loi qui « freine » l'entrepreneuriat

En règle générale, IPNQ applique un taux d'intérêt légèrement supérieur aux grandes banques canadiennes. « Nous prenons plus de risques, car il y a peu ou pas de garanties quand nous prêtons à un entrepreneur. »

En vertu de l'article 89 de la Loi sur les Indiens, un Amérindien ne peut pas hypothéquer la maison qu'il habite, car les membres des Premières Nations sont privés du droit de propriété sur les réserves.

« C'est un frein majeur à l'entrepreneuriat, car les Autochtones ont de la difficulté à lever de l'équité », explique M. Sioui. De plus, selon la Loi sur les Indiens, seul un Autochtone peut saisir les biens d'un Autochtone, précise-t-il.

C'est pourquoi les institutions financières hésitent à financier des entrepreneurs autochtones qui vivent sur des réserves, car ils ne peuvent pas saisir des actifs en cas d'insolvabilité d'une entreprise.

Une situation qui a donné bien des maux de tête à Benoit Audette, le fondateur de Mishkau Construction, une PME innue située sur la réserve de Mani-utenam, près de Sept-Îles. L'entrepreneur a créé l'entreprise en 2006 avec des partenaires blancs. C'est quand il a voulu racheter leurs parts en 2009 qu'il a eu beaucoup de difficultés. « À l'époque, personne ne voulait nous prêter de l'argent, car nous étions sur une réserve », précise-t-il.

C'est l'intervention de la Banque de développement du Canada (BDC), une société d'État fédéral qui offre du financement et des services-conseils aux entrepreneurs, qui a permis de dénouer l'impasse et de financer le projet, selon M. Audette.

« Ils ont conclu une entente tripartite selon laquelle c'est le conseil de bande qui saisirait les biens de Miskau si jamais l'entreprise faisait faillite », explique l'entrepreneur.

Aujourd'hui, Mishkau Construction est une entreprise prospère qui emploie jusqu'à 80 employés en période de pointe (la quasi-totalité est innue). L'entreprise est présente dans les secteurs résidentiel, institutionnel, commercial et industriel, de même que dans le secteur du génie civil. Au fil des ans, elle a réalisé des contrats auprès de clients tels que Hydro-Québec, Mine Arnaud et SNC-Lavalin.

Un « marché émergent » à l'intérieur du Québec

L'intervention de la BDC dans le dossier de Mishkau Construction n'est pas inhabituelle, car la Banque compte neuf directeurs de comptes au Canada qui se consacrent uniquement aux entrepreneurs autochtones.

Depuis le 31 mars 2017, elle a accordé des prêts totalisant 287 M $ à 508 clients autochtones. La taille moyenne des prêts est inférieure à 250 000 $ et 24 % de ceux-ci ont été consentis à des start-up autochtones - la BDC ne prend pas de participation. Au Québec seulement, on parle de prêts qui s'élèvent à 67 M $ accordés à 66 clients, soit 23 % de l'ensemble des interventions de la BDC au Canada.

Or, le Québec n'abrite que 9,5 % des Autochtones au Canada (Premières Nations, Inuits et Métis), soit 159 001 personnes sur 1 673 785 au pays, selon le dernier recensement de Statistique Canada, en 2016. Ce qui illustre la vitalité de l'entrepreneuriat autochtone du Québec.

CARTE : LES COMMUNAUTÉS AUTOCHTONES DU QUÉBEC

Patrick Lamarre, le directeur de compte pour le Québec à la BDC, qui compte 10 ans d'expérience sur le terrain avec les entrepreneurs autochtones, affirme qu'il existe une belle effervescence au Québec.

Le banquier parle même d'un « marché émergent » à l'intérieur de la province.

Comme dans les pays émergents, les risques sont aussi plus élevés (en raison des garanties de prêts), mais le rendement des prêts accordés aux entreprises autochtones « se compare » au rendement des prêts réguliers de la même taille, selon la BDC.

« Je travaille depuis longtemps dans les communautés autochtones, et je ne connais personne qui a perdu de l'argent », affirme Patrick Lamarre.

Des entreprises exportatrices

Autre signe du dynamisme de l'entrepreneuriat autochtone : certaines entreprises autochtones sont devenues des exportatrices dans plusieurs pays. C'est le cas de Granules LG, un producteur innu de granules de bois et de bûches écoénergétiques.

Cette PME a été fondée à Saint-Félicien en 1995. Elle y a toujours son usine, mais elle a transféré son siège social dans la communauté de Mashteuiatsh en 2016, à la suite d'une restructuration. L'entreprise fabrique de 4 000 à 4 500 tonnes de granules par année. Granules LG réalise 60 % de son chiffre d'affaires au Canada, tandis que les ventes aux États-Unis et en Europe représentent chacune 20 % des revenus.

Au Québec, la PME innue réalise de 80 % à 85 % de ses revenus dans le secteur résidentiel, tandis que de 15 % à 20 % proviennent du commercial, de l'industriel et de l'institutionnel.

Ses principaux fournisseurs de planures de scierie (résidus qui servent à fabriquer les granules de bois) sont des entreprises comme Produits forestiers Résolu ainsi que les scieries Barette et Arbec.

Aujourd'hui, le chiffre d'affaires de Granules LG est d'environ 20 M $.

Pour accroître ses revenus dans les prochaines années, la PME mise en grande partie sur une plus grande utilisation de la granule de bois au Canada, qui est beaucoup moins importante qu'en Europe.

« On essaie de sensibiliser les différents ordres de gouvernements et les associations de consommateurs, car les granules de bois sont beaucoup moins polluantes que les bûches de foyers », dit le président de l'entreprise, Alain Paul.

Le centre et l'est du Canada (Ontario, Québec et les Maritimes) consomment environ 350 000 tonnes de granules par année, comparativement une consommation oscillant entre 16 et 17 millions de tonnes par année en Europe.

La diversification, la clé de la croissance

Les entreprises autochtones sont bien implantées dans leur communauté. Celles qui veulent accroître leurs chiffres d'affaires doivent toutefois nécessairement diversifier leur marché géographique.

« L'expansion des entreprises autochtones passe par le marché québécois de huit millions d'habitants », insiste Mickel Robertson, de la CDEPNQL.

Elles doivent vendre leurs produits ou leurs services à des clients dans leur région (Côte-Nord, Saguenay-Lac-Saint-Jean), mais aussi éventuellement viser les grands marchés comme la région de Québec ou de Montréal. Bref, il faut placer la barre haut.

Granules LG, Prémontex, Air Creebec en sont de bons exemples, sans parler de First Air, qui met maintenant les bouchées doubles afin d'attirer des touristes européens et asiatiques dans le Grand Nord canadien et québécois.

« On va faire un peu comme Air Transat : on va vendre une destination aux touristes européens et asiatiques », explique Dan Valin, directeur du marketing et des communications du transporteur inuit.

First Air a 17 avions. Ses deux principales activités sont le transport de passagers (en grande partie les employés des minières qui sont en rotation entre le sud et le nord du pays) et le cargo (équipements, nourritures, médicaments, etc.).

Toutefois, ces deux segments de marché sont « assez stables », voire matures.

First Air n'ira pas chercher les touristes en Europe et en Asie. L'entreprise conclura plutôt des ententes avec des compagnies aériennes européennes et asiatiques, qui transportent de toute manière de nombreux touristes au Canada.

Elle offrira ensuite des vols entre le sud et le nord à partir de villes comme Montréal ou Toronto. « On présentera cette destination aux touristes étrangers comme une escale nordique dans leur itinéraire », souligne M. Valin.

D'immenses défis, de nombreuses occasions

Les entrepreneurs autochtones font face à d'immenses défis, à commencer par le financement des entreprises en démarrage. L'incompréhension entre les Blancs et les Autochtones est aussi un enjeu, sans parler de certaines formes de racisme persistant.

Malgré tout, les choses se sont améliorées au cours des dernières décennies. L'entente hydroélectrique de la Baie-James et la Paix des braves (conclue en 2002) ont permis aux Cris d'accroître leur autonomie sur leur territoire.

Que ce soit des mines à la forêt en passant par l'énergie, des PME autochtones brassent de plus des affaires avec de grandes entreprises. Le producteur de diamants Stornoway, qui exploite une mine à la Baie-James, compte de nombreux fournisseurs autochtones.

Il y a aussi des coentreprises Blancs- Autochtones. La Scierie Opitciwan en est un bel exemple. Le Conseil des Attikameks d'Opitciwan détient 55 % du capital de l'entreprise alors que Produits forestiers Résolu en possède 45 %.

Malgré tous les défis, M. Sioui, de IPNQ, est optimiste pour l'avenir de l'entrepreneuriat autochtone au Québec. « On a des outils, on a des partenaires et on a des gens qui ont du coeur ! » affirme le financier.

Le fondateur de Yändata' incarne bien cette nouvelle génération d'entrepreneurs dynamiques, expérimentés, formés, ambitieux, avec un plan de match clair. « J'ai une stratégie géographique qui s'articule en trois axes », dit M. Sioui Durand.

Il veut d'abord s'attaquer au marché des régions de Montréal, de Trois-Rivières et de Québec, où vivent respectivement les Mohawks, les Abénaquis et les Hurons-Wendats. Ce qui inclut aussi les Autochtones qui habitent par exemple sur l'île de Montréal.

Par la suite, le jeune entrepreneur visera le centre du Québec en offrant entre autres les services de Yändata' aux Attikameks, aux Innus et aux Naskapis.

Enfin, dans la troisième phase, M. Sioui Durand souhaite faire des affaires avec les nations du nord du Québec, soit les Cris et les Inuits.

Et ses rêves ne s'arrêtent pas là. « Je ne ferme pas la porte à sortir du Québec et à aller dans les autres provinces. On verra », dit-il.

Le développement de l'ensemble des entreprises autochtones sera aussi à suivre dans les prochaines années, car la lame de fond entrepreneuriale qui s'est lentement mise en marche au Québec ne s'arrêtera pas.

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