Mallette: Quand Québec part à la conquête de Montréal

Publié le 08/12/2022 à 08:00

Mallette: Quand Québec part à la conquête de Montréal

Publié le 08/12/2022 à 08:00

Par Emmanuel Martinez

« Le nom Mallette n’est pas connu à Montréal, même si on a plus de ressources que PwC et qu’EY au Québec », affirme le président du conseil d’administration de Mallette, Mario Bédard. (Photo : Courtoisie)

Malgré ses quelques 40 bureaux au Québec et plus 1300 employés, la firme de services-conseils en comptabilité Mallette n’était toujours pas présente sur l’île de Montréal avant l’automne.

Mais ceci a changé en septembre avec l’acquisition de BTL Lapointe (syndic) et Pierre Martin et Associés (redressement) ainsi que Faction A, une firme technologique qui offre des services d’analytiques, une nouvelle corde à son arc.

« Le nom Mallette n’est pas connu à Montréal, même si on a plus de ressources que PwC et qu’EY au Québec, constate le président du conseil d’administration Mario Bédard, en entrevue. On s’est développé en région en se focalisant sur les PME. On détient par exemple la moitié du gâteau de tout notre secteur au Saguenay-Lac-Saint-Jean. »

Cette entreprise s’est d’ailleurs classée en quatrième position du Top 25 des cabinets comptables au Québec 2022 de «Les Affaires ».

Clauses de non-concurrence

Celle dont le siège social est à Québec avait un bureau dans le centre-ville de Montréal jusque vers le milieu des années 1990. Toutefois, elle l’avait vendu à Arthur Andersen en promettant de ne pas mettre les pieds dans le 514. Après la débâcle d’Arthur Andersen emporté par le scandale d’Enron, Mallette a acheté KPMG à Québec en 2002, un accord qui incluait de ne pas concurrencer KPMG à Montréal. Cette clause a pris fin il y a une dizaine d’années et Mallette a commencé à s’intéresser à la région montréalaise, avec notamment des bureaux à Saint-Jérôme et Terrebonne. Dans son plan stratégique de 2020, le cabinet a décidé de prioriser la métropole.

« Avec notre volume d’affaires, c’était devenu un incontournable d’aller sur l’île, précise Mario Bédard. C’est là où sont les décideurs économiques. On est en mode acquisition dans la région montréalaise où il y a beaucoup d’occasions. »

Ce cabinet comptable qui offre aussi des services en actuariat, en fiscalité et en services-conseils (ressources humaines, financement, stratégies d'affaires, marketing, etc.) a par exemple mis la main en février sur les trois établissements de Me Paul Larocque Notaire, situés dans la couronne nord.

« Mon mandat dans les prochaines années, c’est d’intégrer le maximum de ressources dans la région de Montréal, ajoute-t-il. J’ai 80 personnes à embaucher d’ici un an pour notre bureau du centre-ville. Si on emploie 600 personnes dans la région de Québec, je crois qu’on peut en avoir 1000 à Montréal. »

D’autres acquisitions

Dirigée par environ 140 associés, Mallette désire croitre en faisant l’acquisition d’autres cabinets comptables ou de services connexes. Elle vise surtout des entreprises qui emploient entre 25 et 100 personnes.

« Il y a une consolidation dans le marché des bureaux de comptabilité, note Mario Bédard. Les petits joueurs manquent de ressources dans plusieurs secteurs. La rareté de la main-d’œuvre nuit au développement de nouveaux services, à l’intégration de technologies et à la formation du personnel. »

Par conséquent, il espère convaincre les associés de différents cabinets de se joindre à Mallette pour pouvoir continuer à grandir.

« Pour nous, cela amène plus de mandats spéciaux, comme des conseils en matière d’acquisition et de financement, tandis que pour les cabinets qu’on achète, cela leur permet de se concentrer sur leur force, soit la vérification des états financiers. De plus, on est plus avancés technologiquement, donc ils en profiteront pour gagner du temps et devenir plus efficaces.»

Malgré sa croissance, Mallette se centrera toujours sur les PME et ne veut pas s’aventurer dans le créneau des grandes sociétés cotées en Bourse. « Dans le marché de la moyenne entreprise, il y a moins de monde, précise le président du CA. On pense qu’on peut attirer des comptables qui aimeraient offrir des services complémentaires. »

D’ici cinq ans, il espère donc voir son réseau s’établir en Outaouais et en Estrie et atteindre la barre des 2000 employés.

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