10 choses à savoir mercredi

Publié le 09/08/2017 à 09:28

10 choses à savoir mercredi

Publié le 09/08/2017 à 09:28

Par Yannick Clérouin et François Remy

Point 1: une mèche à souffler en ce jour d'anniversaire de la crise financière

Bon mercredi 9 août! Voici 10 informations qui méritent votre attention ce matin.

1. Une nouvelle et gigantesque bombe financière. L'économie peut-elle plonger comme il y a 10 ans? Voilà la question qui tue tandis que l’on souligne aujourd’hui l'anniversaire de la crise économique et financière. Et bien, si l’on en croit la «rock star de l’analyse en Chine», Charlene Chu, le marché de la dette chinois est truffé d’explosifs. Dans une nouvelle vidéo, la spécialiste lève le voile sur le «shadow banking», l’intermédiation financière impliquant des acteurs externes au réseau des banques. Un monde occulte où les problèmes «pourraient être aussi déstabilisateurs pour l’économie mondiale» que ce qui la crise qui a éclaté en 2007.  «Le système d’intermédiation de la Chine est souvent comparé à un trou noir, qui devient de plus en plus complexe et opaque chaque année», cite Business Insider. En simplifié, les banques accumulent de «mauvais prêts», qu’elles vendent à d’autres intervenants de marché (fonds, assureurs, etc.) sous formes de produits de gestion de patrimoine (WMP)  via des canaux leur évitant l’évaluation financière. Ces intermédiaires les reconditionnent alors en plans de gestion d’actifs (AMP) pour les revendre… aux banques. Le prêt douteux s’est ainsi transformé en investissement bancaire. «Cumulés, ces WMP et AMP représenteraient 51% (!) du PIB de la Chine». Une bombe à retardement!


2. La rencontre improbable entre la Boréale et Saint-Hubert. Cette brasserie de Richmond vient de lancer une bière… au poulet frit. La Fried Fried Chicken Chicken est une double IPA produite en édition limitée, titrant à 8% d’alcool et dégageant donc un léger parfum du volatile cuisiné. «Elle ne goûte même pas un peu le poulet. Et si tu penses le contraire, tu dois prendre rendez-vous chez le médecin», ironise The Veil Brewing Co sur sa page Facebook. Les brasseurs poussent-ils trop loin les limites gustatives pour profiter du fait que les grands groupes perdent des plumes? Y a-t-il un message caché, comme celui derrière la Full Circle, ce breuvage houblonné de San Diego réalisé à partir d’eaux usées recyclées? «L’idée nous est venue après avoir mangé une quantité importante de poulet frit dans divers restaurants dans notre belle ville de Richmond», expliquent platement les concepteurs. Avant de préciser qu’ils ne mettent qu’une très petite quantité de poulet dans l'un des deux des brassins. «Moins de 0,4% du poids total du volume total». En Belgique, pays de la bière, on dit souvent «qui boit, dîne». Ces producteurs ont vraisemblablement voulu concrétiser le dicton.

3. Le manoir des «Péquenots de Beverly Hills» devient le bien immobilier le plus cher des États-Unis. Vous avez peut-être revu récemment cette série américaine des années ’60 contant les aventures de Jed Clampett, patriarche d'une famille paysanne de l'Arkansas, qui découvre par accident un fabuleux gisement de pétrole, se retrouve milliardaire et s'installe donc avec les siens à Beverly Hills. Leur demeure de fiction, une authentique construction néoclassique de Bel Air, appartenait à un autre vrai milliardaire, Jerry Perenchio, décédé cette année. Il l’avait racheté en 1986 pour 13,5 millions $US, avant d’y ajouter progressivement des parcelles tout autour pour atteindre une superficie de 450000 p2. La propriété entre ainsi dans les records de l’histoire puisqu’elle a été mise en vente ce lundi à 350 millions $US, indique le site Mansion Global. Cela comprend une longue allée privée, une maison d'hôtes, des courts de tennis, une piscine de 75 pieds de long jouxtée d’une autre maisonnette, des jardins «bien entretenus –et au cœur de la polémique pour leur arrosage pendant la sécheresse en Californie- ainsi que 40 places de stationnement pour voitures.

(Courtoisie Roger & Cowan)

4. La hausse du salaire minimum, ce n’est pas «Le choix du président». Galen Weston, président et chef de la direction de Loblaw, réplique à ses détracteurs qui l’accusent de vouloir contrecarrer les efforts du gouvernement ontarien de relever le salaire minimum à 15$. Le patron du plus important épicier du pays est la cible de critiques salées sur les médias sociaux depuis qu’il a mentionné aux analystes lors de la téléconférence qui a suivi les plus récents résultats de l’entreprise que la hausse du salaire minimum entraînera des coûts additionnels de 190M$. L’organisme sans but lucratif Leadnow accuse M. Weston de vouloir «saboter» le plan du gouvernement de hisser le salaire minimum à 15$, tout en faisant remarquer que Loblaw a plus que doublé ses bénéfices et que M. Weston a gagné 5M$ l’an dernier. Une pétition lancée par Leadnow a jusqu’ici récolté 13000 signatures. Le président de Loblaw n’est pas resté muet face à ces critiques, comme le rapporte le Globe & Mail. «Nous n’avons pas fait de jugement de valeur. «Le fait que nous communiquions clairement à propos des augmentations de coûts non prévues ne doit pas être perçu comme une campagne visant à freiner les augmentations de salaire», a dit M. Weston dans un communiqué. Au contraire, il dit appuyer depuis longtemps les politiques progressistes favorables à l’économie. La hausse marquée de la rétribution de base n’est certainement pas son choix. Mais en plus des coûts directs, il doit maintenant composer avec les retombées négatives de ses commentaires.

5. Trop de cafés, c’est mauvais pour la santé... de Starbucks(SBUX, 54,52$US). La chaîne de restaurants a peut-être abusé dans l’ouverture de nouveaux établissements au cours des dernières années aux États-Unis. C’est du moins la conclusion de Andrew Strelzik, analyste de BMO Marchés des capitaux, qui, après avoir cartographié tous les cafés de Starbucks sur les périodes d’un, trois et cinq ans, constate que la cannibalisation entre restaurants de la chaîne s’est accentuée ces dernières années. Comme on peut le voir sur la carte, la concentration de restaurants de la chaîne est très forte dans certaines régions. C’est sans compter les chaînes concurrentes, qui ont aussi multiplié les nouveaux cafés au pays. Pour M. Strelzik, le temps est donc venu pour Starbucks de ralentir la cadence d’ouverture de nouveaux établissements au sud de la frontière. Dans un contexte où les ventes des établissements ouverts depuis un an sont appelées à croître plus lentement, l’analyste abaisse sa recommandation pour le titre de Starbucks de surperformance à neutre, tout en faisant passer sa cible de 64$US à 56$US.

6. Le bus gratuit, la solution de cette ville au manque d’espaces de stationnement. Aux grands maux, les grands remèdes. Le conseil d’administration d’un regroupement de gens d’affaires de Columbus, en Ohio, a approuvé l’octroi de 43000 laissez-passer aux travailleurs de la ville pour tenter de régler une crise du stationnement. Dès juin prochain, les personnes travaillant dans les bureaux, hôtels, restaurants et autres entreprises commerciales d’un quartier du centre-ville administré par le regroupement pourront donc se déplacer en autobus gratuitement. Le regroupement, baptisé Capital Crossroads Special Improvement District, a été formé en 2001 pour rendre le centre-ville plus sûr, plus propre et plus attrayant. Le manque d’espaces de stationnement nuit au recrutement de travailleurs, déplorent plusieurs employeurs. D’où l’idée d’offrir le transport en commun gratuitement. Le regroupement de gens d’affaires prévoit que 5000 travailleurs se prévaudront de ce privilège et que l’initiative libérera 2400 espaces de stationnement, écrit Associated Press. Le coût du projet, de 5M$US, sera récupéré grâce à des campagnes de financement, des subventions et à des taxes foncières payées par les quelque 550 propriétaires du district. Voilà une solution originale qui pourrait inspirer certains quartiers de Montréal qui veulent faciliter le commerce, par exemple.

7. Si certains employeurs offrent le bus gratuitement, d’autres proposent déjà un service de transport par véhicules autonomes. Acquise par General Motors l’an dernier, la start-up Cruise a déjà lancé un service de transport à la demande pour ses employés de San Francisco. À l’aide de leur téléphone intelligent, les employés peuvent commander une voiture autonome leur permettant de se déplacer à n’importe quel endroit de la ville, relate Tech Crunch. Appelé Cruise Anywhere, le service est pour le moment en mode test, mais l’entreprise affirme que certains employés en ont déjà fait leur premier mode de transport. Pour ces salariés, adieu donc véhicule personnel, transport en commun ou taxi. La jeune pousse prévoit faire grimper le nombre de véhicules Chevrolet Bolt équipés de capteurs et de logiciels de conduite autonome à plus de 100 dans les prochains mois. Comme le veut la loi, il y a une personne en place pour assister la conduite autonome. Mais les interventions humaines se font rares, assure Cruise. Alors, que choisiriez-vous pour vous déplacer au bureau? Transport en commun gratuit ou véhicule autonome?

8. Du rouge partout, bon trimestre pour Stella-Jones, la séparation Disney-Netflix, un titre a (trop) bondi... Si certains observateurs déploraient la trop faible volatilité sur les marchés, ils sont servis aujourd’hui avec l’escalade des tensions entre les États-Unis et la Corée du Nord, ainsi qu’une attaque survenue contre six militaires français dans la région des Hauts-de-Seine. Le véhicule ayant blessé trois d’entre eux est toujours en fuite. Les investisseurs se préparent par ailleurs à une autre salve de résultats trimestriels. Sur le front des statistiques économiques, il y aura publication des stocks hebdomadaires de pétrole, les données finales des stocks de grossites de juin ainsi que la productivité non-agricole pour le deuxième trimestre aux États-Unis. Au Canada, on attend les permis de bâtir pour le mois de juin. À lire dans notre rubrique quotidienne de Ce qui bouge avant l'ouverture des marchés.

9. Une entrevue télévisée en caleçon, trop drôle pour être vraie? Fin juillet, la chaîne Al-Jazira réalise un entretien par Skype avec Majid Asfour, un politologue jordanien, sur un sujet de tonalité grave : la fusillade dans l’ambassade d’Israël à Amman. Une séquence qui ne comporte aucun ingrédient censé la rendre virale. Sauf que le fils de l’intervenant filme les coulisses : si le cadrage de Majid Asfour le présente vêtu du costume cravate de circonstance, dans son salon, on le découvre l’ordinateur calé sur les genoux, sans pantalon. Une occasion rêvée pour Al-Jazira d’apporter un peu de légèreté à l’antenne, soulève Le Monde, la chaîne ne perdant pas de temps pour partager l’extrait sur ses propres comptes sociaux et pour interroger le spécialiste sur ce «buzz». L’homme avoue travailler depuis longtemps dans le monde des médias et de la politique mais que c’est la première fois qu’il est aussi populaire. Une anecdote qui rappelle la mésaventure de Robert Kelly, l’expert anglais interrompu par ses enfants en plein direct sur la BBC. En moins spontané, regrette Le Monde.

10. Si Twitter ne comprend pas le message... Pour dénoncer le laxisme du réseau social face à la prolifération de messages haineux, l’artiste germano-israélien Shahak Shapira a reproduit une trentaine de tweets racistes et antisémites devant le siège social allemand du réseau social, relate France 24. Regardez cette vidéo, elle alimente une réflexion qui va au-delà des 140 caractères...

Sources: Business Insider, The Veil Brewing Co, Mansion Global, The Globe and Mail, BMO, Associated Press, Les Affaires, Le Monde, France 24...

Vous aimez les 10 choses? Suivez-nous sur Twitter pour en avoir plus:

NDLR: L'article des «10 Choses à savoir» reste un exercice de revue de presse. Les avis et opinions qui y sont rapportés ne reflètent pas nécessairement ceux et celles de la rédaction de Les Affaires.

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

19/04/2024 | François Normand

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

19/04/2024 | Philippe Leblanc

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

19/04/2024 | WelcomeSpaces.io

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?