10 choses à savoir mardi

Publié le 08/08/2017 à 09:15

10 choses à savoir mardi

Publié le 08/08/2017 à 09:15

Par Yannick Clérouin et François Remy

Point 2: Nouvelle offensive de Walmart contre Amazon

Bon mardi 8 août! Voici 10 informations qui méritent votre attention ce matin.

1. Connaissez-vous le point commun entre la lingerie Arabella, les aliments Happy Belly et les accessoires NuPro? Toutes ces marques appartiennent à une seule entreprise : Amazon. Après des dizaines d’années passées à vendre en ligne toutes sortes de produits, le géant américain sait parfaitement ce que les gens veulent. Alors pourquoi se priver et ne pas fournir ses propres marchandises. Et derrière les catégories bien connues, telles que la gamme AmazonBasics, certaines marques n’existent que sur amazon.com, note le magazine Quartz, qui en a identifié 19 sur les 800 déposées auprès du bureau des licences américain. Des lignes de vêtements (James & Erin, Lark & Ro, North Eleven, Smart is Beautiful, Mae, Franklin & Freeman) aux produits pour enfants (Scourt + Ro, Mama Bear), en passant par la nourriture (Simgle Cow Burger) et même les outils (Denali)… Ces «marques secrètes» affichent pour certaines leur caractère exclusif, signant sur leur page web qu’elles sont réservées aux membres de Prime. Notons qu’il est aussi possible que d’autres marques soient vendues sans que le site de commerce ne les ait enregistrées. Quartz a ainsi commandé un t-shirt Goothreads à 12$ dont l’étiquette indiquait en espagnol «Importé par Amazon Mexico».

2. Ça pourrait bien être le début de la fin des caisses (et des caissiers) chez Walmart. Le plus important détaillant du monde déploie dans ses magasins une nouvelle technologie qui permet à ses clients de scanner puis de régler leur facture sans qu’ils aient à faire la file à la caisse. L’automatisation s’accélère chez les grands détaillants qui cherchent à réduire leurs coûts et à accélérer le service pour contrer Amazon. Walmart, à qui on a pu reprocher ces dernières années d’être à la traîne sur le plan de l’innovation, semble aujourd’hui contre-attaquer de façon plus musclée à l’offensive d’Amazon dans les magasins physiques. Sa plus récente initiative: un système qui élimine le temps passé aux caisses. Les clients de la chaîne n’auront qu’à télécharger l’application «Scan & Go» et à numériser les codes-barres des articles qu’ils désirent acheter. Une fois les emplettes complétées, ils n’auront qu’à appuyer sur le bouton confirmant l’achat. À l’image de ce que les clients de Costco ont à faire, ils devront montrer leur facture à un préposé à la sortie du magasin et le tour sera joué. Walmart prend ainsi les devants sur Amazon et son concept Go en déployant cette technologie dans des douzaines de magasins du Texas, de la Floride et d’une multitude d’autres États, constate Business Insider. Soyons prudents avant d’affirmer qu’il s’agit là du début de la fin des caisses chez Walmart. Le géant de Bentonville avait échoué avec une telle approche il y a trois ans. Les mentalités des consommateurs ont depuis évolué et cette fois-ci pourrait toutefois être la bonne.

3. Les résidents d’un quartier cossu de San Francisco où les luxueuses demeures se vendent des millions de dollars ont perdu leur rue privée pour des taxes impayées de... 14$US. Imaginez si Montréal mettait aux enchères une des rues les plus prestigieuses d'Outremont afin de récupérer les taxes impayées de ceux qui y habitent! C’est ce que la ville de San Francisco vient de faire. Comme elle ne parvenait pas à récupérer la taxe foncière auprès des habitants de Presidio Terrace, la municipalité a vendu aux enchères la rue, qui a été achetée par deux investisseurs pour 90000$US. Les riches résidents du quartier déplorent le fait qu’ils n’ont pas été mis au courant de la vente jusqu’à ce que celle-ci soit conclue, raconte la BBC. Les pauvres: ils ne possèdent plus voie asphaltée, trottoirs, arbres ou tout bien public situé sur Presidio Terrace. Peut-on les plaindre? Une des dernières demeures à avoir été vendue a trouvé preneur à 14,5M$US. L’annonce mettait justement en valeur le fait que le quartier offre une grande intimité. Que fera le couple qui a acquis les droits sur la rue? Voilà la grande question. Il pourrait facturer un droit de passage. Certains résidents demandent d’ailleurs à la municipalité d’annuler la transaction. On le mentionnait la semaine dernière dans cette rubrique avec les Zoro percepteurs d’impôts, certains endroits ne manquent pas d’imagination pour récupérer les impôts impayés. En voici un autre bel exemple...

4. Ils sont l’une des principales raisons des démissions : les collègues. Dans un monde connecté en permanence, la relation que l’on entretient avec notre voisin(e) de bureau joue un rôle fondamental dans la satisfaction professionnelle. C’est un enseignement tiré de l’enquête menée par la plateforme de données Comparably dans l’industrie des technologies. Les avis de milliers d’employés de sociétés de toutes tailles ont été collectés entre mars 2016 et juillet 2017. Il en ressort qu’un travailleur sur trois voit le ou la collègue comme motif de démission, avec d’emblée une surreprésentation des femmes (43%, contre 32). Les travailleurs âgés de 36 à 40 ans apparaissent comme les plus frustrés par les collègues (40%), tandis que le désir de quitter le navire augmente en fonction de l’ancienneté dans l’entreprise. Après dix années passées au sein d’une société, 37% disent devoir collaborer avec d’autres qui les poussent vers la sortie. Au niveau des fonctions, le département des responsables du développement des affaires enregistre le taux de susceptibilité le plus élevé, de 46%.

5. Le salaire minimum pour les joueurs professionnels… de jeux vidéos. Même si de grands noms du football américain ou du baseball, à l’instar du propriétaire des Patriots ou celui des Mets, investissent dans les compétitions d’e-sports, Wall Street ne sait pas encore s’il s’agit d’un secteur porteur (d’argent) sur le long cours.  Lors de la présentation de ses résultats trimestriels, le géant du gaming Activision Blizzard’s s’est alors fait cuisiner par les analystes sur sa prochaine «ligue sportive». Il y était question d’entente sur le partage, entre l’éditeur de jeux et les équipes, des revenus générés par les droits de diffusion des médias, les annonceurs et les partenaires commerciaux. Activision prendra la moitié et les écuries se disputeront le reste. Cependant, l’entreprise «mettra en place un salaire minimum et un système de bonus pour fournir sécurité et stabilité afin d’attirer les meilleurs talents de la planète», a alors expliqué le directeur financier d’Activision.

Cela démontre toute la difficulté de structurer l’e-sport comme une pratique sportive traditionnelle, souligne Barron’s. La ligue de Blizzard propose pourtant des avantages séduisants: contrats d’un an garanti, avec possibilité de reconduction pour une année supplémentaire; rémunération de base annuelle fixée à 50 000 $US, assurance maladie et même un régime d’épargne retraite. Quant au total des bonus mis à disposition des équipes pour la saison 1, le montant s’élèvera à 3,5 millions de dollars, un minimum d’un million de dollars étant versé aux champions.

6. Gardez le moral chers entrepreneurs, mais pas trop. Soyez lucides et faites vos comptes. L’enthousiasme de ceux qui se lancent en affaires, bien que tout naturel, se montre parfois disproportionné, voire complètement déplacé, à en croire l’agence de conseils Insurance Quotes. Saviez-vous que 20% des PME échouent dans leur première année de vie? Et que cette proportion n’ira pas forcément décroissant, pouvant atteindre 70% après 10 ans? La jungle de l’entrepreneuriat s’affiche d’ailleurs encore plus féroce pour les start-ups du secteur technologique, avec un taux d’échec de 90%. Rien n’est simple, comme le succès, la faillite dépendra de la convergence de nombreux facteurs : l'équipe, le bon moment, l'ajustement du produit, le financement nécessaire… Mais les petites entreprises pêchent souvent par mauvaise gestion de leurs flux de trésorerie, raison de défaite dans 82% des cas !  

7. Le problème à 100 milliards de Warren Buffett. Qui peut se plaindre d’avoir trop d’argent à dépenser? Sûrement pas vous. Mais le plus célèbre investisseur du monde, si. Berkshire Hathaway(NY., BRK.B), conglomérat de Warren Buffett, accumule les liquidités à un rythme si rapide que l’Oracle d’Omaha n’arrive pas à les réinvestir de façon à ce qu’elle lui rapporte un rendement décent. Les résultats du deuxième trimestre dévoilés vendredi ont fait émerger l’heureux problème de M. Buffett: il dispose désormais de plus de 100G$US d’encaisse. En six mois, la collection d’entreprises de M. Buffett a généré la renversante somme de 26G$US!  Mais comme le souligne Bloomberg, il s’agit d’un fardeau. Berkshire ne verse pas de dividende et rachète rarement de ses actions. M. Buffett et on inséparable partenaire Charlie Munger ont donc l’obligation de réaliser une acquisition d’envergure, suffisamment importante pour faire bouger l’aiguille du rendement de l’entreprise. Les aubaines de qualité se font toutefois très rares dans ce marché haussier. Et on le sait, M. Buffett n’est pas du genre à payer trop cher ses acquisitions. Peut-être le vénérable homme de 86 ans attend patiemment une correction afin de déployer son capital. Comme il nous l’a si bien montré, c’est au moment où le monde semble s’écrouler qu’il réalise ses meilleurs coups.

8. Les Bourses cherchent un nouveau souffle, Uni-Sélect trop punie, Héroux déçoit, CAE devrait plaire, Disney se dévoile. Après les récents sommets, les Bourses reprennent leur souffle, tandis qu'il y a peu de données économiques à se mettre sous la dent. Les résultats du géant du divertissement Disney ou encore ceux de la chaîne de pharmacies CVS pourraient donner le ton. Au Canada, les négociateurs seront de retour d'un long congé et devront digérer plusieurs résultats trimestriels. Le calendrier économique est plutôt léger ce mardi. On attend seulement les mises en chantier de juillet au Canada. Les économistes tablent sur le lancement de 205000 nouvelles constructions. Tous les détails sont à lire dans notre rubrique de Ce qui bouge avant l'ouverture.

9. La croix gammée est passée de mode.  «Le svastika revient. Ensemble et en paix, ensemble avec respect, ensemble et libres», a affirmé KA Designs lors du lancement de sa nouvelle collection. La marque américaine a dévoilé sa gamme de t-shirts, sweats et pulls blancs avec au centre un motif arc-en-ciel et… une croix gammée. Sans confusion possible puisque l’objectif était la réhabilitation de la symbolique. «Un jour, les Nazis l’ont détourné, l’ont incliné de 45 degrés, et l’ont associé à la haine, la peur, la guerre», motive KA Designs. La polémique a été immédiate. Vous n’échapperez pas au fait que le svastika est synonyme d’antisémitisme et de crimes de masse, a même réagi le Mémorial d’Auschwitz. L’entreprise a retiré ses produits… temporairement. Elle est revenue à la charge avec le logo barré d’un signe interdit. «Il y a certaines choses à éviter en marketing, c’est ici l’une de ces choses», a expliqué à la BBC la directrice de l’agence de pub londonienne RBL, épinglant la naïveté de cette campagne de communication.

10. L'humanité vous en fera voir de toutes les couleurs. Y aurait-il une norme internationale des couleurs pour l’homme ou la femme? La photographe brésilienne Angélica Dass s’était notamment fait remarquer lors d’une conférence Ted à Vancouver en présentant son projet Humanae. Le magazine Time l'avait épinglé parmi les professionnels de la photo que vous devez suivre. C’est qu’Angélica a tiré depuis le portrait à plus de 3500 personnes, dans 17 pays, à la recherche des éventuelles couleurs primaires de la peau. L’artiste recourt au système de communication standardisé Pantone, du nom de l’entreprise qui uniformisé le langage couleur sur le marché de l’impression dans les années ’60. Résultat? D'infinies nuances, visiblement.

Sources: Quartz, Comparably, Barron's, Insurance Quotes, Bloomberg, BBC, Mashable...

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NDLR: L'article des «10 Choses à savoir» reste un exercice de revue de presse. Les avis et opinions qui y sont rapportés ne reflètent pas nécessairement ceux et celles de la rédaction de Les Affaires.

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