10 choses à savoir mardi

Publié le 03/10/2017 à 08:45

10 choses à savoir mardi

Publié le 03/10/2017 à 08:45

Par Yannick Clérouin et Alain McKenna

Point 3: Cette marque déchue de chaussures créée au Québec mise sur ses détracteurs pour se relancer. (Photo: Crocs)

Nationaliser Uber, Starbucks et la vente en ligne: c'est non, l'étrange renaissance de cette marque déchue de chaussures et 7 autres choses à savoir en ce mardi 3 octobre.

1- Nationaliser Uber? C’est une idée qui fait son chemin depuis quelques années déjà ailleurs sur la planète, comme en Angleterre, notamment. En fait, depuis que l’expression «économie de partage» a permis à des entreprises de bouleverser des industries comme le taxi et l’hébergement de courte durée, plusieurs ont suggéré que si on détournait les revenus vers une société d’État, peut-être qu’il y aurait, en effet, un certain partage des bénéfices de ce modèle économique émergent. Et maintenant qu’Uber est pris à partie et même chassé de certains marchés, comme Londres, et bientôt le Québec, Vice pose à nouveau la question. Ce «monopole qui ne montre aucun respect pour la sécurité de ses passagers ni de ses conducteurs, ou même de la loi» ferait-il mieux s’il était contrôlé par l’État? Après tout, c’est pour reprendre les rênes d’industries illicites ou abusives qu’ont été créées des sociétés comme Loto-Québec ou la SAQ. Dur à dire, concède Vice, qui constate une différence majeure entre Uber et d’autres entreprises : le service mobile n’a jamais été rentable, générant des pertes de 2,6 milliards $US en 2016 seulement. Pas sûr que ça intéresse des gouvernements déjà endettés jusqu'au cou.

2- Une autre tuerie, une autre embellie boursière pour les fabricants d’armes. La peur engendre la peur, vous dites? En tout cas, elle engendre la spéculation boursière. On en a une nouvelle preuve après cette autre fusillade meurtrière, la plus importante des dernières décennies aux États-Unis, survenue à Las Vegas dans la nuit de dimanche à lundi. Dès les premières heures d’échanges, des sociétés comme American Outdoor Brands (l’ex Swith & Wesson) et Sturm Ruger & Company prenaient 4 pourcent, en Bourse. Comme l’explique Business Insider, ce rebond boursier est typique d’un lendemain de fusillade meurtrière, les spéculateurs prévoyant que les acheteurs se rueront au magasin pour s’acheter des armes avant que le processus ne soit revu par les autorités afin d’être mieux contrôlé. Par comparaison, dans les mois séparant l’élection de Donald Trump de la tuerie de Las Vegas, les deux actions ont perdu respectivement 46% et 19% de leur valeur, les ventes d’armes ayant décliné, dans un contexte où personne ne voit le président Trump tenter de resserrer le contrôle sur les armes à feu.

fusil

3- Cette marque déchue de chaussures créée au Québec mise sur ses détracteurs pour se relancer. Ayant pris racine au Québec au début des années 2000, mais désormais établi dans le Colorado, le fabricant des chaussures Crocs a frappé dans le mille le mois dernier en demandant au designer britannique Christopher Kane d’intégrer ses chaussures dans son défilé durant la semaine de la mode de Londres. Admirateur avoué de ces souliers de résine, Kane a suscité l’émoi, plusieurs critiques demandant qu’«on cesse enfin d’essayer de ressusciter les Crocs.» Toute cette négativité a eu un effet positif pour la marque, qui a ainsi bénéficié de l’équivalent de trois milliards d’impression médiatiques à travers le monde, plus que ce que lui aurait permis n’importe quelle campagne publicitaire traditionnelle. «Nous sommes la marque que les gens aiment détester. Cette tension confirme notre pertinence», assure Michelle Poole, directrice de la mise en marché des Crocs, à Fast Company. Selon elle, ça crée un sentiment d’appartenance chez les propriétaires de Crocs, qui se reconnaissent dans la rue et se sourient, l’air de dire «je compatis.» Reste à voir si ça suffira à relancer la marque de façon durable…

crocs

4- Tous les commerces doivent vendre en ligne? Starbucks dit non. Le sacro-saint virage numérique qui serait le seul salut dans un monde (en théorie) dominé par Amazon n’a apparemment pas suffi à convaincre la chaîne de cafés de Seattle qui a décidé, dimanche, de fermer sa boutique en ligne. Pourquoi? Parce que Starbucks préfère miser sur une particularité de son modèle d’affaires qu’aucune boutique en ligne ne peux reproduire : l’expérience d’une visite dans un de ses cafés. «Nous continuerons d’investir dans des mesures qui font des Starbucks une destination à visiter absolument, et nous prendrons des décisions éclairées mais raisonnables dans ce sens», a déclaré un porte-parole au New York Times. Une leçon de taille pour les détaillants qui misent peu sur la qualité de l’environnement dans lequel leurs clients sont conviés pour acheter des produits. «Chaque détaillant qui veut gagner dans ce nouvel environnement doit devenir une destination unique», a déjà dit le président du conseil de Starbucks, Howard Schultz.

5- Microsoft abandonne la musique en continu et se range derrière Spotify. Ils sont nombreux les amateurs des produits Microsoft à avoir été déçus, ces derniers mois, de l’abandon par la société de Redmond des produits destinés au grand public. Après Windows 10 Mobile, c’est au tour du service musical Groove Music d’être mis de côté, a-t-on appris hier. Celui-ci offre une formule par abonnement à une importante médiathèque, et permet de stocker sa propre collection musicale en nuage, sur OneDrive. La transition vers Spotify aura lieu le 1er janvier prochain. Entre temps, Microsoft proposera une mise à jour de son application Groove qui facilitera la transition vers ce service musical, qui ajoute ainsi une nouvelle corde à son arc face à des rivaux plus tenaces que Microsoft, comme Apple, Google et Amazon. Pour Microsoft, comme l’explique Geekwire, c’est un geste de plus démontrant sa stratégie de miser sur les partenariats là où ses propres produits et services ne dominent pas le marché.

groove

6- Au lendemain de nouveaux records, les Bourses américaines devraient poursuivre sur leur lancée, mardi. Les indices européens, eux, suivent docilement Wall Street. Au Canada et aux États-Unis, le calendrier est léger ce mardi. Seules les ventes américaines d'automobiles de septembre seront publiées aujourd’hui. Dans notre revue boursière complète, il est question de la transaction impliquant Héroux-Devtek, de TFI International et de Jamieson Wellness.

7- Travailleurs autonomes? Pigistes? Non. Slasheurs. Prenez bonne note, c’est le nouveau terme à la mode dans le monde du travail, pour définir les gens qui cumulent plusieurs boulots et contrats afin de se créer une carrière sur mesure. Des exemples? Ingénieur du son, facteur, professeur de maths. Libraire, bijoutière, barmaid et agent immobilier. En voilà deux rencontrés par le quotidien suisse Le Temps, qui dresse un portrait de cette formule professionnelle qui croît rapidement, en Europe, depuis quelques années, et qui trouve un certain écho en Amérique du Nord. «En période de crise de l’emploi, d’insécurité sur les retraites et de révolution numérique, le pluriactif représente le nouveau modèle professionnel», assure une adepte de cette pratique, Murielle Barbe, qui vient de publier le premier livre en français sur le sujet. Son objectif : faire connaître ce phénomène qui s’oppose à la surspécialisation de certaines professions et aux longues carrières de moins en moins nombreuses offertes par des entreprises indifférentes au sort de leurs employés.

8- Vous n’avez pas le pouce vert? Pas grave. Votre téléphone l’a à votre place. Remerciez les plus récentes avancées en intelligence artificielle, il est désormais possible de détecter les maladies de certaines plantes simplement en pointant la caméra de son téléphone vers une de leurs feuilles. Ainsi, des chercheurs européens sont parvenus à créer une application qui peut identifier d’éventuelles maladies affectant le manioc, une racine parmi les plus cultivées sur la planète, particulièrement populaire en Amérique du Sud et en Afrique. La grande nouveauté de cette application est qu’elle ne requiert aucun accès à Internet pour fonctionner, la puissance informatique du téléphone suffisant à effectuer les millions de petites opérations menant à la reconnaissance des premiers signes d’une plante infectée. C’est un détail important pour ses concepteurs, qui souhaitent ainsi aider les fermiers et les cultivateurs indépendants à améliorer leur production. «La mondialisation mène à une propagation rapide de maladies et de pathogènes. De tels outils permettent de réagir tôt et peuvent mener à une plus grande sécurité alimentaire», résume Amanda Ramcharan, une chercheuse de Penn State qui a collaboré à l’IA derrière cette application, à Wired.

manioc

9- Google compte imiter Apple sur un élément-clé de son succès commercial. Après les accessoires «Conçus pour Apple», dites bonjour aux produits «Conçus pour Google». C’est signe que Google compte développer de façon durable une gamme de matériel, comme ses téléphones Pixel, et qu’elle souhaite voir d’autres fabricants l'adopter en vendant des accessoires qui lui seront exclusivement destinés. Selon le site 9to5google.com, ce programme pourrait être annoncé officiellement demain, alors que Google devrait dévoiler deux nouveaux modèles Pixel, un nouveau casque de réalité virtuelle, un ordinateur portable, et quelques autres nouveaux appareils électroniques. Du côté d’Apple, pour pouvoir afficher une telle certification sur leurs produits, les fabricants doivent se conformer à certains critères de qualité et de compatibilité. En échange, ils ont droit à des outils et de la documentation avant tout le monde. Une formule qui a permis de créer un lucratif marché d’accessoires pour les appareils mobiles et de bureau d’Apple. Google souhaite sans doute connaître le même succès.

Google

10- Ce restaurant «caché» sur invitation seulement de l’aéroport Newark est plus sélect encore que la classe affaires. Après plusieurs mois de rénovation dans le terminal C de ce populaire aéroport du New Jersey, United Airlines a finalement envoyé quelques invitations à des membres triés sur le volet de son programme de fidélité MileagePlus. Appelé Classified, le restaurant est caché au fond d’un autre établissement, le Saison, et propose un menu qui n’est pas hors de prix, mais qui a davantage à voir avec les grands restos newyorkais qu’avec un casse-croûte d’aéroport… De quoi attiser la jalousie de ceux qui n’y ont pas accès, une habitude chère aux aéroports et aux lignes aériennes, avec leurs classes supérieures, leurs salons pour voyageurs assidus et quoi encore. On serait bien curieux de voir le resto qu’Air Canada ouvrirait à Montréal-Trudeau en imitant cette formule!


Sources: 9to5google.com, Business Insider, Fast Company, Le Temps, Les Affaires, New York Times, Vice, Wired, Youtube.

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NDLR: L'article des «10 Choses à savoir» reste un exercice de revue de presse. Les avis et opinions qui y sont rapportés ne reflètent pas nécessairement ceux et celles de la rédaction de Les Affaires.

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