Bon jeudi! Voici 10 informations qui méritent votre attention en ce 9 février.

1-Vous n’êtes plus des salariés; vous êtes des ambassadeurs. En doutiez-vous? L’émergence des réseaux sociaux et leur popularité auprès des professionnels qui ne sont pas nécessairement attitrés aux communications de leur entreprise change fondamentalement notre rôle au sein de nos organisations. À tel point que les salariés ne doivent plus seulement être perçus comme des travailleurs, mais bien comme des ambassadeurs de l’entreprise et de sa marque, sur des réseaux comme Twitter, observe Pierre Hausherr, directeur du centre d’expertise en TI de la société française Gfi Informatique. L’avantage est double: ça permet de «relayer la parole de l’entreprise à l’extérieur (…) et lui apporter de l’innovation.» De la même façon, ce dernier encourage les cadres et hauts dirigeants à s’y faire la main, plutôt que de confier leur gestion à leurs experts du marketing. «La force du message augmente avec le nombre de relais.» Plus on est de tweeps, en somme, plus ça compte.

2-Un phénomène typique des grandes récessions est en train de se produire. Dans son dernier rapport trimestriel, la Réserve fédérale américaine a observé un resserrement des conditions de crédit qui laisse croire que les grandes banques prêtent moins qu’à l’habitude, notamment aux grandes entreprises et dans le secteur immobilier. Les banques américaines ont en effet noté que la demande pour des prêts hypothécaires s’est affaiblie à la fin 2016, peut-être en réaction à de nouvelles craintes provoquées par l’arrivée de Donald Trump à la présidence, suggère Business Insider. Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank, s’inquiète. «C’est quelque chose qui ne se produit généralement qu’en période de récession», écrit-il. «C’était plus modeste dans les trimestres précédents, mais ça en fait six en ligne durant lesquels on observe ce resserrement du crédit pour les sociétés de moyenne ou grande taille.» Bref, un peu tout le monde chez nos voisins du sud se prépare pour une période plus difficile. Même du côté de la consommation, les conditions sont plus difficiles pour les détenteurs de cartes de crédit ou pour les prêts automobiles. C’est important : après tout, la consommation représente les deux tiers de l’activité économique aux États-Unis.

3- Les gens intelligents ne font pas de multitâche. Ou plutôt: le multitâche tue la performance et pourrait même endommager le cerveau. Et chaque fois que vous effectuez plusieurs petits travaux en même temps, vous ne réduisez pas seulement votre efficacité du moment, mais vous risquez également d’handicaper une partie de votre cerveau essentielle pour votre réussite professionnelle à venir. Inquiétant, à l’ère de l’économie des petits boulots, des applications multiplateformes et des alertes poussées sur notre montre à toute heure de la journée? On ne vous le fait pas dire… c’est pourtant la conclusion d’une recherche effectuée à Stanford et relayée par le site Entrepreneur, qui conclut qu’effectuer plusieurs tâches en simultané est moins productif que les faire une à la suite de l’autre. Et à long terme, «les habitués du multitâche font moins bien car ils peinent à organiser leur pensée et à se défaire de l’information qui n’est pas pertinente, en plus d’être plus lents à passer d’une tâche à l’autre.» Ça ne vous suffit pas? L’Université de Londres a pour sa part découvert que le multitâche fait littéralement baisser le QI. «C’est comme si vous fumiez de la mari ou si vous étiez resté éveillés toute la nuit» avant de passer un test d’intelligence. Comme le dit Entrepreneur : «Ouch!»

4- «Trump est à considérer comme une catastrophe naturelle». Une nouvelle occasion d’affaires est née grâce à l’imprévisible président américain. Des firmes de consultation, de lobbying ou de gestion de crise à Washington proposent une sorte d'assurance risque aux entreprises ou marques qui pourraient devenir la cible d'un tweet enflammé de Donald Trump. Les victimes sont déjà nombreuses et d’envergure: Lockheed Martin, Toyota, Carrier, Ford, General Motors, Boeing... Ces assureurs d'un genre nouveau offrent des évaluations de risque, des équipes d'intervention rapide sur les réseaux sociaux, des déclarations préformatées et même des services cultivant les bonnes relations avec des représentants du Congrès, selon Quartz. On vous le disait hier dans les 10 choses, la techno de l’heure au Canada, Shopify(Tor., SHOP), est la cible d’une campagne de boycottage parce qu’elle hébergeait le site de ventes de Breitbart, dirigé jusqu’à tout récemment par Steve Bannon, conseiller de M. Trump. Peut-être Shopify devra-t-elle elle aussi avoir recours aux services des firmes qui gèrent les émotions du coloré président!

5- Il faudrait arrêter de croire aux licornes. Pour vrai. Et leur poids dans l’économie est surévalué à un point où ça nuit à l’innovation et la compétitivité globale, soutiennent Gary Hamel et Michele Zanini sur le site du Harvard Business Review. Une licorne, c’est une jeune entreprise (généralement issue du secteur technologique) exclusivement financée par du capital-risque dont la valeur dépasse le milliard de dollars en très peu de temps. Leur modèle d’affaires est généralement en rupture avec le secteur dans lequel elles se trouvent. Et de façon générale, on en parle comme d’une déferlante qui fera tomber les gros joueurs classiques. Les Marriott (Airbnb), Hertz ou General Motors (Uber), Walmart (Amazon). Pourtant, le poids consolidé des 179 licornes qu’on dénombre dans le monde, poursuit le HBR, est de 646 milliards $US. Les licornes américaines valent pour leur part 353 G $US. «C’est un gros chiffre, mais c’est moins de 2 % de la valeur des sociétés inscrites au S&P 500. À ce titre, les licornes sont à presque totalement négligeables.»

6-Les Bourses américaines devraient amorcer la séance en légère hausse, tandis qu’une tempête de résultats s’abat des deux côtés de la frontière et que deux hauts dirigeants de la Réserve fédérale américaine prononcent des allocutions. Les indices S&P 500, Dow Jones et Nasdaq avancent de respectivement 0,12%, 0,13% et 0,06% peu avant l’ouverture officielle. Le baril de pétrole Brent, la référence au Québec, monte de 0,69% à 55,50$US. Lisez notre revue de marché complète.

7- Si vous n’étiez pas encore convaincu qu’Oprah Winfrey était une redoutable femme d’affaires, en voici une nouvelle preuve éloquente. Comme si l’animatrice et entrepreneure milliardaire n’était pas assez fortunée, elle vient de conclure une transaction digne des plus grands négociants d’oeuvres d’art qui lui a permis d’empocher des dizaines de millions. Elle a en effet revendu à un acheteur chinois la toile «Portrait d’Adèle Bloch-Bauer II», de Gustav Klimt, pour 150M$US. La transaction, réalisée en 2016, est une des plus importantes survenues sur le marché de l’art privé l’an dernier, note Bloomberg. Mme Winfrey avait acheté le tableau pour 87,9M$US dans le cadre d’enchères à New York en 2006. Elle a donc réalisé une plus-value de 71% en près de 10 ans! L’animatrice avait prêté la célèbre oeuvre qui représente la femme d’un industriel autrichien au Museum of Modern Art(MOMA) en 2014 pour une période de près de deux ans. Elle avait été approchée par un négociant d’arts qui disposait d’une liste d’acheteurs potentiels. Mme Winfrey a accepté de vendre l’oeuvre, à condition que l’acheteur allonge la rondelette somme de 150M$US. Que fera Mme Winfrey avec les gains réalisés? Nous brûlons d’impatience de voir sa prochaine transaction.

8- Qu’ont en commun Warren Buffett, Steve Jobs et Bill Gates à part d'être régulièrement l'objet de titres racoleurs? Il y a une raison simple si les fondateurs de Berkshire Hathaway, Apple et Microsoft génèrent plus d’intérêt que la grande majorité des autres personnalités d’affaires devenues milliardaires. C’est la façon dont ils y sont parvenus. Et dans les trois cas, on peut dire que ça repose sur une qualité qu’on néglige souvent, en affaires : la patience. C’est un trait de caractère qui peut s’avérer étonnamment payant, et qui est aussi partagé, chez nous, par des gens comme Alexandre Taillefer, d’ailleurs. Pour en revenir à Jobs, Gates et Buffett, cette patience s’est par moments transformée en obstination et en une rigidité qui n’a pas toujours été perçue comme la bonne attitude. Et comme le rappelle Inc, c’est un peu comme ça, aussi, que Henry Ford, à son époque, a pu avoir l’impact qu’il a eu sur le monde des affaires. Alors, vous voulez une carrière remplie de succès? Patience!

Steve Jobs était connu pour ses fameux «One more thing...» forçant eux aussi la patience de l'auditoire...

9-À l'agenda jeudi, Soirée de la remise des prix du 2e Défi Start-up 2017 organisée par Les Affaires. Les participants devaient créer en janvier une entreprise en 7 jours en y investissant au maximum 700$(Maison Notman, 17h). Le président de Volvo Bus, Hakan Agnevall, prononce une allocution à la tribune du CORIM(13h, Westin Montréal). Air Canada fait une annonce concernant ses activités(12h, bâtiment d'Air Canada). Le président d'Agropur, Serge Riendeau, tient une conférence de presse à l'occasion de l'assemblée générale annuelle de la coopérative(12h30, Palais des congrès). L'ex-combattant Georges St-Pierre et l'ex-hockeyeur Steve Bégin prennent part à une conférence de presse à l'occasion du lancement de la plateforme éducative Challenge U(10h30, restaurant La Cage du Centre Bell). Le ministre fédéral de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique, Navdeep Bains, prononce une allocution à l'occasion d'une visite des installations de Bell Helicopter. (10h00, 12800, rue de l'Avenir, Mirabel). Le président de la CSN, Jacques Létourneau, ainsi que la présidente de la FNC-CSN, Pascale St-Onge, tiennent une conférence de presse afin de réclamer un soutien pour les médias écrits(Québec, 13h30, Tribune de la presse). La Fédération des chambres de commerce du Québec a tenu un colloque intitulé «Les milieux de travail de demain»(8h30, Centre Mont-Royal). Uni-Sélect publie ses résultats du quatrième trimestre, tout comme le producteur de papier Domtar. 

10- Achèteriez-vous une voiture d’une machine distributrice? C’est ce que propose Carvana, un concessionnaire automobile d’Austin, au Texas, qui vient d’achever la construction d’une machine distributrice dans laquelle on insère une (très grosse) pièce de monnaie afin d’obtenir sa voiture. L’achat à proprement parler se fait en ligne, et la machine ne contient que 20 véhicules, mais c’est quelque chose à voir…

 

Sources: Business Insider, Entrepreneur, PC, Harvard Business Review, Linkedin, Youtube...

NDLR: L'article «Les 10 Choses à savoir» est un exercice de revue de presse. Les avis et opinions qui y sont rapportés ne reflètent pas nécessairement ceux et celles de la rédaction de Les Affaires.