Électrification des transports: Un réseau de bornes encore à développer


Édition du 31 Mai 2014

Électrification des transports: Un réseau de bornes encore à développer


Édition du 31 Mai 2014

« Nous comptons amener la recharge devant les maisons des consommateurs par l’instal­ lation de bornes intelligentes, pour que les utilisateurs puissent bénéficier des avantages du réseau VER [véhicule électrique rechargeable] », dit Louis Tremblay,

Avec près de 650 bornes intelligentes installées sur le domaine public au pays (dont 500 au Québec), la société québécoise AddÉnergie Technologies, créée en 2009, est devenue le leader sur le marché des bornes électriques dans la province. «Nous avons doublé notre chiffre d'affaires l'an passé, et nous nous apprêtons à le tripler en 2014», annonce Louis Tremblay. Pour y arriver, AddÉnergie est passée de 12 salariés en décembre à 26 salariés et prévoit la création de 100 emplois permanents sur cinq ans, grâce à un financement de 5 millions de dollars accordé par le gouvernement pour la création d'une usine de fabrication à Shawinigan.

Le fabricant vise le marché des entreprises. «Nous avons beaucoup de demandes, car le gouvernement a lancé un programme visant à installer 3 500 bornes dans les lieux de travail sur trois ans. Les firmes touchent des incitatifs allant jusqu'à 5 000 $ par borne», dit-il. Son objectif ? Fournir d'ici la fin de l'année près de 1 200 bornes aux entreprises et près de 2 500 bornes tous segments confondus au pays. «Notre objectif est de devenir leader dans tous les segments. Nous comptons amener la recharge devant les maisons des consommateurs par l'installation de bornes intelligentes, pour que les utilisateurs puissent bénéficier des avantages du réseau VER [véhicule électrique rechargeable]», avance Louis Tremblay.

Le défi de la démocratisation

Pour le président d'AddÉnergie, le plus gros défi reste de démocratiser non seulement le véhicule électrique (VE), mais aussi la recharge. «Tout le monde ne pense pas forcément à l'intérêt d'avoir une borne intelligente connectée en réseau à d'autres bornes», fait-il valoir. Pourtant, la mise en réseau permettrait non seulement d'épargner des coûts en répartissant au mieux l'énergie consommée, mais aussi de faciliter la vie des consommateurs en utilisant une seule carte d'accès ou une cartographie pour l'ensemble du réseau. «Sans cela, les coûts supplémentaires peuvent rapidement s'élever à 1 000 $ par borne et par année», prévient-il.

Et il est temps d'agir. Pour ce qui est de la démocratisation des véhicules électriques, le Québec accuse déjà un retard important sur d'autres pays comme la Norvège, la France ou même les États-Unis, soulève Simon-Pierre Rioux, président de l'Association des véhicules électriques du Québec (AVÉQ). «Si on veut aller de l'avant, le gouvernement doit développer des incitatifs pour financer le déploiement des bornes partout dans le pays, car la présence d'infrastructures bien établies contribue à mettre les gens en confiance et à les inciter à acheter des VE.»

Selon lui, les prochains mois seront déterminants. «Les incitatifs pour l'achat des VE arriveront à échéance en décembre 2016. De leur côté, les constructeurs et fabricants doivent aussi travailler à proposer des bornes de recharge rapide (BRCC) de niveau 3 (480 volts).» Pour l'instant, les bornes offertes au Québec sont de niveau 2 (240 V), qui permettent une recharge complète en quatre à huit heures. Si cela peut convenir pour une recharge d'appoint, le problème se fait déjà sentir pour les résidents qui ne peuvent pas faire installer de borne à leur porte, car ils ne possèdent pas de stationnement privé. «Ils sont condamnés à passer plusieurs heures dans le stationnement de l'épicerie pour faire leur recharge. Cela freine considérablement le développement des VE», insiste Simon-Pierre Rioux.

Améliorer le maillage du territoire

Après l'installation d'une première borne test de niveau 3, AddÉnergie doit livrer d'ici cet été sur l'A40 cinq autres bornes commandées par le ministère des Transports du Québec (MTQ). «En France, on parle déjà de près de 5 000 bornes de recharge rapide, alors qu'il en existe des milliers en Norvège. Pour accélérer les choses, les fabricants québécois pourraient développer des partenariats avec des épiceries ou des commerçants, comme le font les Français avec les commerces Auchan ou les Anglais avec Tasco en Angleterre, qui a signé un partenariat avec des chaînes de magasins et de restaurants», suggère Simon-Pierre Rioux. Le fournisseur canadien Sun Country Highway a lui aussi signé en février dernier un partenariat avec le leader américain de l'énergie ABB pour déployer une vingtaine de bornes de recharge rapide de 400 V en courant continu au pays d'ici la fin de l'année.

Pour parvenir à un maillage suffisant, «il faudrait au moins une centaine de bornes de recharge rapide partout dans la province», prédit M. Rioux. Au Québec, quatre réseaux électriques se partagent le gâteau : le Circuit électrique, alimenté par Hydro-Québec (250 bornes de recharge à 240 V et une borne de recharge rapide à 400 V), le réseau VER d'AddÉnergie (650 bornes au pays), la filiale de la canadienne Sun Country Highway, Éco Route Québec (qui opère une centaine de bornes) et l'américaine Charge Point (15 000 points de recharge en Amérique du Nord). «Les utilisateurs doivent pour le moment commander une carte intelligente pour chacun des réseaux. On ira ensuite vers le paiement par carte de crédit lorsqu'il y aura un marché assez important, mais nous n'en sommes pas encore là», dit-il.

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