«Uber Files»: le lobbyiste Mark MacGann s’identifie comme le lanceur d’alerte

Publié le 11/07/2022 à 16:54

«Uber Files»: le lobbyiste Mark MacGann s’identifie comme le lanceur d’alerte

Publié le 11/07/2022 à 16:54

Par AFP

Uber, devenu le symbole de la «gig economy», se retrouve plongé dans son passé tumultueux depuis dimanche. (Photo: 123RF)

Londres —Le lobbyiste Mark MacGann a déclaré dans The Guardian être le lanceur d’alerte sur les pratiques d’Uber et celui qui a fourni des milliers de documents compromettants sur la société américaine au quotidien britannique.

M. MacGann, qui a mené entre 2014 et 2016 les efforts de lobbying de la plateforme de voitures avec chauffeurs en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient, a décidé de parler, car il estime qu’Uber a enfreint la loi dans des dizaines de pays et trompé les gens sur les bénéfices du modèle de l’entreprise, selon The Guardian.

Âgé de 52 ans, il reconnaît avoir sa part de responsabilité dans les faits qu’il dénonce aujourd’hui: «j’étais celui qui parlait aux gouvernements, qui poussait [le modèle d’Uber] dans les médias, celui qui disait aux gens qu’ils devraient changer les règles, car les chauffeurs allaient en bénéficier et que les gens allaient avoir beaucoup d’opportunités économiques», raconte-t-il dans un entretien au Guardian.

Quand l’évolution de la société a montré que «nous avions vendu un mensonge, comment avoir sa conscience claire si on ne s’élève pas contre la manière dont les gens sont traités aujourd’hui?», ajoute-t-il.

Uber, devenu le symbole de la «gig economy» — ou l’économie des petits boulots issue des plateformes internet de services aux consommateurs — se retrouve plongé dans son passé tumultueux depuis dimanche à la suite d’une vaste enquête de journalistes accusant l’entreprise d’avoir «enfreint la loi» et utilisé des méthodes brutales pour s’imposer malgré les réticences des politiques et des compagnies de taxis.

Le Guardian a partagé avec le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) quelque 124 000 documents, datés de 2013 à 2017, comprenant des courriels et messages des dirigeants d’Uber à l’époque, ainsi que des présentations, notes et factures.

Dimanche, plusieurs organisations de presse (dont le Washington Post, Le Monde et la BBC) ont publié leurs premiers articles tirés de ces «Uber Files». Ils mettent en avant certaines pratiques de Uber pendant ces années d’expansion rapide, mais aussi de confrontations, de Paris à Johannesburg.

Le Monde s’est notamment intéressé aux liens entre la société américaine et Emmanuel Macron à l’époque où il était ministre de l’Économie (2014-2016). Sont pointées du doigt certaines pratiques destinées à aider Uber à consolider ses positions en France, comme le fait de suggérer à l’entreprise de présenter des amendements «clés en main» à des députés.

Uber dit avoir changé depuis l’éviction en 2017 de son ancien patron Travis Kalanick, aux méthodes controversées et douteuses et qui avait créé une culture d’entreprise largement toxique. Le porte-parole de ce dernier a réfuté dimanche toutes les accusations des journaux, y compris celle d’obstruction de la justice.

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