Port de Montréal: les débardeurs rejettent massivement l'offre patronale

Publié le 22/03/2021 à 09:52

Port de Montréal: les débardeurs rejettent massivement l'offre patronale

Publié le 22/03/2021 à 09:52

Par La Presse Canadienne
Un bateau au port de Montréal

(Photo: Ryan Remiorz pour La Presse Canadienne)

Une majorité massive de débardeurs du port de Montréal a rejeté dimanche l’offre finale et globale de l’employeur, après des mois de discussions et de trêve dans le cadre du renouvellement de leur convention collective. 

Les membres de la section locale du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affiliée à la FTQ, ont voté à 99,7% contre la proposition de l’Association des employeurs maritimes (AEM). L’issu du vote, qui s’est tenu dimanche lors d’assemblée générale spéciale, a été dévoilé par le Syndicat des débardeurs du port de Montréal en conférence de presse. 

«Nos membres ont aussi voté symboliquement pour demander à l’employeur de retourner à la table de négociations. Dès ce soir, on va appeler les médiateurs. Notre objectif est de retourner à la table pour négocier une entente de principe avec la partie patronale», a commenté le conseiller syndical, Michel Murray. 

Pour le moment, le syndicat ne prévoit pas envoyer un avis de grève, étape nécessaire pour déclencher un arrêt de travail.

Sur les 1 120 débardeurs, 1 023 personnes ont participé au vote, soit 91% des membres. L’offre patronale a été présentée au syndicat le 12 mars. 

«Nous aurions préféré un vote positif, mais nous prenons acte de la volonté du syndicat de poursuivre les négociations. Nous examinons actuellement nos options et notre priorité demeure un règlement dans les plus brefs délais», a indiqué l’AEM par courriel à La Presse Canadienne. 

 

Du travail 19 jours sur 21

Les horaires de travail demeurent au cœur du litige, selon le syndicat. 

«Ils ne sont plus adaptés à la situation économique du port principalement à cause de l’augmentation des heures travaillées. Il faut revoir les horaires de travail. Nos gens ont davantage besoin d’une conciliation travail-vie personnelle», a évoqué M. Murray, précisant que les débardeurs travaillent 19 sur 21 jours et ont une fin de semaine de congé sur trois. 

Le rejet de l’offre arrive au moment où une trêve de sept mois conclue entre les deux parties prend fin. Cette entente est survenue après que les débardeurs eurent débrayé durant une dizaine de jours en août. Jusqu’au 21 mars, le syndicat et l’employeur s’étaient engagés à ne pas s’adresser aux médias. 

Une fois la trêve terminée, il a été convenu que chaque partie retrouve son droit de lock-out ou de grève. 

L’AEM avait tenté d’empêcher la tenue d’une grève en se tournant vers le Conseil canadien des relations industrielles (CCRI). Le tribunal administratif avait toutefois rejeté la requête de l’employeur qui souhaitait que l’ensemble des activités de débardage soit reconnu comme des services essentiels. 

L’association a de nouveau déposé un recours au CCRI cet hiver pour demander le retrait de 78 demandes syndicales et accusant le syndicat de mauvaise foi dans le processus de négociations. La plainte a également été rejetée par le conseil. 

M. Murray dénonce la judiciarisation des discussions par l’employeur. «S’il avait mis un peu plus d’énergie en table de négos que de donner des millions à ses avocats dans des causes semblables, peut-être qu’on aurait déjà une entente de principe. On voit où ils mettent leur énergie», a-t-il déploré. 

 

Craintes de nouvelle grève

Les débardeurs ont tenu un premier vote de grève en décembre 2018. Le mandat a été renouvelé à d’autres occasions en raison des délais encourus. Plusieurs entreprises au Québec dépendant du port de Montréal craignent le déclenchement d’une deuxième grève. 

Dans une déclaration commune publiée il y a quelques jours, différentes organisations du milieu économique, dont le Conseil du patronat du Québec, ont soutenu qu’un second débrayage «porterait un grave préjudice à la relance économique». 

Lors du premier blocage l’été dernier, des milliers de conteneurs ont été détournés ou immobilisés, entraînant près de 600 millions de dollars de pertes pour les grossistes, peut-on lire. 

«Il a fallu trois mois pour rattraper les retards, sans parler de l’incidence du débrayage sur la réputation du port dans un contexte de forte concurrence avec les autres ports de la côte est», ont écrit les signataires qui comprennent aussi l’Association du camionnage du Québec et la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. 

 

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