60 secondes avec: Danielle Chayer, de l'association des hôteliers du Québec


Édition du 30 Novembre 2013

60 secondes avec: Danielle Chayer, de l'association des hôteliers du Québec


Édition du 30 Novembre 2013

Les annonces de fermetures de grands hôtels se multiplient. Après celles du Delta à Montréal et de l'Hôtel des Seigneurs à Saint-Hyacinthe, ce sera au tour de l'hôtel Loews Le Concorde à Québec en février 2014. Est-ce que l'industrie est malade ou est-ce un simple cycle économique ?

Je dirais que la situation est complexe et que ses causes dépassent la thèse du simple cycle économique. Depuis cinq ans, le prix des chambres est demeuré à peu près le même, et les marges bénéficiaires des hôtels ont baissé de 40 %. Résultat : en trois ans, on a dénombré plus de 200 fermetures. Malgré tout, je ne dirais pas que l'industrie est malade. Cependant, oui, elle va mal. On ne veut pas être alarmiste, mais on ne veut pas se mettre la tête dans le sable non plus. On essaie juste d'être réaliste. Il y a plusieurs problèmes en cause. À la base, c'est un manque de clients. On le constate, les touristes européens et américains ne viennent plus autant qu'avant. La réduction du budget de promotion de la Commission canadienne du tourisme y est pour quelque chose. De plus, en général, les Québécois se déplacent moins et fréquentent moins les hôtels. Et lorsqu'ils le font, leurs attentes sont plus grandes ; ils veulent tout au rabais, sans égard aux coûts de la main-d'oeuvre qui ne cessent d'augmenter avec la syndicalisation.

La syndicalisation des hôtels est en cause, à votre avis ?

Une plus grande syndicalisation des hôtels fait partie du problème. On constate que les hôtels syndiqués, en particulier avec la CSN, semblent connaître plus de difficultés à maintenir le cap. Tous les grands hôtels qui ont fermé au cours des quatre dernières années étaient représentés par cette centrale syndicale.

Que faut-il faire pour redresser la situation ?

Nous devons nous assurer du maintien de la compétitivité du parc hôtelier. Pour ce faire, nous allons former un comité qui aura pour mandat de cerner les problèmes et de les régler. L'hébergement illégal en est un. Il va falloir aussi parler avec la CSN. La baisse de touristes a un impact sur le nombre de postes que les hôteliers peuvent garantir. Ils doivent profiter d'une plus grande flexibilité. Les taxes sont aussi un problème. Sur le plan foncier, les hôteliers paient en moyenne 3 000 $ par chambre, par année. De plus, avec la TPS, la TVQ et la taxe sur l'hébergement, leurs clients paient 19 % de taxes, par rapport à 13 % en Ontario... Pour redresser la situation, nous devrons nous poser des questions et apporter des changements.

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CV

Nom : Danielle Chayer
Titre : Pdg
Organisation : Association des hôteliers du Québec

Mme Chayer compte vingt ans d'expérience dans l'industrie touristique et cinq dans le milieu culturel.

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1 600 - Nombre d'établissements hôteliers au Québec, par rapport à 1 800 il y a trois ans. Cette baisse correspond à 3 000 chambres d'hôtel de moins.

 

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