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Twitter promet de lutter contre la désinformation sur la COVID-19

La Presse Canadienne|Publié le 11 mai 2020

Twitter promet de lutter contre la désinformation sur la COVID-19

Twitter adoptera une approche au cas par cas pour déterminer quels messages seront «signalés». (Photo: Sara Kurfess/ Unsplash)

Le média social Twitter a annoncé lundi qu’il préviendra ses utilisateurs si un message contient des informations contestées, voire fausses, sur le coronavirus.

Il s’agit de la plus récente initiative déployée par les entreprises technologiques pour contrer une autre grande épidémie: la désinformation. Twitter adoptera une approche au cas par cas pour déterminer quels messages seront «signalés» et elle ne supprimera que les messages nuisibles, ont déclaré lundi les dirigeants.

Certains tweets seront publiés avec un lien qui dirigera les utilisateurs vers un autre site contenant des informations supplémentaires sur la COVID-19. D’autres messages pourront être entièrement couverts par une «étiquette d’avertissement» prévenant les utilisateurs que «tout ou partie du contenu partagé dans ce tweet contredit les avis d’experts en santé publique concernant la COVID-19».

Les nouvelles étiquettes pourront être affichées dans une quarantaine de langues et devaient commencer à apparaître dès lundi — mais elles pourraient s’appliquer rétroactivement à des tweets déjà publiés.

Le réseau Twitter ne vérifiera pas directement les faits ou ne contestera pas lui-même les fausses informations, a précisé Nick Pickles, stratège principal mondial de la politique publique de l’entreprise. Les étiquettes d’avertissement dirigeront les utilisateurs vers d’autres tweets, des sites internet de santé publique ou des articles journalistiques.

«Les gens ne veulent pas que nous jouions le rôle de décider pour eux ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas, mais ils veulent que l’on joue un rôle accru en fournissant du contexte», a expliqué M. Pickles.

Cette mince ligne est similaire à celle adoptée par le rival Facebook, qui refuse d’être un «arbitre de la vérité», mais qui a demandé à des «vérificateurs de faits» extérieurs d’être à l’affût des mensonges sur son site. L’Associated Press fait partie de ce programme de vérification des faits de Facebook.

Twitter pourrait par exemple mettre en doute certaines allégations sur l’origine de la COVID-19, qui reste inconnue pour l’instant. Les théories du complot sur la façon dont le virus est apparu et s’il est d’origine humaine ont circulé dans les réseaux sociaux pendant des mois.

Twitter continuera de supprimer les messages sur la COVID-19 qui constituent une menace pour la sécurité d’une personne ou d’un groupe, ainsi que des tentatives d’incitation à la violence de masse ou à des troubles civils généralisés. L’entreprise a déjà supprimé certaines thérapies — fausses — contre le coronavirus, ou les messages qui affirment que la distanciation sociale et le port du masque ne freinent pas la propagation du virus.

Twitter a annoncé en février une initiative similaire pour étiqueter comme «trafiquées» ou «manipulées» des images ou des vidéos sur son site. On voyait alors circuler une vidéo de la présidente de la Chambre des représentants dont la vitesse des images avait été un tout petit peu ralentie pour donner l’impression que la démocrate Nancy Pelosi avait bu ou était diminuée. Depuis lors, Twitter n’a appliqué cette étiquette que deux fois.

Les géants de la technologie Google, Facebook, YouTube et Twitter ont réagi à une propagation mondiale de la désinformation qui s’est déplacée avec le virus depuis le début de l’épidémie en janvier. Le mois dernier, Facebook a également commencé à alerter les utilisateurs en les dirigeant vers le site de l’Organisation mondiale de la santé.