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TikTok annonce la suspension de son application à Hong Kong

AFP|Publié le 07 juillet 2020

TikTok annonce la suspension de son application à Hong Kong

(Photo: 123RF)

Les habitants de Hong Kong ne pourront bientôt plus utiliser le réseau social TikTok, très populaire chez les jeunes, à cause de la récente loi sur la sécurité nationale imposée par la Chine, a annoncé la société.

« À la lumière des événements récents, nous avons décidé d’arrêter l’appli TikTok à Hong Kong », a déclaré un porte-parole à l’AFP.

L’arrêt complet va prendre quelques jours, selon TikTok, qui doit communiquer avec ses annonceurs et ses utilisateurs.

Propriété du groupe chinois ByteDance, l’application comptait 800 millions d’utilisateurs en janvier dans le monde (selon DataReportal).

La plateforme a souvent dû se défendre de ses liens avec la Chine, où sa maison-mère possède une application similaire, sous un autre nom.

Elle a toujours nié partager des données avec les autorités chinoises et assuré ne pas avoir l’intention d’accepter de telles requêtes.

L’annonce de TikTok survient alors qu’un document de 116 pages a été publié par le gouvernement hongkongais, qui confère, en vertu de la nouvelle loi sur la sécurité nationale adoptée la semaine dernière par le Parlement chinois, plus de pouvoirs à la police, notamment en matière de surveillance.

Les forces de l’ordre pourront ainsi contrôler et supprimer sur Internet toute information s’il existe des « motifs raisonnables » de penser qu’elle viole la loi sur la sécurité nationale. 

Les entreprises du secteur et les prestataires pourront être contraints de retirer toute information et leur matériel sera susceptible d’être saisi.

Dans le cas où elles refuseraient de s’exécuter, elles seront passibles d’amendes et d’une peine allant jusqu’à un an de prison.

Les sociétés sont également tenues de fournir les registres d’identification ainsi qu’une assistance pour permettre de déchiffrer des données. 

TikTok n’est pas le premier réseau social à réagir à ce tour de vis: Facebook, Google et Twitter ont confirmé lundi qu’ils ne répondraient plus aux demandes d’informations sur leurs utilisateurs émanant du gouvernement et des autorités de Hong Kong, par respect pour la liberté d’expression.

Jusqu’ici, le réseau fondé par Mark Zuckerberg s’appuyait sur une procédure mondiale pour répondre aux requêtes des gouvernements pour obtenir des informations sur des utilisateurs. 

L’examen de chaque demande tient compte à la fois de la politique interne de Facebook, des lois locales ainsi que des normes internationales concernant les droits de la personne.

Hong Kong, ex-colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997 à condition de conserver certaines libertés, bénéficie d’un accès Internet illimité contrairement à la Chine continentale.

Mais la loi adoptée la semaine dernière par le Parlement chinois pourrait menacer ce régime d’exception.