Le géant japonais de l'électronique grand public Sony a dépassé ses objectifs sur son exercice achevé fin mars. (Photo: 123RF)
Le géant japonais de l’électronique grand public Sony a dépassé ses objectifs sur son exercice achevé fin mars, mais est resté prudent pour l’avenir, s’attendant notamment à un recul de ses ventes dans les jeux vidéo.
Son bénéfice net sur l’exercice écoulé 2023/24 a atteint 970,6 milliards de yens (5,7 milliards d’euros), en recul de 3,5% sur un an, et son bénéfice opérationnel a baissé de 7,2%, malgré une hausse de ses ventes de 19%, selon ses résultats publiés mardi.
Sony explique le repli de son résultat opérationnel par un fort recul de son activité de services financiers, en raison notamment de gains exceptionnels l’année précédente.
Ses résultats ont en revanche été soutenus par ses ventes dans les jeux vidéo grâce à la faiblesse du yen, ainsi que dans le cinéma, où Sony dit avoir bénéficié d’un plus grand nombre de sorties en salles et d’une augmentation des abonnés de son service de streaming de dessins animés Crunchyroll.
Pour l’exercice 2024/25 entamé le 1er avril, Sony prévoit une nouvelle baisse de son bénéfice net (-4,7%) à 925 milliards de yens (5,5 milliards d’euros) et de ses ventes (-5,5%).
Déclin des ventes de PS5
Il escompte notamment une diminution des ventes de sa console PlayStation 5 sortie en 2020, après avoir déjà peiné à atteindre sa cible de 21 millions d’exemplaires vendus pour l’exercice écoulé, objectif qui avait pourtant été abaissé en cours de route.
«Alors que nous entrons dans la seconde moitié du cycle de vie de (cette) console, nous nous attendons à ce que les ventes de PS5 diminuent progressivement», a admis lors d’une conférence de presse Naomi Matsuoka, une vice-présidente du groupe.
L’objectif de ventes en volume de la console pour 2024/25 a été fixé à 18 millions d’unités, a-t-elle précisé.
Plus tôt mardi, le groupe avait annoncé la nomination d’un duo à la tête de Sony Interactive Entertainment (SIE, la «division PlayStation») pour succéder à Jim Ryan, dont le départ, annoncé en septembre dernier, a eu lieu fin mars.
À partir du 1er juin, le Japonais Hideaki Nishino et le Néerlandais Hermen Hulst occuperont chacun un poste de directeur général de SIE, respectivement des produits et services PlayStation et des studios de développement de jeux, des fonctions qu’ils occupaient déjà de fait.
Ils auront fort à faire pour redynamiser la branche PlayStation, qui a annoncé fin février la suppression de 900 emplois, soit 8% de ses effectifs mondiaux.
L’annonce de ces licenciements «semble avoir fait baisser les ventes. Je pense que les consommateurs hésitent à acheter la PS5», a déclaré à l’AFP l’analyste Hideki Yasuda de Toyo Securities, interrogé avant les résultats de Sony.
Sony reste coi sur Paramount
Le directeur opérationnel et financier de Sony, Hiroki Totoki, a refusé mardi de commenter les informations de presse selon lesquelles le groupe nippon veut s’associer avec le fonds d’investissement américain Apollo pour une offre de rachat de l’entreprise de médias et de divertissement Paramount Global, certains médias évoquant un montant de 26 milliards de dollars américains.
Un rachat de Paramount, qui en plus de ses productions cinématographiques possède des chaînes de télévision comme CBS ou MTV et le service de streaming Paramount+, rendrait Sony Pictures Entertainment encore plus puissant, alors que le groupe japonais a récemment essuyé un revers en Inde, où son projet de fusion avec Zee Entertainment a capoté.
«Nous pensons que Sony s’intéresse à Paramount+ pour ses licences, comme les films et les programmes télévisés, et pour les possibilités de créer des synergies avec les activités de Sony dans le domaine des jeux, de l’animation et de la musique», ont commenté des analystes de JP Morgan dans une note.
Sony prévoit malgré tout une hausse de 5,5% de son bénéfice opérationnel en 2024/25, notamment grâce aux performances de sa division de capteurs d’images, qui devrait être tirée par la demande dans les appareils mobiles.
Le groupe a aussi annoncé mardi un fractionnement de ses actions par cinq afin d’accroître leur liquidité, une opération qui prendra effet le 1er octobre, ainsi qu’un programme de rachat de ses propres actions pour un montant total de 250 milliards de yens (1,5 milliard d’euros).