À court terme, il semble que le premier groupe sud-coréen tire son épingle du jeu. (Photo: Getty Images)
Le géant sud-coréen Samsung Electronics a annoncé mardi qu’il s’attendait à une hausse de son bénéfice au premier trimestre, et ce grâce à une forte demande en puces liée au recours massif au télétravail à cause de la COVID-19.
La pandémie a semé le chaos dans des pans entiers de l’économie mondiale. Samsung Electronics, navire amiral du groupe Samsung, a elle-même dû arrêter onze chaînes de montage à cause du coronavirus.
À terme, les analystes s’attendent à ce que le numéro un mondial des téléphones intelligents et des puces mémoire paie cher la chute mondiale de la consommation.
Mais, à court terme, il semble que le premier groupe sud-coréen tire son épingle du jeu, et ce grâce au télétravail qui se développe massivement au temps du confinement.
Dans un bref communiqué, Samsung Electronics a annoncé mardi tabler sur un bénéfice d’exploitation en hausse de 2,7 % au premier trimestre, à 6 400 milliards de wons et sur un chiffre d’affaires en progression de 5 %, à environ 55 000 milliards de wons.
« Il y a eu une forte demande de puces mémoire pour les serveurs de données, car de plus en plus de personnes travaillent de chez elles à cause de cette épidémie », a expliqué Tom Kang, analyste chez Counterpoint, cabinet basé à Hong Kong.
« Nous observons aussi une hausse de la demande en ordinateurs portables de la part d’entreprises qui n’étaient pas totalement prêtes au travail à distance. »
Récession mondiale
Samsung Electronics est cruciale pour la Corée du Sud puisque le groupe Samsung est le plus gros des conglomérats familiaux, connus sous le nom de chaebols, qui dominent la 12e économie mondiale.
L’action a clôturé mardi sur une hausse de 1,8 %. Mais cela ne suffit pas à compenser une chute de près de 20 % depuis un plus haut en janvier, qui est largement due aux répercussions économiques de l’épidémie.
À long terme, les perspectives de Samsung sont beaucoup plus incertaines: l’agence de notation Fitch Ratings table désormais sur une contraction cette année de 1,9 % de l’économie mondiale, et de 3,3 % aux États-Unis, ce qui risque de faire grimper le chômage et de plomber la consommation.
Samsung avait initialement placé tous ses espoirs pour 2020 dans le déploiement de la 5G et le lancement de nouveaux appareils, et notamment le Galaxy Z-Flip, son appareil pliable présenté début février.
Tous les fabricants d’électronique devraient fortement ressentir la récession à venir, avec le ralentissement de la production des usines et de la circulation des biens, la fermeture des points de vente pour les consommateurs, et la détérioration brutale de l’emploi.
Recul attendu au deuxième trimestre
En février, les ventes de téléphones intelligents avaient chuté de 14 % dans le monde et 40 % en Chine, d’après Counterpoint.
« Les ventes de semi-conducteurs devraient progresser en raison de la hausse du prix des puces mémoire », a déclaré à Bloomberg News Greg Roh, de HMC Securities.
Mais les divisions informatique et mobile « vont probablement voir leurs revenus reculer », a-t-il ajouté.
Les zones Amérique du Nord, Asie et Europe, cruciales pour Samsung, sont les plus touchées par le virus, a observé James Kang, d’Euromonitor.
« Du fait de la fermeture des commerces, de la baisse des approvisionnements et du moral des consommateurs en berne, le chiffre d’affaires dans ces régions pourrait plonger de façon dramatique au deuxième trimestre », a-t-il averti.
Autre souci pour Samsung Electronics: son vice-président Lee Jae-yong, qui est aussi l’héritier du groupe, est rejugé dans le tentaculaire scandale de corruption qui avait entraîné la destitution de la présidente Park Geun-hye, et qui pourrait le renvoyer en prison.
LG Electronics, South Korea, deuxième fabricant sud-coréen d’électroménagers, table également sur des résultats meilleurs que prévus au premier trimestre. Il prévoit un bénéfice d’exploitation de 1 090 milliards de wons, en hausse de 21,1 % par rapport au premier trimestre 2019.