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Les fournisseurs de services de communication Iristel et Ice Wireless vont étendre le réseau 3G, 4G et LTE dans 70 communautés canadiennes éloignées d’ici 2025.
Les montants engagés n’ont pas été dévoilés. « Des annonces plus précises seront faites quand les communautés en Arctique et dans le nord-est du Québec où le réseau sera déployé seront annoncées. Le plan poursuit une expansion du réseau déjà commencée à Kuujjuaq et Quaqtaq », explique Jean-François Dumoulin VP, Affaires réglementaires et gouvernementales pour Ice Wireless et Iristel. D’autres collectivités à Terre-Neuve-et-Labrador pourraient s’ajouter.
Huawei comme fournisseur d’équipement
Iristel fera affaire avec le manufacturier chinois Huawei pour le design du réseau et l’équipement de transmission radio, soit «Tout ce qui est branché aux antennes», vulgarise M. Dumoulin. Et ce, alors même que le gouvernement fédéral évalue encore si l’entreprise chinoise pourra participer au déploiement du réseau 5G au Canada. Est-ce qu’il faut s’inquiéter? « Nous faisons affaire avec Huawei depuis 2013. Nous les connaissons bien, ils sont bien intégrés à notre réseau. Comme d’autres opérateurs qui font aussi affaire avec Huawei depuis longtemps.»
Il précise que «La sécurité de notre réseau nous préoccupe énormément. Nous ne pensons pas qu’il y a plus de risque avec Huawei qu’avec d’autres. Au fil des années, nous avons dû nous adapter aux normes du gouvernement, qui sont publiques (le Programme d’examen de la sécurité du CST visant les technologies 3G, 4G et LTE, NDLR). Je sais que nous respectons ces normes.»
S’il y a un risque, c’est au niveau des affaires. « Si jamais les normes changeaient, nous aurons éventuellement à remplacer de l’équipement. Mais nous avons considéré le risque, nous croyons qu’il est faible pour la technologie 3G, 4G et LTE que nous déployons en région éloignée. » M. Desjardins ajoute que l’entreprise utilise aussi l’équipement d’autres manufacturiers. « Si la situation change, nous savons que nous pouvons passer à d’autres fournisseurs. »
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L’an dernier, Iristel a fait l’acquisition de Télécommunications de l’Est (TDE), avec ses installations et ses tours radio, mais aussi d’I-Mobileca inc., qui détenait la licence de spectre nécessaire. « Avec le réseau d’Iristel, nous avons les éléments essentiels pour développer un réseau cellulaire. Il nous faudra construire de nouvelles tours, mais dans la mesure du possible nous comptons d’utiliser celles que nous avons déjà. », précise M. Dumoulin.
Le plan sera rentable, ajoute-t-il. « Nous déployons où l’on croit que c’est économiquement viable, parfois avec des partenariats. Si nous allons ailleurs, nous pourrions considérer d’utiliser des programmes du gouvernement. »
Mardi dernier, le ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique, l’honorable Navdeep Bains, a annoncé de mesures pour rendre les licences d’accès au spectre moins coûteuses pour les fournisseurs de services de télécommunications, surtout les petits fournisseurs des régions rurales. Selon M. Dumoulin, « La réduction des droits d’accès va nous aider partout où nous comptons faire des installations micro-ondes. »
Certaines communautés visées sont encore liées par des connexions radio, d’une grande portée, mais qui n’ont pas la capacité suffisante pour faire beaucoup d’appels en même temps, ni de transférer des données rapidement. « C’est une technologie ciblée pour des usages commerciaux, mais pas pour les communautés. »
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Le budget fédéral de 2019 annonçait des mesures totalisant plus de 5 milliards de dollars d’investissements sur 10 ans pour que 95 % des Canadiens aient un accès à internet haute vitesse d’au moins 50 Mb/s en aval (et 10 Mb/s en amont) en 2026. L’ensemble de la population devrait y avoir accès d’ici 2030, une mesure qui vise à améliorer l’inclusion sociale et économique.
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Iristel est un fournisseur canadien à capital fermé de services téléphoniques locaux, fondé en 1999, dont le siège social est à Markham en Ontario. Sa filiale, Ice Wireless, est opérateur des réseaux mobiles dans les régions rurales et éloignées du nord du Canada. L’entreprise compte au total environ 200 employés.