Meng Wanzhou a été arrêtée à Vancouver à la demande de la justice américaine en 2018. (Photo: Getty Images)
Une cadre de Huawei arrêtée au Canada fin 2018 a demandé lundi un report de plusieurs mois de la dernière phase des audiences d’extradition vers les États-Unis, en raison de nouveaux documents susceptibles de l’innocenter selon ses avocats.
Ces derniers demandent que les prochaines audiences devant la Cour suprême de Colombie-Britannique, qui devaient débuter le 26 avril pour trois semaines, ne reprennent que le 3 août.
La défense de Meng Wanzhou, arrêtée à Vancouver à la demande de la justice américaine, estime avoir besoin de plus de temps pour étudier de nouveaux documents que la Banque HSBC a accepté de lui transmettre.
Ces documents pourraient, selon ces avocats, montrer que les États-Unis ont délibérément « trompé » le Canada sur les allégations de fraude qui sont reprochées à l’ex-directrice financière de Huawei.
« Nous voulons un ajournement d’une durée limitée pour étudier ce que nous considérons être des documents pertinents », a plaidé lundi Richard Peck, l’un des avocats de Mme Meng. « Cet ajournement est nécessaire pour assurer une équité fondamentale », a-t-il dit.
Le géant chinois des télécoms avait annoncé le 12 avril dernier avoir trouvé un accord avec la Banque HSBC à Hong Kong pour obtenir de nouveaux documents dans cette affaire, après avoir essuyé un échec lors d’une demande similaire devant un tribunal de Londres en février dernier.
Les États-Unis accusent la fille du fondateur de Huawei d’avoir menti à un cadre de la Banque HSBC, lors d’une rencontre à Hong Kong en 2013, sur les liens entre le groupe chinois et une filiale qui vendait des équipements à l’Iran, exposant l’établissement à des sanctions américaines.
Le représentant du procureur canadien a rejeté cette nouvelle requête, qui devra être tranchée par la juge qui dirige les audiences.
« C’est la dernière tentative en date de transformer cette procédure en un procès criminel qui devrait se tenir » aux États-Unis, a estimé l’accusation dans un document publié lundi à l’audience. « Elle repose sur des allégations non confirmées (…) fermement contestées par l’accusation ».
L’arrestation de Meng Wanzhou début décembre 2018 à l’aéroport de Vancouver, suivie quelques jours plus tard en Chine par celle de deux Canadiens accusés d’espionnage et récemment jugés, a provoqué une grave crise diplomatique entre Pékin et Ottawa.