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Les risques que fait courir Huawei à la sécurité des futurs réseaux de communications mobiles de cinquième génération doivent être pris au sérieux, a affirmé jeudi le chef de l’OTAN Jens Stoltenberg, sur fond d’intensification des pressions de Washington pour empêcher l’Europe de s’équiper chez le géant chinois.
Les 29 pays membres de l’Alliance ont engagé des consultations sur Huawei, considéré par le gouvernement américain comme une menace pour l’Europe, a annoncé Jens Stoltenberg.
Les États-Unis et plusieurs autres pays occidentaux ont exclu Huawei des appels d’offres pour la mise en place de réseaux ultrarapides de 5G, en raison des liens étroits que cette société entretient avec le gouvernement chinois.
« Certains alliés ont exprimé leurs préoccupations et l’OTAN prend ces préoccupations très au sérieux », a déclaré M. Stoltenberg au cours d’une conférence de presse à Bruxelles, où se trouve le siège de l’Alliance atlantique.
« Nous sommes maintenant en étroite consultation sur cette question, y compris sur les aspects sécuritaires des investissements dans les réseaux 5G », a-t-il expliqué.
La chancelière allemande Angela Merkel a annoncé mardi l’intention de Berlin de consulter Washington sur l’utilisation de la technologie Huawei.
Selon le Wall Street Journal, l’ambassadeur des États-Unis a prévenu l’Allemagne que les États-Unis pourraient réduire les échanges de renseignements et autres informations si la technologie Huawei était intégrée aux infrastructures de télécommunications 5G de ce pays.
Le géant chinois des télécommunications nie les allégations selon lesquelles ses équipements pourraient être utilisés à des fins d’espionnage.
Mais le général américain Curtis Scaparrotti, le commandant suprême des forces alliées de l’OTAN en Europe, a mis en garde contre « l’incroyable capacité d’extraction de données » liée à la « bande passante de la 5 G » au cours d’une audition par la Commission Défense de la Chambre des Représentants aux États-Unis.
Si la technologie Huawei est utilisée par des pays dans leurs systèmes de communications en matière de défense, l’armée américaine ne communiquera plus avec eux, a averti le général Scaparrotti.
Les systèmes 5G de la prochaine génération apporteront une connectivité quasi instantanée qui peut permettre la mise au point de technologies futuristes telles que les voitures sans pilote.
M. Stoltenberg a rappelé que si la création de réseaux 5G était une question commerciale et économique, elle avait également des répercussions sur la sécurité. « C’est la raison pour laquelle nous continuerons à nous consulter, à évaluer et à examiner si l’OTAN a un rôle à jouer dans le traitement des aspects sécuritaires liés à ce type d’infrastructures », a-t-il déclaré.
Ces dernières années, l’Alliance atlantique a renforcé ses défenses contre la cyberguerre, de plus en plus présente dans les conflits modernes.