Les revenus de Shopify passent la barre du milliard de dollars
La Presse Canadienne|Publié le 28 juillet 2021(Photo: 123RF)
Les revenus de Shopify (SHOP) ont franchi la barre du milliard de dollars pour la première fois en un seul trimestre, et le volume de produits vendus par l’entremise de ses services a atteint un niveau record, alors que les entreprises ont commencé à rouvrir avec la fin de la troisième vague de contaminations de la pandémie de COVID-19.
L’entreprise spécialisée dans le commerce électronique, qui est établie à Ottawa, mais préfère affirmer que son siège social se trouve « sur internet, partout », a attribué les jalons annoncés mercredi à la réouverture des magasins, restaurants et lieux de prédilection temporairement fermés à cause de la crise sanitaire et à la montée en popularité du magasinage en ligne.
Le chiffre d’affaires de Shopify pour son deuxième trimestre, clos le 30 juin, a atteint 1,1 milliard $ US, ce qui représentait une hausse de 57 % par rapport à celui de 714,3 millions $ US de la même période l’an dernier.
La valeur brute des marchandises (GMV), une mesure clé calculant la valeur totale, en dollars, des commandes facilitées par la plateforme Shopify, a atteint 42,2 milliards $ US, soit une augmentation de 12,1 milliards $ US, ou 40 %, par rapport au deuxième trimestre de 2020.
« Dans les endroits qui ont commencé à rouvrir, comme le Royaume-Uni, le GMV a augmenté plus rapidement que notre GMV d’ensemble au cours du trimestre d’une année à l’autre, indiquant que le commerce en ligne et en magasin ne sont plus mutuellement exclusifs », a expliqué le président de Shopify, Harley Finkelstein, lors d’une conférence téléphonique.
« Même si nous avons commencé à constater un retour de certaines dépenses de consommation pour les services et les loisirs vers la fin du trimestre, ce à quoi nous nous attendions, toutes les régions restent à des niveaux de GMV supérieurs aux niveaux d’avant la COVID. »
Shopify a passé une grande partie de la pandémie sous les projecteurs, puisqu’elle propose des solutions numériques pour aider les entreprises à vendre des biens et des services en ligne.
Alors que les responsables de la santé et les politiciens imposaient des restrictions sur les achats et sur les entreprises qui pouvaient rester ouvertes, Shopify a aidé de nombreuses entreprises à migrer en ligne et leur ont proposé de nombreux essais gratuits.
Les analystes ont surveillé de près si l’entreprise pouvait conserver ces clients malgré la fin des essais gratuits et l’assouplissement des restrictions liées à la COVID.
La pandémie a attisé la concurrence
La société a indiqué s’attendre à ce que les revenus progressent rapidement en 2021, mais moins qu’en 2020, puisque le nombre d’entreprises qui adoptent sa plateforme est moins élevé que l’an dernier, même s’il reste supérieur à n’importe quelle année avant 2020.
La pandémie a également intensifié sa bataille avec le géant américain du commerce électronique, Amazon.com.
Ces dernières années, Shopify a mis sur pied un réseau de distribution concurrent qu’elle prévoit développer et rendre plus efficace.
En juin, elle a annoncé qu’à partir du mois d’août, elle renoncerait à sa part du premier million de dollars de revenus générés chaque année par les développeurs sur la gamme de fonctionnalités de réservation, d’outils d’abonnement et d’autres produits qu’ils conçoivent pour son logiciel.
Shopify recueillait jusqu’à maintenant une part de 20 % de tous les revenus générés par chacun des quelque 6000 développeurs qui créent et vendent des outils pouvant être intégrés et utilisés avec les systèmes de Shopify. Désormais, elle ne prendra plus que 15 % des revenus une fois la barre du million de dollars atteinte.
Shopify faisait ainsi monter la pression sur Amazon, qui avait indiqué précédemment qu’il ne prendrait plus qu’une part de 20 % des revenus des développeurs qui ont fait au moins un million de dollars au cours de la dernière année civile, plutôt que 30 %. Ceux qui font moins d’un million de dollars de revenus dans le magasin d’applications d’Amazon obtiendront en outre l’équivalent de 10 % de leurs revenus en crédits pour les services web de l’entreprise.
Apple et Google ont également réduit à 15 % leur part du premier million de dollars de revenus des développeurs, par rapport à 30 % précédemment.
Le chef de la direction de Shopify, Tobi Lutke, s’est prononcé mercredi sur l’incidence, pour les commerçants, de la récente décision d’Apple de permettre aux utilisateurs de ne pas être suivis par les applications qu’ils utilisent et téléchargent sur ses téléphones iPhone.
« À court terme, nous croyons que cela réduira l’efficacité de certaines publicités, mais je pense que cela incitera davantage les commerçants à rechercher de nouvelles façons et de multiples façons de se connecter avec leurs acheteurs, en plus du fait que les publicités sont de plus en plus chères », a-t-il affirmé.
Profit supérieur aux attentes
Shopify a réalisé un profit de 879,1 millions $ US, ou 6,90 $ US par action, par rapport à un bénéfice de 36 millions $ US, ou 29 cents US par action, lors du même trimestre l’an dernier.
Le bénéfice net pour le trimestre clos le 30 juin comprenait un gain net non réalisé de 778 millions $ US lié à des placements en actions.
En excluant les éléments non récurrents, Shopify a fait état d’un profit ajusté de 284,6 millions $, ou 2,24 $ US par action, ce qui se comparait à un profit ajusté de 129,4 millions $ US, ou 1,05 $ US par action, pour le deuxième trimestre de 2020.
Les analystes s’attendaient à ce que Shopify engrange un profit ajusté par action de 97 cents US, à partir de revenus de 1,05 milliard $ US, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.