CD Projekt RED se dispute avec le français Ubisoft la première place parmi les développeurs de jeux européens. (Photo: Getty Images)
Le très attendu jeu vidéo dystopique Cyberpunk 2077 réalisé par le polonais CD Projekt RED (CDR) est sorti officiellement jeudi dans le monde entier, ses auteurs s’étant engagés à corriger les graphismes qui risquent de provoquer des crises d’épilepsie.
Malgré une campagne de promotion digne d’un film d’Hollywood, le lancement du jeu a connu des entraves.
La sortie a été retardée deux fois cette année et les développeurs ont été contraints d’ajouter des avertissements quand un des critiques s’est plaint d’avoir connu une crise d’épilepsie.
Le CD Projekt RED a aussitôt déclaré qu’il recherchait une « solution plus durable » pour prévenir le risque sanitaire, « dès que possible ».
Le site metacritic.com dote Cyberpunk d’une note de 91 sur 100, basé sur 50 opinions différentes, parlant d’« une histoire d’action et d’aventure, dans monde ouvert, qui se joue à Night City, une mégalopole obsédée par le pouvoir, le glamour et des modifications de corps ».
Pour The Digital Fix, le jeu « porte le jeu en monde ouvert vers une nouvelle génération », alors que Gameblog.fr évoque « un chef-d’œuvre ».
Tous en chœur, les critiques pointent cependant un nombre de bugs impressionnant et des défauts de graphismes, certains allant même jusqu’à suggérer d’ajourner l’achat du jeu de plusieurs mois, le temps de voir les correctifs arriver.
« Sur la PS4 (console), les graphismes sont horribles. Je ne peux pas le supporter », a déclaré le joueur polonais Michal Muszynski, cité par le site local Komputer Swiat.
Des déclarations qui risquent de faire grincer les dents au QG de CD Projekt RED à Varsovie, à qui on doit déjà « The Witcher, Wild Hunt » sorti en 2015 et considéré comme un des meilleurs jeux de dernières années, a tout fait pour séduire les joueurs.
« The Witcher » a propulsé la valeur boursière de CD Projekt RED à 42,7 milliards de zloty (14,9 milliards de dollars canadiens), ce qui lui a permis de disputer avec le français Ubisoft la première place parmi les développeurs de jeux européens.
18 langues différentes
Selon les estimations de la banque polonaise BOS, le budget de Cyberpunk 2077, basé sur un jeu de rôle imaginé par l’Américain Mike Pondsmith, est estimé à 1,2 milliard de zlotys (419 millions de dollars canadiens), ce qui ferait de Cyberpunk 2077 un des jeux vidéo les plus chers de l’histoire.
Pour mettre toutes les chances de son côté, le studio a également séduit un des acteurs les plus cotés, l’Américain Keanu Reeves, connu pour ses rôles dans « Matrix » ou « John Wick ».
Dans le jeu qui sort en 18 langues différentes, dont 10 versions doublées, il prête son visage à l’un des principaux personnages, Johnny Silverhand.
La campagne de publicité, estimée à des dizaines de milliers d’euros et lancée dans 55 pays et en 34 langues est comparable à « celle d’un bon film », a indiqué à l’AFP le patron et co-fondateur du studio, Marcin Iwinski.
Le héros principal du jeu, « V », blouson de cuir stylé et pistolet à la main, s’affiche aussi bien sur les bus de Varsovie ou de Londres que sur des écrans géants à Times Square à New York.
Mais c’est surtout la taille du jeu qui se déroule dans une ville dystopique, Night City, gangrénée par le crime, où le sexe et les implants cybernétiques jouent un rôle majeur, qui sont mis en avant par le studio polonais.
« Ville la plus fascinante »
« On propose une nouvelle qualité en ce qui concerne l’immersion du joueur dans l’histoire, son interaction avec d’autres personnages, les dialogues, la façon de se déplacer » dans Night City, souligne Marcin Iwinski.
« Le jeu est immense. Dans sa version anglaise, il compte 450 heures de dialogues, avec plus de 125 acteurs. On peut y passer de nombreuses heures, car le jeu n’est pas linéaire », ajoute-t-il.
« La taille et l’ampleur de Night City sont absolument étourdissantes » confirme le site spécialisé IGN France soulignant que le jeu offrait au joueur « un niveau de contrôle absolument étonnant ».
Pour IGN Japon, « la plus grande réussite de Cyberpunk 2077 est Night City, la ville la plus fascinante de l’histoire du jeu vidéo à ce jour ».
Pour Marcin Iwinski, Cyberpunk est « une vision de réalité imaginable ». « Aujourd’hui, nous avons déjà des implants, pas aussi sophistiqués que dans notre jeu. Cyberpunk est une extrapolation de l’avenir. On verra s’il y ressemblera ».