Au troisième trimestre, le chiffre d’affaires d’Intel a chuté de 20% à 15,3 milliards de dollars. (Photo: 123RF)
New York — Le géant américain des semi-conducteurs Intel a encore abaissé jeudi ses prévisions pour l’année alors que les achats d’appareils électroniques se tassent et a prévu d’augmenter ses mesures de réduction de coûts, à commencer par des suppressions d’emplois.
Non seulement la demande pour les ordinateurs de la part des consommateurs a continué à se détériorer au troisième trimestre, mais la demande de la part des entreprises a aussi commencé à fléchir, a expliqué le patron de l’entreprise, Pat Gelsinger, lors d’une conférence téléphonique. Et les clients ont eu tendance à piocher dans les stocks à leur disposition.
Pour s’ajuster au nouvel environnement économique, le groupe prévoit désormais de réaliser un chiffre d’affaires compris entre 63 et 64 milliards de dollars cette année. Soit moins que les 65 à 68 milliards prévus en juillet, et bien loin des 74 milliards annoncés en début d’année.
Au troisième trimestre, le chiffre d’affaires d’Intel a chuté de 20% à 15,3 milliards de dollars. En plus d’une diminution des ventes pour les composants à destination des ordinateurs, la demande a aussi baissé pour la division couvrant les centres de données et l’intelligence artificielle, en proie à une concurrence accrue.
Le bénéfice net de l’entreprise a fondu: il a été divisé par plus de six par rapport à la même période l’an dernier pour s’afficher à 1 milliard de dollars.
Pour faire face à ce trou d’air, Intel a déjà engagé des mesures d’économies et passé dans ses comptes des charges de restructuration à hauteur de 664 millions de dollars au troisième trimestre.
Le groupe prévoit de réduire au total ses dépenses de 3 milliards de dollars en 2023 et ambitionne d’atteindre 8 à 10 milliards de dollars d’économies par an d’ici 2025 via des réductions de coûts et des mesures de rationalisation.
Pat Gelsinger a évoqué des suppressions d’emplois sans toutefois chiffrer leur ampleur.
«Ce sont des décisions difficiles», mais «nous devons trouver un équilibre entre une augmentation des investissements» sur certains segments «et des mesures d’efficacité ailleurs», a-t-il souligné.
Intel a notamment dévoilé en début d’année son intention d’investir jusqu’à 80 milliards d’euros sur dix ans en Europe, avec comme projet phare l’implantation en Allemagne d’un «méga-site» de fabrication, ainsi que 20 milliards de dollars pour deux nouvelles usines de puces électroniques dans l’Ohio aux États-Unis.
Le groupe, qui a profité de l’explosion de la demande pour les ordinateurs et appareils électroniques avec le télétravail et l’école à distance pendant la pandémie de Covid-19, employait fin septembre 131 500 personnes, soit 12% de plus que l’an dernier à la même date.
À la Bourse de New York, l’action d’Intel, qui a baissé d’environ 50% depuis le début de l’année, montait de plus de 5% dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance officielle.
Le groupe s’est officiellement séparé mercredi de sa filiale spécialisée dans l’assistance et la conduite autonome, Mobileye, qui a fait une entrée remarquée à Wall Street en terminant sa première séance en hausse de 35%.