L’annonce d’IBM faisait suite à d’autres engagements similaires, et tout aussi spectaculaires, de groupes technologiques. (Photo: 123RF)
Washington — Le géant de l’informatique IBM, qui reçoit jeudi une visite du président américain Joe Biden, annoncera à cette occasion un investissement de 20 G$US dans la vallée de l’Hudson, au nord de New York, selon un responsable de la Maison-Blanche.
Cet investissement, qui s’étalera sur une décennie, sera consacré à la recherche et développement, dans le domaine des semi-conducteurs, de l’intelligence artificielle et de l’informatique quantique, ainsi qu’à la fabrication, a-t-il précisé.
IBM veut notamment faire du site de Poughkeepsie son centre névralgique de développement de l’informatique quantique, a indiqué cette source.
Elle a relevé que l’annonce d’IBM faisait suite à d’autres engagements similaires, et tout aussi spectaculaires, de groupes technologiques.
Le géant technologique américain Micron va ainsi investir jusqu’à 100 G$US sur plus de 20 ans dans la construction de la plus grande usine de semi-conducteurs aux États-Unis, tandis que son concurrent Intel va engager 20 G$US sur un nouveau site dans l’Ohio.
Autant d’initiatives dont la Maison-Blanche s’attribue volontiers le mérite, après avoir fait voter cet été au Congrès une enveloppe de 52,7 G$US pour subventionner la recherche et l’investissement dans les semi-conducteurs aux États-Unis, ainsi que dans plusieurs technologies de pointe.
Parmi elles l’informatique quantique, qui doit permettre à la prochaine génération d’ordinateurs d’effectuer des calculs d’une complexité diabolique à une vitesse folle.
Cette technologie se fait fort de mettre en pratique les découvertes de la mécanique quantique, science de l’incertitude et des calculs simultanés, par opposition à l’informatique d’aujourd’hui, basée sur un principe de certitude binaire et sur des successions de données.
«Nous assistons à un boom manufacturier dans le pays, qui renforce notre économie et notre sécurité nationale en créant des emplois bien payés et américains» s’est félicité le responsable de la Maison-Blanche, qui n’a pas voulu être identifié.
Au-delà des évidentes retombées sociales et politiques, le calcul du président Joe Biden, partisan décomplexé du patriotisme économique, est aussi diplomatique.
Il veut réduire la dépendance des États-Unis aux technologies importées, en particulier depuis l’Asie, sur fond de rivalité technologique et stratégique avec la Chine.