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Washington a exprimé sa déception mardi peu après la décision du gouvernement britannique de donner son feu vert à une participation limitée du chinois Huawei au réseau 5G, faisant fi des pressions de son allié américain.
« Les États-Unis sont déçus par la décision du Royaume-Uni », a déclaré un responsable américain sous couvert d’anonymat. « Il n’y a pas d’option sûre pour des équipementiers qui ne sont pas fiables (quand on leur confie de) contrôler n’importe quelle partie d’un réseau 5G », a-t-il estimé.
Il a toutefois ajouté que les Américains étaient « impatients de travailler avec le Royaume-Uni sur une voie à suivre qui aboutira à l’exclusion des composants des fournisseurs des réseaux 5G qui n’ont pas été autorisés » par les États-Unis.
Le gouvernement britannique a annoncé que le feu vert était limité puisqu’il ne permettra pas à Huawei de prendre part au « coeur » du réseau, notamment les serveurs où transitent les données des utilisateurs ni d’être présent dans des zones géographiques sensibles comme les sites nucléaires et les bases militaires.
Des opérateurs comme Huawei seront toutefois autorisés dans les infrastructures non stratégiques comme les antennes-relais, qui permettent la connexion des téléphones mobiles au réseau, avec une part de marché limitée à 35 %.
« Nous continuons d’exhorter tous les pays à évaluer soigneusement les impacts économiques et de sécurité nationale à long terme de l’accès des fournisseurs non fiables à l’importante infrastructure 5G », a poursuivi le responsable américain.
Cette friction intervient alors que le Royaume-Uni doit entrer en négociation pour nouer un accord commercial avec les États-Unis après sa sortie de l’Union européenne qui doit intervenir dans quelques jours.
Les États-Unis exigent depuis de longs mois des pays européens, et en particulier du Royaume-Uni, qu’ils excluent Huawei de leurs réseaux, invoquant ses liens étroits avec le gouvernement chinois et des risques d’espionnage, ce que le groupe chinois a toujours démenti.
Le département du Commerce américain avait placé en mai le géant chinois des télécoms sur liste noire.
Pour l’heure, les entreprises américaines qui fournissent à Huawei des composants ne compromettant pas la sécurité nationale des États-Unis bénéficient de licences provisoires jusqu’au 16 février pour continuer de commercer avec la firme chinoise.
La technologie 5G, qui doit proposer un débit 100 fois plus rapide que celui des réseaux 4G existants, est présentée comme un bouleversement en matière de télécoms dans le monde avec de nouvelles applications, comme les objets connectés, les voitures sans conducteur ou la télémédecine.
Mais les services de renseignement américains redoutent que Huawei permette aux autorités chinoises de passer par ses équipements pour surveiller les communications et trafics de données dans un pays.