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Facebook a mis en place des systèmes pour ne plus récolter des données confidentielles d’utilisateurs, à partir d’applications tierces, sur leur santé ou leurs pratiques religieuses, après une enquête des services financiers de l’État de New York.
« Le manque de standards universels et de régulation numérique a pavé le chemin pour des collectes et partages de données agressifs, qui ont porté atteinte au respect de la vie privée de très nombreux New Yorkais », a déclaré Andrew Cuomo, le gouverneur de l’État, dans un communiqué jeudi.
L’enquête a révélé que le géant des réseaux sociaux recevait des informations personnelles sensibles (des diagnostics médicaux, des données sur la fertilité, des éléments financiers, etc) de la part d’applications tierces.
Celles-ci partageaient les informations avec les services d’analyses de données de Facebook que le groupe californien met gratuitement à leur disposition.
Cette pratique enfreignait le règlement de Facebook, mais l’entreprise « n’a quasiment rien fait pour appliquer ses règles ou bloquer le flot de données sensibles avant l’enquête de l’État », note le communiqué.
« Facebook disait aux éditeurs d’applications et aux sites web de ne pas partager d’infos médicales, financières et autres éléments personnels sur les consommateurs, mais ne faisait rien pour les en empêcher », a noté Linda Lacewell, la cheffe des services financiers de l’État.
« L’envoi de données sensibles via des outils tiers est un problème répandu dans l’industrie et nous avons été contents de travailler avec New York sur les moyens de le résoudre », a réagi un porte-parole de Facebook.
« Nous avons amélioré nos efforts pour détecter et bloquer des données potentiellement sensibles et nous en faisons plus pour éduquer les annonceurs sur la bonne façon d’utiliser nos outils », a-t-il ajouté.
Facebook s’est désormais doté de filtres numériques, censés identifier et bloquer les informations confidentielles avant qu’elles ne se retrouvent sur son système, d’après le bureau du gouverneur.
Andrew Cuomo avait demandé cette enquête après un article du Wall Street Journal qui décrivait le problème avec des tiers comme Flo, une appli de santé.
Il appelle aussi à une mise à jour des lois fédérales pour mieux protéger les consommateurs, car « les législations actuelles sont en retard sur les avancées technologiques de l’industrie du “big data” (données, NDLR) ».
Les États-Unis n’ont pas de loi fédérale sur la confidentialité des données comme le règlement européen sur la protection des données.
Certains États, la Californie en tête, ont cependant adopté des lois similaires au texte européen.