Cybersécurité: attention aux messages sur la COVID-19
La Presse Canadienne|Publié le 18 novembre 2020(Photo: 123RF)
L’agence fédérale qui surveille les menaces en ligne prévient que des fraudeurs imitent du contenu lié à la COVID−19 pour inciter leurs victimes à cliquer sur des liens et des pièces jointes malveillantes.
Dans un rapport publié mercredi, le Centre canadien pour la cybersécurité rappelle que les escrocs en ligne sont très conscients du sentiment d’anxiété des citoyens face à la pandémie, et que ceux−ci peuvent baisser la garde lorsqu’ils reçoivent des courriels, des textos ou des publicités liés au coronavirus.
Le Centre affirme que ces «leurres COVID−19» tentent souvent d’imiter l’image et le style d’institutions tout à fait légitimes, comme les organisations internationales ou les agences de santé publique. Les fraudeurs peuvent produire des copies très convaincantes de sites internet gouvernementaux et de correspondance officielle.
Une campagne d’hameçonnage par texto prétendait ainsi donner accès à un versement de la Prestation canadienne d’urgence (PCU), mais seulement lorsque la «cible» divulguait des détails financiers personnels.
Une autre campagne se faisait passer pour l’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la docteure Theresa Tam, afin de diffuser des logiciels malveillants par l’entremise d’une fausse «mise à jour COVID−19», qui semblait tout à fait officielle et authentique.
Le rapport du Centre canadien pour la cybersécurité, la plus récente «Évaluation des cybermenaces nationales 2020 du Canada», indique que la pandémie de COVID−19 a illustré à quel point l’économie canadienne dépend de l’infrastructure numérique.
«Face à la hausse subite du nombre de Canadiens travaillant à la maison, il est essentiel de protéger les cyberinfrastructures, les infrastructures de télécommunications, le matériel, les logiciels et les chaînes d’approvisionnement qui les prennent en charge, pour assurer la sécurité nationale et la prospérité économique du Canada», lit−on dans le rapport.
«Dans le contexte de la COVID−19, cette tendance s’est accélérée pour permettre aux Canadiens de travailler, de magasiner et de socialiser à distance. (…) Cependant, alors que les dispositifs, l’information et les activités se tournent vers internet, ils deviennent également vulnérables face aux auteurs de cybermenace.»
Alors que les activités d’ingérence étrangère en ligne ont tendance à augmenter autour des élections, ces campagnes frauduleuses ont élargi leur portée depuis 2018, afin de réagir et de s’adapter aux événements actuels, prévient le Centre.
«Par exemple, nous avons noté que l’attention des récentes campagnes (d’ingérence) s’est tournée sur la COVID−19 et les mesures prises par les gouvernements face à la pandémie», indique le rapport.
«Les campagnes de désinformation ont également cherché à discréditer et à critiquer les politiciens canadiens dans le but de nuire à leur réputation», poursuit−on.
«Nous estimons néanmoins que, comparativement à d’autres pays, les Canadiens ne présentent pas une cible prioritaire en ce qui a trait aux campagnes d’influence étrangère en ligne, mais les positions prises par le Canada sur des enjeux prioritaires d’ordre géopolitique pourraient faire augmenter la menace.»