L'ingénieure aéronautique Farah Alibay a envisagé de quitter la Nasa à cause des microagressions qu'elle y a vécues en début de parcours. (Photo: Getty Images)
RHéveil-matin est une rubrique quotidienne où l’on présente aux gestionnaires et à leurs employés des solutions inspirantes pour bien commencer leur journée. En sirotant votre breuvage préféré, découvrez des astuces inédites pour rendre vos 9@5 productifs et stimulants.
RHÉVEIL-MATIN. Au-delà de son adoption à des fins pratiques, l’intelligence artificielle (IA) générative promet de transformer à court terme la profession de conseillers en ressources humaines agréés, car ils devront s’assurer que les membres de leur organisation en feront un usage éthique, met en garde Alina Nusa Stamate, professeure à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM.
Au Congrès RH 2023, la conseillère en ressources humaines agréée (CRHA) rappelle que cette technologie promet d’aider autant à la gestion de la performance des travailleurs qu’à la sélection du personnel, en passant par la planification des effectifs et l’analyse de la conformité légale et règlementaire.
Toutefois, l’utilisation de ChatGPT n’est pas sans risque pour les organisations, souligne la chercheure: des données sensibles pourraient lui être par exemple divulguées afin d’aider à prendre une décision, alors que des symptômes psychologiques pourraient s’aggraver si un employé s’en sert comme un soutien psychologique.
Celle qui est aussi membre de l’Ordre des psychologues du Québec ajoute que «selon une étude réalisée en 2023, un Canadien sur cinq utilise des outils d’intelligence artificielle générative dans son travail ou ses études et certains pourraient ne pas toujours en faire un usage responsable.» Elle estime que cette gestion du changement et le développement du sens critique incombent au département des ressources humaines.
En plus des biais cognitifs dont elle peut faire preuve, cette technologie donne l’impression qu’elle réfléchit comme un humain, chose qu’elle ne peut encore faire, prévient l’experte. Les employés doivent donc apprendre à l’utiliser en exerçant leur jugement et en faisant preuve de discernement, même s’ils sont parfois tentés de faire du «délestage cognitif».
«On a la responsabilité de faire atterrir [l’IA] dans nos entreprises, mais il faut le faire de manière responsable, afin qu’elle soit utilisée en respectant les règles», martèle-t-elle.
L’EDI est nécessaire pour se rendre sur Mars
Au lendemain de l’appel à participer au développement de la responsabilité sociale des entreprises, l’ingénieure en aérospatial Farah Alibay a expliqué comment les organisations peuvent devenir de réels alliés pour les personnes marginalisées.
Fille d’immigrants faisant partie de la communauté LGBTQ2A+, elle a souvent ressenti tout au long de son parcours qu’elle détonnait du reste du groupe. Certaines personnes ont toutefois su jouer des rôles clés pour qu’elle y trouve sa place.
L’une d’elles, c’est un gestionnaire bien loin de sa réalité qui lui a tendu une oreille attentive au début de sa carrière à la NASA. À l’époque, il lui arrivait fréquemment d’être ignorée pendant des réunions d’équipe, ou que ses contributions balayées du revers de la main soit applaudis lorsqu’un collègue masculin les répétait.
«J’en suis venue à internaliser ces microagressions», se remémore celle qui a même pensé quitter cet emploi auquel elle avait pourtant toujours rêvé.
Bien que son gestionnaire n’ait jamais vécu une telle chose, il a pris le temps de l’écouter, de reconnaître son sentiment, et a agit rapidement afin de créer autour d’elle un environnement de travail où elle se sentait entendue, où on lui «offrait une place à la table.»
De tels comportements doivent faire partie de l’évaluation de la performance et dans le développement de carrière des travailleurs, et les organisations doivent démontrer que l’équité, la diversité et inclusion lui importe en partageant notamment ce qu’elles ont fait pour corriger le tir.
Truc de pro: évitez de crouler sous les demandes multiples
Ayant parfois plusieurs chapeaux à porter, les conseillers en ressources humaines agréés sont nombreux à avoir de la difficulté à garder la tête hors de l’eau dans la mer de requêtes dans laquelle ils doivent nager.
C’est ce qu’on peut conclure en constatant les résultats du petit coup de sonde passé par Catherine Boulos, psychologue du travail et Pierre-Luc Legault, le directeur général et artistique d’Inside, les deux manitous derrière la websérie formatrice Humains au travail, auprès des congressistes.
Avant de répondre par l’affirmative, la formatrice suggère de suivre ces trois étapes :
Elle recommande d’abord de poser quelques questions à son collègue, ce qui permettra de mieux cerner ses besoins. Il sera ainsi possible de déterminer si vous disposez des compétences ou la légitimité d’accomplir cette tâche.
Ensuite, la charge de travail qu’elle implique doit être analysée. «On doit se demander si c’est réaliste de la prendre, sans compromettre son équilibre de vie. Pour ce faire, on doit évaluer notre niveau d’énergie, et de disponibilités», dit Catherine Boulos.
Finalement, les deux parties doivent s’entendre sur un échéancier qui leur est «viable». Une demande rapidement envoyée ne rime pas nécessairement avec une date de remise rapprochée, d’où l’importance d’en discuter avant de tout arrêter pour mener à bien la mission confiée.
Télétravailler ou ne pas télétravailler, telle est la question qui cause des émois dans bien des entreprises en cette rentrée 2023.
Partagez votre opinion avec nos lecteurs en remplissant ce formulaire.